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EMPOISONNEMENT DES PATURAGES PRES DE HEBRON : NOUVEAUX DETAILS

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L’Agence France Presse (AFP) a publié une première dépêche, mercredi, sur l’affaire de l’empoisonnement de paturages palestiniens par des colons, dans la région de Hébron.
L’agence reprend l’affaire, en l’enrichissant de nouveaux témoignages et d’un nouveau bilan, dénoncée depuis maintenant une dizaine de jours par des éleveurs et des scientifiques palestiniens (voir sur ce même site. S’y ajoute, en particulier, la reconnaissance, par un porte-parole policier israélien, de la réalité des faits. Une reconnaissance cynique, jusqu’à nouvel ordre, puisque rien n’est semble-t-il prévu pour attraper les colons auteurs de ces empoisonnements délibérés et prémédités. A lire, ci-dessous, la dépêche de l’AFP.


Des villageois palestiniens accusent les colons d’empoisonner leurs troupeaux
AFP 07.04.05 | 11h36

Des villageois palestiniens dans la région de Hébron, en Cisjordanie, accusent les habitants d’une colonie
israélienne d’empoisonner leurs troupeaux pour les forcer à quitter leurs terres. Selon le directeur de l’antenne
du ministère palestinien de l’Agriculture dans la région de Hébron, Mohammad Qanam, pas moins de vingt têtes de
bétail ont péri après avoir consommé du fourrage empoisonné qu’auraient répandu des colons dans les pâtures des
villages d’Al-Tawani, Al-Moufaqara et Touba. « La zone empoisonnée est l’unique pâturage dans la région de Hébron et
beaucoup de troupeaux y paissent. Quatre-vingt deux têtes de bétails ont été empoisonnées et vingt autres ont
péri », affirme M. Qanam à l’AFP.

« C’est très dangereux car ce poison peut être transmis aux humains s’ils consomment la viande ou le lait de ces
animaux », ajoute-il. Des témoins palestiniens affirment que le fourrage contenant des substances toxiques a été
disséminé dans les champs par des colons de l’implantation voisine de Maon et deux autres implantations « sauvages »,
à une vingtaine de km au sud de Hébron. « Les colons sont prêts à tout pour nous chasser de nos terres et se les
approprier », affirme Saber Al-Harini, président du conseil municipal des trois villages, qui comptent 2.200
habitants. « L’année dernière, ils ont empoisonné des puits d’eau et brûlé des récoltes mais nous resterons sur nos
terres quoi qu’ils fassent », ajoute-t-il.

Mohammad Al-Hamamdeh, un fermier du village d’Al-Moufaqara, qui a perdu cinq moutons, accuse en outre les autorités
israéliennes de complicité. « Ces pâtures nous étaient interdites il y a quelques années mais récemment, un officier
de l’administration militaire nous a informés qu’on pouvait désormais faire paître nos troupeaux là-bas les
vendredis et samedis », affirme M. Hamamdeh, 40 ans, qui subvient aux besoins d’une famille nombreuse. « Une heure et
demi après mon arrivée aux champs, une première brebis a péri après avoir mangé du fourrage empoisonné et quatre
autres l’ont suivie », ajoute-il. Des analyses effectuées par le Centre de santé environnementale de l’Université de
Beir Zeit, en Cisjordanie, ont révélé que la produit répandu dans les pâtures était du fluoroacétamide, une
substance hautement toxique. « Les analyses ont révélé qu’il s’agit de fluoroacétamide, c’est une substance très
toxique sans antidote possible. Elle a été conçue au départ comme un pesticide contre les rats et sa fabrication et
son utilisation sont interdites sans autorisation du gouvernement israélien », affirme le directeur du Centre, Ramzi
Sansour.

Le fluoroacétamide est classé comme un « pesticide dangereux » par la Convention de Rotterdam, adoptée en 1998 sous
les auspices du Programme de l’Onu pour l’environnement (PNUE) et du Fonds de l’Onu pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO). Le porte-parole de la police israélienne dans le sud de la Cisjordanie, Shlomi Sagui, a
confirmé à l’AFP que du « poison » a été récemment prélevé dans les champs en question à la suite de plaintes
déposées par des villageois palestiniens. « Il est vrai que du poison a été trouvé. Nous ne savons pas encore d’où
il provient, mais une enquête est en cours », a-t-il dit à l’AFP. « Nous n’avons procédé à aucune arrestation et nous
explorons toutes les pistes possibles », a-t-il ajouté.

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