L’organisation non gouvernementale israélienne B’Tselem a demandé publiquement vendredi pour la première fois la démission du chef d’état-major Moshe Yaalon à la suite de violations des droits de l’Homme dont elle accuse l’armée de s’être rendue coupable dans les territoires palestiniens.
B’Tselem a publié des encarts dans la presse posant dix questions au chef d’état-major portant sur le comportement de l’armée, la légèreté des peines de soldats ayant tué des civils ou commis d’autres exactions.
La dernière question, toute rhétorique, est: « Avez vous l’intention de démissionner? », rapporte l’AFP.
B’Tselem demande notamment au général Yaalon, « s’il est vrai qu’il y a dans la bande Gaza des +zones de destruction+ où l’armée a l’ordre de tuer quiconque y pénètre même s’il ne met pas en danger les soldats? »
B’Tselem lui demande d’expliquer de quelle manière il est possible « qu’au moins 1.369 civils palestiniens sans armes ont été tués par des militaires depuis le déclenchement de l’Intifada alors que seuls 22 soldats ont été accusés pour tir illégal et un seul inculpé? ».
Depuis le début de l’Intifada, fin septembre 2000, plus de 3.550 Palestiniens ont été tués.
Elle lui demande aussi s’il existe des consignes pour « achever « des activistes palestiniens blessés.
« Nous avons publié pour la première fois de tels encarts parce que la situation devient de plus en plus intolérable et que le nombre de victimes civiles croît sans cesse alors que l’armée refuse d’enquêter sérieusement à ce sujet », a déclaré à l’AFP la porte-parole de B’Tselem, Sarit Michaeli.
« Nous avons notamment appris par des soldats servant dans la bande de Gaza qu’il y a effectivement des +zones de destruction » près de colonies et d’axes routiers » a-t-elle ajouté.
B’Tselem a dénombré 529 enfants parmi les civils palestiniens tués depuis le déclenchement de l’Intifada.
L’organisation de défense des droits de l’Homme relève par ailleurs le fait qu’un officier israélien a été inculpé lundi par la justice militaire pour avoir vidé son chargeur sur une fillette palestinienne qui venait d’être tuée, mais souligne le caractère tout à fait exceptionnel de cette inculpation.
La télévision israélienne a diffusé récemment un message que cet officier avait transmis par radio et dans lequel il affirmait: « Il faut tuer tous ceux qui pénètrent dans la zone interdite (près d’une position de l’armée israélienne), même s’il s’agit d’un petit garçon de trois ans ».