Les organisateurs français du fameux congrès de Toulouse sur « la place de l’enfant dans l’espace du conflit », ont dû se rétracter après avoir annoncé la tenue de leur colloque à l’Institut Catholique de Toulouse. Malgré l’insistance de la Mairie de Toulouse, les responsables de l’Institut Catholique ont refusé, pour les raisons que nous expose Alain Duphil, diacre du diocèse de Toulouse.
« Le bruit a couru dans Toulouse aujourd’hui que le congrès sur « la place de l’enfant dans les conflits » devait se tenir à l’Institut Catholique. J’ai passé 2 coups de téléphone de protestation auprès de 2 prêtres de l’Institut Catholique. On m’a répondu qu’ils étaient en fait très en colère car la Mairie de Toulouse leur aurait imposé ce congrès en vertu d’une convention vieille de 15 ans qui
leur donne accès à cette salle et que ce congrès se ferait contre leur volonté.
En fait j’apprends ce soir que ce congrès n’aura pas lieu à l’Institut Catholique mais à l’endroit prévu initialement.
Parler de la souffrance des enfants israéliens est légitime mais à condition de parler aussi de la souffrance des enfants palestiniens.
Si on parle de la souffrance d’un seul côté, on ne résout rien, on ne fait qu’attiser la haine. Au contraire parler de la souffrance des 2 côtés, ne peut qu’encourager à oeuvrer pour une vraie paix.
Ce congrès unilatéral est donc une oeuvre de division et non une oeuvre constructive.
J’étais dans la paroisse catholique de Gaza en janvier. Un dimanche à la messe j’avais à côté de moi un enfant de choeur de 7 ans qui s’appelle Jiries. Sa famille est de Khan Younes mais est réfugiée maintenant à Gaza-ville car son immeuble a été démoli par l’armée israélienne sans aucune raison apparente. L’immeuble n’était même pas bâti à côté d’une colonie. La famille s’était endettée pour acheter un appartement dans cet immeuble mais a tout perdu. Qui parlera du traumatisme pour ce petit Jiries? Pour lui pas de réconfort public, pas de suivi psychologique, pas d’indemnisation pour sa famille. Et pas de congrès à Toulouse organisé par le gouvernement. Pourquoi ? «
Alain Duphil, diacre du diocèse de Toulouse.