Le Collectif 69 lance une campagne d’actions et de mobilisation contre la venue à Lyon de la « troupe de l’armée israélienne » invitée par le KKL (voir tract joint). Il invite à envoyer un maximum de courriers au préfet de et au maire de Lyon, et à se joindre à un rassemblement le 18 novembre prochain devant la salle municipale où sont prévues les réjouissances au profit de l’armée israélienne.
« Nous vous invitons à :
1) Envoyer des E Mail au Préfet et au Maire de Lyon ; il vous suffit pour celà de copier l’adresse et texte, dont vous avez un exemple ci après.
2) A venir nombreux au Rassemblement que nous organisons le Jeudi 18 novembre à 19h30 devant la salle Rameau 29 rue de la Martinière 69001 Lyon
dai-courrier.pref69@rhone.pref.gouv.fr
Monsieur le Préfet Je tiens à protester contre le spectacle indécent de la tournée en France de la « troupe de l’armée de l’air Israélienne ». Cette soirée est organisée par le KKL le 18 novembre à 20h. Je vous demande d’interdire cette manifestation, l’armée israélienne étant l’instrument d’un Etat qui chaque jour foule au pied le droit international et les conventions ratifiées par la plupart des Etats démocratiques. Cette armée commet également des crimes de guerre dans l’impunité. Veuillez agréer monsieur le Préfet, l’expression de mes salutations les meilleures
gerard.collomb@mairie-lyon.fr
Monsieur Le Maire Vous voulez la paix au Proche Orient ? moi aussi. Cette paix passe par la justice et le droit. Toutes choses qui sont foulées chaque jour par l’Etat d’Israël et par son armée. Cette paix passe aussi par des actes courageux des responsables politiques afin que des pressions déterminées soient exercées sur Israël pour que le droit international soit appliqué. L’organisation israélienne KKL organise une tournée en France de la « troupe de l’armée de l’air israélienne ». L’étape lyonnaise se déroulera le 18 novembre à la salle Rameau. Cette intiative indécente et révoltante est prévue dans une salle municipale. Je vous demande de retirer immédiatement l’octroi de la salle Rameau. Veuillez agréer monsieur le Maire, l’expression de mes salutations déterminées.
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ARMEE D’OCCUPATION ISRAELIENNE HORS DE LYON
Le KKL (Keren Kayemeth LeIsraël) organise en France, une tournée de la «troupe de l’armée de l’air d’Israël» en faveur de la création d’aires de détente et de rencontres « Parents – Soldats » (sic) le jeudi 18 novembre à la salle Rameau de Lyon Le KKL est une organisation Israélienne dont le but est la « maîtrise » des terres en Israël et surtout la mainmise sur les terres palestiniennes afin de développer la colonisation et l’expulsion des populations palestiniennes (une simple visite du site Internet suffit à s’en convaincre !)
Cette soirée est d’une totale indécence alors que chaque semaine l’armée d’occupation israélienne tue des civils et parmi eux de nombreux enfants.
* L’armée israélienne est une armée d’occupation au service d’un Etat qui est le champion du monde pour le nombre de violations des résolutions des Nations Unies et des décisions de la Cour de Justice Internationale.
* L’armée israélienne viole les conventions de Genève en infligeant des châtiments collectifs, en utilisant des boucliers humains, en bloquant les ambulances.
* L’armée israélienne est coupable de crimes de guerre (exécutions extra-judiciaires, massacres de populations comme à Gaza).
* L’armée israélienne a instauré un régime d’apartheid dans les territoires occupés (entraves multiples à la circulation des Palestiniens, bouclages à répétition, routes de contournement réservées aux colons israéliens).
* L’armée israélienne humilie quotidiennement tout un peuple et le pousse au désespoir. Elle affame les Palestiniens en les empêchant de procéder aux travaux agricoles tels que la récolte des olives.
Nous refusons que cette armée vienne se pavaner en France
Protestons contre cette soirée indécente
Nous exigeons l’interdiction de cette soirée et demandons à la Mairie de Lyon de retirer immédiatement l’octroi de la salle Rameau, salle municipale. Nous demandons au Préfet d’interdire cette manifestation provocante et indécente
Intervenons par courrier, e mail. Nous appelons tous les citoyens à protester auprès de :
– Monsieur le Maire de Lyon – Place de la Comédie – 69001 Lyon
Tel 04 7210 3030
par e-mail : gerard.collomb@mairie-lyon.fr
– Monsieur le Préfet du Rhône – 106 rue Pierre Corneille – 69003 Lyon
Tel : 04 7261 6060
Fax : 04 7261 6086
e-mail : dai-courrier.pref69@rhone.pref.gouv.fr
Rassemblement devant la salle Rameau (29 rue de la Martinière 69001 Lyon) Jeudi 18 novembre dès 19h 30
Collectif 69 de soutien au peuple palestinien
c/o Maison du Peuple. 147, avenue du Général Frère. 69008 LYON
courriel : palestine69@wanadoo.fr ;
site Internet : http://collectif69palestine.free.fr
« Tuer des enfants n’est plus une affaire sérieuse » Par Gideon Levy – Journal Ha’aretz (Israël) publié le mercredi 20 octobre 2004
Plus de 30 enfants palestiniens ont été tués pendant les 2 premières semaines de l’opération « jour de pénitence » dans la Bande de Gaza. Ce n’est pas étonnant que beaucoup de personnes parlent de ces ‘tueries en masse’ d’enfants en termes de « terreur ». Alors que la proportion du nombre de victimes de l’Intifada est de 3 Palestiniens pour chaque Israélien tué, quand il s’agit d’enfants, la proportion est de 5 pour 1. Selon B’Tselem, l’organisation des droits humains, même avant l’opération actuelle à Gaza, 557 mineurs palestiniens (de moins de 18 ans) ont été tués en comparaison des 110 mineurs israéliens. Les groupes palestiniens des droits humains parlent même de chiffres plus élevés : 598 enfants palestiniens tués (de moins de 17 ans) selon le Groupe de Contrôle Palestinien des Droits Humains et 828 tués (de moins de 18 ans) selon le Croissant rouge.
