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TRISTE RAMADAN DANS LA BANDE DE GAZA

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Le coeur n’est pas à la fête en Palestine et encore moins dans la Bande Gaza où l’armée israélienne continue à tuer, à blesser et à détruire. Compte-rendu de l’Agence France-Presse.


« Le petit Youssef n’aura pas sa traditionnelle lanterne de ramadan cette année. Sa mère, qui s’approvisionne dans un marché de Gaza en Palestine occupée, a juste assez d’argent pour acheter de quoi nourrir sa famille pendant le mois sacré.
Ereintée par quatre ans d’Intifada, la population n’a de toute façon pas le coeur à festoyer au moment où l’armée israélienne mène dans le nord de la bande de Gaza une offensive particulièrement meurtrière depuis le 28 septembre.
Malgré les supplications du garçonnet de cinq ans, sa mère, Oum Alaa, refuse de céder. A deux dollars, l’objet ouvragé et colorié est une dépense qu’elle ne peut assumer en ces temps difficiles. « La situation n’a jamais été aussi mauvaise. Nous sommes tous effondrés à cause des martyrs qui tombent et des maisons détruites à Jabaliya, à Beit Lahya », deux localités du nord de la bande de Gaza, confie Oum Alaa, 40 ans.
« Les gens n’ont même pas assez d’argent pour acheter des lanternes aux gamins », soupire-t-elle. Le souk Al-Zawi, le plus grand et le plus ancien marché dans le centre de Gaza, est bourré de chalands mais les commerçants se plaignent du marasme car les bourses sont peu remplies. Selon le ministère palestinien de l’Emploi, 70% des Palestiniens de la bande de Gaza vivent sous le seuil de pauvreté.
« Les gens se renseignent sur les prix mais la plupart n’achètent pas », affirme Imad qui tient une épicerie dans le bazar.
« Chaque année, les gens s’appauvrissent davantage car le chômage monte et les routes sont coupées », affirme-t-il. L’armée israélienne a en effet bloqué le principal axe routier de Salaheddine, ce qui a pour effet de couper en trois zones la bande de Gaza et de compliquer, voire rendre impossible, les traditionnelles visites familiales durant la période du ramadan.

Dans le camp de réfugiés de Jabaliya, où s’est concentrée l’offensive israélienne depuis son lancement, l’ambiance est encore plus maussade. Les habitants ne peuvent même pas sortir de chez eux pour faire des courses en raison des combats qui font rage dans les ruelles dévastées du camp. Le marché principal ici, ressemble à un sinistre champ de bataille.
« Le monde doit faire pression sur Israël pour qu’il arrête ses agressions, ne serait-ce que par respect pour la sainteté du ramadan », s’exclame Mohamad Al-Washahi, un des habitants du camp de Jabaliya, le plus grand de la bande de Gaza avec plus de 100.000 réfugiés.
Dans les allées du camp, des enfants observent les chars israéliens qui tirent épisodiquement des obus. Des hélicoptères et des drones tournoient en permanence dans le ciel. Oussama Hamad, 11 ans, ne pense même pas à acheter une lanterne. « Mon père ne travaille pas et nous n’avons pas d’argent », confie-t-il. Selon lui, « ce ramadan est triste car tout le monde a pris le deuil des martyrs ». « Je hais les juifs qui ont volé notre fête et tué nos amis », lâche le gamin en colère.
Dans la localité voisine de Beit Lahya, le sexagénaire Abou Mohamad Hamdouneh, dont la maison a été détruite par l’armée d’occupation la semaine dernière, se souvient avec nostalgie de l’ambiance du ramadan avant l’Intifada. « Aujourd’hui ils ont tout détruit mais nous allons tenir bon », promet-il. Avec GAZA (AFP)

Archivé sur : http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=1621

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