Le quotidien britannique The Guardian a publié samedi un rapport dénonçant les dépradations commises par les armées américaine et polonaise sur le célèbre site archéologique de Babylone.
Gros dégâts à Babylone par les troupes de la coalition (British museum)
LONDRES, 15 jan (AFP) © 2005 AFP GB-Irak-USA-archéologie-Babylone LEAD
Les armées américaine et polonaise ont causé des dégâts importants et sévèrement contaminé le site de l’antique cité de Babylone en Irak, selon un rapport du British Museum.
Des « dégâts substantiels » ont été causés sur le site de l’ancienne cité impériale par les armées des deux pays, a affirmé John Curtis, conservateur du département du Proche-Orient ancien du British Museum et qui fait autorité en matière de sites archéologiques irakiens.
Selon M. Curtis, l’auteur du rapport cité samedi par le Guardian, « l’existence d’informations futures concernant ces zones est par conséquent sérieusement compromis ».
John Curtis a notamment rapporté que les pavés vieux de 2600 ans de la cité d’Hammourabi, le fondateur du premier empire de Babylone, avaient été écrasés par les véhicules militaires.
Il a également indiqué que des dalles à la gloire du roi Nabuchodonosor avaient été brisées et que des fragments archéologiques avaient été éparpillés sur le site.
D’importantes quantités de sable mélangées à des fragments archéologiques ont par ailleurs servi à remplir les sacs de sables destinés à la protection des positions militaires, a-t-il également dénoncé. Et lorsque cette pratique a cessé en raison des dégâts causés au site, du sable et de la terre provenant d’autres régions du pays ont été utilisés par les militaires, polluant le site pour les générations d’archéologues à venir.
« C’est comme si on avait établi un camp militaire autour des Grandes Pyramides en Egypte ou autour de Stonehenge (un grand ensemble mégalithique érigé probablement à l’âge de bronze, ndlr) en Grande-Bretagne », a-t-il estimé.
Dans son rapport, John Curtis a appelé à la mise en place d’une mission d’enquête internationale regroupant des archéologues choisis par les Irakiens afin de dresser l’inventaire des dégâts infligés au site de Babylone par les militaires américains et polonais.
Les conclusions du British museum font suite à une mission d’investigation menée sur place le mois dernier, à l’invitation d’experts irakiens en antiquités.