Prenez aussi note de l’âge. Selon B’Tselem dont les données remontent à environ un mois, 42 des enfants tués avaient 10 ans ; 20 d’entre eux avaient 7 ans et 8 d’entre eux avaient 2 ans. Les plus jeunes victimes sont les 13 nouveaux nés qui sont décédés aux check-points lors d’accouchements.
Avec des statistiques aussi horribles que celles-ci, la question est de savoir qui est un terroriste aurait du depuis longtemps devenir un fardeau pour chaque Israélien. Mais cela n’est pas à l’ordre du jour. Les tueurs d’enfants sont toujours des Palestiniens, les soldats ne font que nous défendre et se défendre eux-mêmes et au diable les statistiques ! L’évidence doit être énoncée clairement : le sang de centaines d’enfants palestiniens n’est pas sur nos mains. Aucune explication tortueuse venant du bureau du porte-parole de l’armée ou des correspondants militaires sur les dangers que représentent les enfants pour les soldats, et aucune excuse douteuse venant des gens des relations publiques du Ministère des Affaires Etrangères sur la façon dont les Palestiniens utilisent les enfants ne changera ce fait.
Une armée qui tue autant d’enfants est une armée qui n’a pas de limites, une armée qui a perdu son code moral. Comme l’a dit le député Ahmed Tibi (Hadash) dans un discours à la Knesset particulièrement émouvant, ce n’est plus possible de déclarer que tous ces enfants ont été tués par erreur. Une armée ne fait pas, jour après jour, des erreurs d’identité sur plus de 500 personnes. Non, cela n’est pas une erreur mais c’est le résultat désastreux d’une politique menée principalement par un doigt à la gâchette effroyablement facile et à sa déshumanisation des Palestiniens.
Tirer sur tout ce qui bouge, y compris des enfants, est devenu un comportement normal. Même la mini fureur momentanée qui a éclaté après la « confirmation de la tuerie » d’une enfant de 13 ans, Iman Alhamas, ne tournait pas autour de la véritable question. Le scandale aurait dû être généré par l’acte de tuer en lui-même et pas seulement par ce qui s’en est suivi. Iman n’était pas la seule. Mohammed Aaraj était en train de manger un sandwich devant sa maison, la dernière maison avant le cimetière du camp de réfugiés de Balata, à Naplouse, quand un soldat a tiré et l’a tué presque à bout portant. Il avait six ans au moment de sa mort. Kristen Saada était dans la voiture de ses parents, sur le chemin de retour après une visite familiale, quand des soldats ont arrosé de balles la voiture. Elle avait 12 ans au moment de sa mort. Les frères Jamil et Ahmed Abu Aziz roulaient à bicyclette en plein jour, en chemin pour acheter des bonbons, quand ils ont été touchés par un tir direct d
e missile tiré par l’équipage d’un char israélien. Jamil avait 13 ans et Ahmed 6 ans au moment de leur mort. Muatez Amudi et Subah Subah ont été tués par un soldat israélien qui se tenait sur la place du village à Burkin et qui a tiré de tous côtés vers les lanceurs de pierres. Radir Mohammed du camp de réfugiés de Khan Yunis était dans sa classe quand les soldats ont tiré et l’ont tuée. Elle avait 12 ans au moment de sa mort. Ils étaient tous innocents et n’avaient rien fait de mal mais ils ont été tués par des soldats qui ont agi en notre nom. Dans certains de ces cas les soldats savaient qu’ils tiraient sur des enfants, mais cela ne les a pas arrêtés.
Les enfants palestiniens n’ont pas de refuge : un danger mortel se cache dans leurs maisons, dans leurs écoles et dans les rues. Pas un seul parmi les centaines d’enfants qui ont été tués ne le méritait et le responsable de leur mort ne peut rester anonyme. Et ainsi le message qui est transmis aux soldats est : ce n’est pas une tragédie de tuer des enfants et aucun de vous n’est coupable. La mort est bien sûr le danger le plus aigu auquel est confronté un enfant palestinien, mais ce n’est pas le seul. Selon les données du Ministère de l’éducation palestinien, 3.409 écoliers ont été blessés dans l’Intifada, et certains sont handicapés à vie. L’enfance de dizaines de milliers de jeunes Palestiniens est vécue en passant d’un traumatisme à un autre, d’une horreur à une autre. Leurs maisons sont détruites, leurs parents sont humiliés devant leurs yeux, les soldats prennent brutalement d’assaut leurs maisons au milieu de la nuit, des chars ouvrent le feu sur leurs classes. Et ils n
‘ont pas de service psychologique. Avez-vous jamais entendu parler d’un enfant palestinien qui souffre « d’angoisse » ?
L’indifférence publique qui accompagne ce spectacle de souffrance inexorable fait de tous les Israéliens des complices de ce crime. Même des parents qui comprennent ce que l’angoisse peut signifier pour le futur d’un enfant, se détournent et ne veulent pas entendre parler de l’angoisse qui est ressentie par le parent de l’autre côté de la Barrière. Qui aurait pu croire que des soldats israéliens allaient tuer des centaines d’enfants et que la majorité des Israéliens resteraient silencieux ? Même les enfants palestiniens font maintenant partie de la campagne de déshumanisation : tuer des centaines d’entre eux n’est plus une affaire sérieuse !