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DISCOURS DE CATHERINE JOPPART AU CONCERT POUR LA PALESTINE DU 6 NOVEMBRE 2004

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Catherine Joppart, de Defence for Children International (section palestinienne) est venue de Ramallah pour exposer la nécessité d’agir au niveau international pour la libération des mineurs palestiniens prisonniers politiques en Israël. Nous reproduisons ci-dessous son intervention.


« Les prisons israéliennes font partie du quotidien des Palestiniens. Une importante proportion d’entre eux, des hommes le plus souvent, ont été arrêtes, interrogés et peut être détenus à un moment de leur vie.
En 2003, Defence for Children International/Palestine Section (DCI/PS) enregistrait 650 cas de mineurs interpellés par l’armée israélienne sous couvert de l’ordre militaire 1500, qui permet d’arrêter et de placer en détention des Palestiniens, quel que soit leur âge, sans assistance légale et sans qu’aucune charge ne soit formulée.
L’année dernière, DCI/PS a représenté 245 mineurs, dont 14 jeunes filles, devant les cours militaires israéliennes. La plupart d’entre eux sont détenus pour jet de pierre. Cette tendance change depuis peu avec une intensification de la violence dans les territoires occupes, la construction du mur de séparation en Cisjordanie et les fréquentes incursions meurtrières de l’armée Israélienne dans les territoires Palestiniens. Dans ce contexte, un nombre de plus en plus important d’entre eux sont poussés a commettre des faits plus graves, comme l’usage de cocktails Molotov ou le transport d’arme a feu.

En ce moment notre association a enregisté 338 cas de mineurs en détention, parmi lesquels, 25 sont emprisonnés pour des « raisons administratives », c’est à dire sans la moindre charge et pour des périodes de 6 mois renouvelables selon le bon vouloir de l’occupant.
Ces enfants sont interceptés dans la rue, lors de leur passage à un check point militaire ou chez eux, la nuit, le plus souvent. Ils ont entre 12 et 18 ans et sont Palestiniens de la Bande de Gaza, de Cisjordanie ou de Jérusalem Est. Ils sont jugés par des cours militaires composées de juges et magistrats servant dans l’armée sous le rang d’officiers. En 1999, 43% des mineurs étaient jugés pour moins d’un mois d’emprisonnement et 19% pour une période allant de 6 mois a un an. Fin 2000, début de la deuxième Intifada, DCI/PS observe une nette augmentation de la durée d’emprisonnement. Dans 40% des cas, le jugement sera de 6 mois à un an de détention.

Les conditions de détention de ces enfants sont déplorables. Depuis la première Intifada en passant par les années « Oslo » jusqu’à aujourd’hui, aucune amélioration n’a été observée. DCI/PS relève régulièrement des cas de torture sur des mineurs. Les détenus, par l’intermédiaire de leurs avocats, et les ex-détenus témoignent régulièrement de la mauvaise qualité et de l’insuffisance de la nourriture ainsi que de la violence des soldats envers eux. Les contacts des jeunes détenus avec le monde extérieur sont extrêmement rares. Il arrive qu’un jeune (une jeune) n’ait jamais pu recevoir de visite parce que ni sa famille ni son avocat n’a pu obtenir les permis requis .

En 2004, notre association a publié « Stolen Youth the Politics of Israel’s Detention of Palestinian Children » (en francais: Enfance Volee, la politique israelienne de detention des mineurs Palestiniens). Ce livre s’inscrit dans le cadre d’une campagne internationale lancée fin 2001 sous le slogan « FREEDOM NOW » relayée en France par diverses organisations. Cette campagne a pour but d’informer le grand public, ainsi que les dirigeants politiques pour que les conditions de détention de ces enfants s’améliorent et qu’à terme, plus aucun mineur ne doive passer par cette expérience extrêmement traumatisante.

Cette campagne a permis l’apparition de la question des prisonniers politiques, mineurs, sur l’agenda des discussions entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre de la « Feuille de Route ». Grâce a cette initiative et au soutien de nombreuses associations l’avocat de Rakan, un jeune Palestinien arrête à l’âge de 12 ans, a pu réduire la peine du jeune grâce a la pression internationale. Un des avocats de DCI/PS, Daoud Dirawi, est également sorti plus tôt de prison, après 11 mois de détention administrative, suite à la mobilisation, des pétitions et des lettres de soutien.
Sur le terrain, un support croissant de citoyens européens, américains et d’ailleurs dans le monde reste fondamental.

Catherine Joppart
DCI/PS

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