Dans une lettre adressée le 14 mars derniers aux pouvoirs publics, l’association des victimes de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse (21 septembre 2001), s’élève contre l’amalgalme fait par les organisateurs du congrès entre leurs souffrances et celles de victimes d’attentats ou de guerres. Frédéric Arrou, qui qualifie de « manipulatoire et révoltant » cet amalgame, a demandé le retrait du colloque des communications ayant trait aux victimes de l’AZF. En vain.
Association des sinistrés du 21 septembre 2001
1 rue du Roussillon
31 100 Toulouse
05 61 40 62 71
06 81 24 33 54
Toulouse, le 14 mars 2005
M.. le ministre des Affaires étrangères
M. le ministre de la Santé
M. le Maire de Toulouse
Messieurs,
Nous avons pris connaissance de lorganisation dun congrès international à Toulouse, du 21 au 23 mars, intitulé « la place de lenfant dans lespace du conflit ». Ce congrès aura lieu dans le cadre des rencontres franco-Israéliennes de victimologie de lenfant.
Notre association est bien entendu intéressée par toute démarche visant à mieux comprendre les souffrances des victimes de lexplosion dAZF, tout particulièrement pour ce qui concerne les enfants.
Si notre association na aucune vocation à débattre sur la question du conflit Israélo-Palestinien, nous ne pouvons admettre quune telle étude se fasse dans le cadre dun colloque où le cur de la problématique est celle des enfants dans un espace de guerre et dattentats.
En tant quassociation de sinistrés, partie civile dans lenquête pénale en cours sur les causes de lexplosion de lusine AZF de Grande Paroisse, ne pouvons quêtre choqués par lamalgame qui ressort de ces rencontres entre lexplosion dAZF et les attentats en Israël.
Compte tenu des éléments présents dans le dossier dinstruction, il ne fait en effet aucun doute pour nous que lexplosion na pas dorigine terroriste, comme le prétend la rumeur, savamment alimentée par la société Grande Paroisse qui cherche à se disculper de sa responsabilité pénale depuis trois ans.
Traiter dans le même cadre les conséquences de lexplosion dAZF et celles inhérentes à des attentats, quelque soit la région du monde où ils ont lieu, est à lévidence un message qui amplifiera cette rumeur. Et ce lors que la coorganisation du colloque avec les autorités Israéliennes accentue ce message, la rumeur propagée par certains journaux désignant le terrorisme dorigine islamiste.
Ce faisant, les pouvoirs publics français se positionnent de façon inadmissible dans une enquête judiciaire qui est loin dêtre menée à son terme. Nous ne pouvons croire que vos ministères et la mairie de Toulouse puissent souscrire à une telle thèse. A moins que ce ne soit une explication au fait que ni les collectivités territoriales, dont la mairie de Toulouse, ni lEtat français, ne soient présents aux côtés des victimes en tant que parties civiles dans le conflit qui nous oppose à lindustriel Grande Paroisse.
Nous vous demandons donc de retirer du programme de ces rencontres toute référence à lexplosion dAZF.
Veuillez recevoir, Messieurs nos salutations.
Frédéric ARROU
Président de lassociation des sinistrés du 21 septembre 2001