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« LE MUR D’ISRAEL : NETTOYAGE ETHNIQUE OU L’ART DU CAMOUFLAGE », par Paul d’ISM

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Une illustration des visées israéliennes dans la construction du Mur qui ne se contente pas d’être un « mur de séparation » mais bien de chasser de leurs terres un maximum de Palestiniens.


« Si vous voulez vraiment comprendre le mur qu’Israel a construit, je vous conseille de commencer par le début : là où ses premières sections ont été érigées il y a presque deux ans sur la terre appartenant aux villages de Pharaon et d’Irtah, à proximité de la ville de Tulkarem. La salle à manger de Fayez Odah à Irtah offre une excellente vue sur le monolithe de 8 mètres de haut qui a avalé 60% de ses terres. Son épouse Mona, lui et leurs cinq enfants risquent également d’être arrêtés ou abattus à chaque fois qu’ils essayent de cultiver les 40% de terre restant, parce qu’elle se situe dans la « zone de sécurité » à côté du mur.
La structure est encore plus imposante parce qu’elle est contruite sur une partie surélevée du terrain, avec une sorte de fossé devant.
C’est naturellement ce à quoi le Mur ressemble du côté palestinien. Cependant, cela ne doit pas souiller la vue du côté israélien, ni rappeler aux Israéliens la souffrance qui est imposée au peuple dont ils convoitent la terre.
Par conséquent, d’importantes quantités de terre ont été transférées du côté israélien, déposées contre le Mur créant ainsi une colline attrayante, mais artificielle, et ont été couvertes de roses en de nombreux endroits.
Le déplacement de la terre explique également pourquoi le terrain est plus b as du côté palestinien. Cela donne une double signification à la notion du transfert de terre.
En direction du Nord, le mur continue, dans la mesure où on peut voir, ponctué de tours de surveillances, rappelant les forteresses médiévales.
Cependant, au Sud, il se transforme en deux barrières électifiées parallèles avec au sommet, des fils barbelés si dangereux que leur utilisation pour la sécurité est devenue illégale dans beaucoup de pays. Entre les deux barrières, s’étend une route pour patrouilles, et des allées couvertes de sable à l’extérieur des barrières avec des panneaux d’avertissement de ne pas marcher sur le sable complètent la barrière. Ce type de barrière compte sur la largeur plutôt que sur la hauteur, et il s’agit d’une structure de choix quand le but réel est de confisquer plus de terre.
Naturellement, la confiscation directe pour la construction est seulement une petite partie du transfert de terre. Entre Irtah et Pharaon, là où le type de barrière change, elle bifurque soudainement vers l’Est. Ce n’était pas le tracé originel, mais la modification
permet à la barrière d’être construite plus près des villages, plaçant plus de terre du village de l’autre côté (israélien).
Sans jamais expliquer pourquoi le changement a été fait, les autorités israéliennes ont assuré aux Palestiniens locaux que les nombreuses portes dans la barrière leur permettraient l’accès à leurs terres. La réalité a été tout à fait différente, puisque Israel décide quand les Palestiniens ont besoin d’aller sur leurs terres.
Israel a apparent décidé également qu’il a construit le mur trop près de Pharaon. Plusieurs des maisons du village étaient ainsi trop près du mur qu’elles ont été considérées comme une menace de sécurité. Afin de s’assurer qu’il y aurait distance suffisante entre la barrière et les maisons palestiniennes, ces maisons ont donc été démolies, dépossédant plus de 100 habitants.
Au cours des deux dernières années, la limitation d’accès à leurs terres aux fermiers palestiniens a largement bénéficié aux promoteurs israéliens. Quand la terre est inutilisée pendant un certain temps, elle revient à l’Etat qui, dans le cas d’Israel, la donne au Fond National Juif, l’organisation qui contrôle 93% de la terre en Israel et dont la charte lui impose une discrimination à l’encontre des Non-Juifs, une disposition que la Haute Cour Israélienne a jugé légale selon le Droit israélien. (Israel ne possède ni constitution, ni déclaration des droits.)
Dans le cas de la terre d’Irtah et de Pharaon, une grande partie a été débarassée des anciens oliviers pour devenir un parc industriel.
Cependant, ce n’est toujours pas assez. Une nouvelle route militaire du côté palestinien relie maintenant deux portes dans la barrière, enfermant une petite portion de terre où habitent neuf familles. Les familles doivent avoir la permission de traverser la route, et elles sont bloquées de l’autre côté par le mur.
Ceci illustre une technique de confiscation de terre qui peut être utilisée pour acquérir une terre convoitée qui s’avère justement tomber à l’intérieur de la barrière, confinant de ce fait un nombre toujour plus grand de Palestiniens à l’intérieur de zones de terres qui se réduisent de plus en plus.
Il y a, cependant, une conséquence à la construction du mur qui n’est pas immédiatement évidente à Irtah et à Pharaon.
Pour cela, il faut aller à Mas’ha, beaucoup plus au sud, chez Hani Omar. La maison de Hani est à l’extérieur du mur (du côté israélien), mais une barrière surmontée de fils barbelés l’enferme des trois côtés. Il est ainsi emblématique des nombreux Palestiniens qui sont coincés dans ce qui est connu comme la « Zone de Couture » (« seam zone ») entre le territoire israélien réel et le mur.
Des dizaines (et par la suite probablement des centaines) de milliers de Palestiniens, y compris des villages entiers, se trouvent dans cette zone, avec un accès limité vers les secteurs palestiniens mais sans aucun droit d’entrer en Israel.
L’étranglement résultant peut, par la suite, être efficace pour les forcer à quitter leurs maisons vers les terres amputées à l’intérieur du mur.
Quand le mur de Berlin a été construit, son but était de séparer Berlin Est du reste de la ville.Il a donc été construit sur la ligne de partage, et spécifiquement du côté Est de cette ligne. Cependant, quand Israel a construit son mur, il n’a pas fait ainsi en
suivant la ligne le séparant des territoires palestiniens. Au lieu de cela, le tracé prévu du mur enfermera moins de la moitié des territoires et sera plus de deux fois plus long que la ligne de séparation avec Israel. Pourquoi? On peut trouver la réponse dans des villages comme Irtah, Pharaon et Mas’ha, qui illustrent les méthodes de saisies de terres rendues possibles par le mur.
Le résultat est non seulement une forme de nettoyage ethnique progressif mais également un camouflage rigoureux de ce nettoyage ethnique. Ceux qui voudraient comprendre ces subtilités, je vous conseille d’aller voir les villages d’Irtah, de Pharaon et de Mas’ha. »

Source en anglais : www.palsolidarity.org
Traduction : MG pour http/::www.ism-france.org et http//www.ism-suisse.org

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