Les associations françaises et le refuznik israélien qui ont engagé une action en référé pour demander l’annulation du spectacle donné par la troupe de l’armée de l’air israélienne au profit de l’armée israélienne au Théâtre du Gymnase à Paris, ont été déboutés lundi de leur action.
Sans surprise, le juge n’a pas voulu prendre une décision contraire à celle du gouvernement français qui a décidé d’autoriser une telle manifestation au bénéfice d’une armée d’occupation étrangère, mais le procès e eu le mérite d’exister.
Le procureur Pauline Gaby a estimé que le juge des référés n’était pas compétent pour se prononcer sur notre demande d’interdiction.
Mais de manière fort intéressante, le juge M. Raingeard de la Blétière, a considéré dans ses attendus qu’il n’y avait pas eu assez d’éléments démontrant le caractère illicite du spectacle programmé le 29 novembre sur les Grands Boulevards. « Sauf démonstration qui n’a pas été faite », a-t-il indiqué , il n’est pas possible d’interdire cette représentation. Une manière de ne pas fermer totalement la porte à ce type d’action.
Nous sommes donc amenés à payer les frais de justice de la partie adverse, soit 900 euros. Mais la CAPJPO, Abnah Philistine et le refuznik israélien qui ont engagé ensemble cette action, se félicitent néanmoins de son existence qui permet de faire inscrire noir sur blanc que le gouvernement français encourage la collecte de fonds au service d’une armée qui enfreint le droit international.
Me Sohil Boudjellal et Me Dominique Cochain ont brillamment exposé que la France contrevenait à ses obligations en ne faisant pas respecter sur son sol des engagements comme ceux contenus dans l’article 8 des statuts de la Cour Pénale Internationale, que la France a ratifiés, et qui condamnent explicitement les actions de colonisation (sachant que KKL l’agence organisatrice des festivités en question, qui se présente comme « écologiste », construit ses espaces verts y compris dans les territoires palestiniens occupés, au profit d’une population uniquement juive et défend une conception de l’écologie pour « Eretz Israêl » (le Grand Israël).
L’avocat de M. Bertin, directeur du Gymnase, a par ailleurs fait savoir que son client se garderait bien de louer sa salle une prochaine fois pour un tel projet, là où l’avocat du KKL a plaidé que la justice ne pouvait décemment s’opposer à ce que l’ambassadeur d’Israël se rende ce soir au Théatre du Gymnase, étant donné « l’étroite collaboration qui unit les gouvernements français et israélien ».
Voilà qui a au moins le mérite de sortir du non-dit cher à notre gouvernement, qui souhaitait de bout en bout rester dans une « zone « grise », se refusant même à interdire nos rassemblements devant le Théâtre du Gymnase, tout en empêchant physiquement leur tenue. Le double langage de nos dirigeants doit cesser et nous emploierons touts les moyens pacifiques à notre disposition pour le mettre en face de ses responsabilités.