Saviez-vous que le ministre israélien de la « Défense », le général Shaul Mofaz, habite en Cisjordanie occupée, et plus précisément dans une zone déjà annexée de fait par Israël, comprise entre la « ligne verte » (ligne de l’armistice de 1949 à juin 1967) et le(s) Mur(s) construit à l’est de cette ligne ?
Pour donner un signe fort à la colonisation juive de la Cisjordanie, Mofaz a en effet élu domicile à Kochav Yair, colonie construite à l’Ouest du Mur, mais à l’Est de la ligne de la ligne verte, légèrement au nord de la ville palestinienne (complètement encerclée par des murs, elle) de Qualkhilya.
Cerise sur le gâteau, Kochav Yair est selon certaines sources une colonie « illégale » (dans la terminologie de l’occupant), c’est-à-dire ne faisant pas partie des plans directeurs de colonisation (tout aussi illégaux au regard du droit international, bien entendu) décidés par le gouvernement.
Ce qui n’empêche évidemment pas un ministre d’y résider, et d’y bénéficier de toute la protection militaire prodiguée à n’importe quel colon.
En outre, si l’on s’en tient aux explications avancées par le Mofaz ministre, le Mur (pardon, la « barrière de sécurité ») érigé à l’est de sa maison a pour unique fonction d’empêcher les infiltrations « terroristes ». Habiter à l’ouest de cette barrière est par conséquent un gage de sécurité, disent Mofaz et ses collègues gouvernementaux.
Pourtant, le courageux soldat de « l’armée la plus éthique du monde » craint encore pour sa peau. Il a ordonné à son armée de raser les orangers et citronniers appartenant à Zuheira Murshad, une veuve palestinienne de 72 ans, qui ont le malheur de se trouver sur un bout de terrain –dont l’accès lui est interdit, mais qui n’a pas encore été formellement exproprié- jouxtant la maison de Mofaz ! Motif invoqué, et retenu par la Cour Suprême d’Israël : les arbres pourraient servir de camouflage pour une attaque « terroriste » contre Mofaz.
Selon la presse israélienne, l’armée étudierait cependant une solution « préservant l’avenir » : au lieu d’être déracinés, les arbres fruitiers seraient seulement coupés, laissant sur pied des troncs de 30 centimètres de haut !
