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COMMENT ISRAEL DETRUIT LA SANTE DE TOUT UN PEUPLE : PAR LE « BRITISH MEDICAL JOURNAL »

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Le « British Medical Journal », revue médicale prestigieuse et respectée, a publié un article intitulé « Palestine: l’assaut contre la santé et autres crimes de guerre ». Nous saluons cette honnêteté, car la déontologie n’est pas la chose la mieux partagée du monde quand il s’agit de la Palestine.


Palestine: l’assaut contre la santé et autres crimes de guerre

« Amnesty International a demandé une enquête sur la mort d’Asma al-Muhyayr (16 ans) et son frère Ahmad (13 ans) sur le toit de leur terrasse à Rafah le 18 mai, chacun d’eux tués d’une seule balle à la tête. Asma venait de retirer des vêtements de l’étendoir et Ahmad nourrissait des pigeons. Amnesty nota que les tirs semblaient être venus
du dernier étage d’une maison voisine qui avait été occupée par les soldats israéliens juste avant. Amnesty soupçonne que ce n’est pas « pris dans un tir croisé », mais un meurtre.

La réoccupation militaire de la Cisjordanie et de Gaza – un système de checkpoints militaires qui coupe les villes et villages en ghettos, couvre-feux, bouclages, raids, démolitions massives, destructions de maisons (plus de 60.000) et expropriations de terres – a rendu la vie
ordinaire impossible à tout le monde, et conduit la société
palestinienne et ses institutions vers la misère. En plus, Israël a construit une barrière grotesque qui, une fois finie, fera plus de 600 km – quatre fois plus que le mur de Berlin. S’étendant jusqu’à 15 miles dans le territoire palestinien, le but réel du mur est de fixer plus de
50 colonies illégales israéliennes dans Israël proprement dit. C’est une colonisation coûteuse, agressive, qui défie la Cour Internationale de Justice de La Haye et la résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies de juillet dernier.

L’an dernier, un rapporteur des Nations Unies a conclu que Gaza et la Cisjordanie étaient « au bord de la catastrophe humanitaire ». La Banque Mondiale estime que 60% de la population subsiste au seuil de pauvreté (1,12 livres, 2 dollars, 1,6 euros par jour), un triplement en trois
ans. Un demi-million de gens dépendent maintenant complètement de l’aide alimentaire, et Amnesty International a exprimé sa préoccupation car l’armée israélienne a entravé les distributions à Gaza. Plus de la
moitié des foyers n’ont qu’un repas par jour. Une étude des universités Johns Hopkins et Al Quds a trouvé que 20% des enfants de moins de 5 ans sont anémiés, 9,3% sont gravement malnutris, et 13,2% d’autres chroniquement malnutris. Les docteurs que j’ai rencontrés lors d’une visite professionnelle en mars ont indiqué une prévalence croissante des anémies chez les femmes enceintes et de bébés prématurés.

La cohérence du système de santé palestinien a été détruite. Le mur va isoler 97 cliniques de premiers soins et 11 hôpitaux des populations qu’elles desservent. L’hôpital de Qalqilya, qui sert principalement des
réfugiés, a vu une chute de 40% des rendez-vous réalisés, parce que les patients ne peuvent pas entrer dans la ville. Il y a au moins 87 cas documentés (dont 30 enfants) où l’interdiction d’accès à un traitement médical e conduit directement à la mort, y compris ceux de bébés nés
alors que des femmes étaient retenues à des checkpoints. Le checkpoint à l’entrée de certains villages ferme à 19 heures et même les ambulances ne peuvent pas passer après. Par exemple, récemment un homme d’un village maintenant enfermé, près de Qalqilya, s’est approché de la porte
avec sa fille sérieusement malade dans les bras, et a supplié les soldats en service de le laisser passer pour qu’il puisse la porter à l’hôpital. Les soldats refusèrent, et un médecin Palestinien appelé de l’autre côté s’est aussi vu refuser l’accès à l’enfant. Le médecin fut
forcé de tenter un examen physique, et de donner à la fille une piqûre, à travers des fils de fer.

Il y a des rapports réguliers sur des ambulances transportant des gens gravement malades, touchées par des tirs, ou bloquées à des checkpoints tandis que les chauffeurs et infirmiers sont interrogés, fouillés,
menacés, humiliés ou attaqués. Des hommes blessés sont kidnappés dans les ambulances aux checkpoints et envoyés directement en prison. Des cliniques clairement désignées sont mitraillées, et des médecins et d’autres auxiliaires de santé tués en cours d’activité.

Les Médecins pour les Droits de l’Homme (PHR – Israel) ont fustigé l’Israeli Medical Association (IMA) pour son silence face à ces violations systématiques de la 4eme Convention de Genève, qui garantit le droit aux soins et à la protection des professionnels de santé en activité. Remarquablement, le Dr. Y. Blachar, président de l’IMA, est
actuellement président du conseil de l’Association Médicale Mondiale (World Medical Association, WMA), la gardienne internationale officielle de l’éthique médicale. Une British Medical Assocation (BMA) indolente semble être de collusion avec cette farce au sein de la WMA. D’autres
sont bâillonnés par peur d’être appelés « antisémites », un terme utilisé d’une manière moralement corrompue par le lobby pro-israélien pour imposer le silence. Comment allons-nous influer sur cette situation, une situation qui, pour moi, docteur né en Afrique du Sud, est allée plus loin que les excès de l’ère de l’Apartheid ?

Derek Summerfield, honorary senior lecturer
Institute of Psychiatry, London
derek.summerfield@slam.nhs.uk

Paru dans : revues – vues personnelles
British Medical Journal
2004, vol 329, p 924
16 octobre 2004

Traduit par Jean-Pierre Bouché

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