Nous publions ci-dessous un commentaire sur la destitution du patriarche de l’église grecque orthodoxe à Jérusalem et sur le rôle peu glorieux que vient de jouer Sari Nussabaybeh, directeur de l’université Al Qods en signant avec son collègue israélien de l’universé hébraïque un accord de partenariat et un article défavorable au mot d’ordre de boycott des universités israéliennes, lancé par les Britanniques.
« Il y a des lueurs d’espoir dans la lutte palestinienne.
Le patriarche Irinos premier, accusé d’avoir participé ou couvert la vente illégale des biens de la communauté orthodoxe palestinienne à des magnats juifs, vient d’être démis par les responsables de l’église orthodoxe réunis à Istanbul. Cette destitution, première dans son genre, est le fruit des luttes palestiniennes depuis plusieurs années contre le patriarche grec-orthodoxe et ses amis qui ont transformé l’église en alliée de l’Etat de l’occupation.
La destitution par l’église orthodoxe du patriarche est un pas important qui vient couronner la demande de destitution formulée par les responsables locaux de l’église orthodoxe, les responsables palestiniens qui mènent, avec l’archimandrite Hanna Atallah, une lutte depuis plusieurs années pour que l’église grecque-orthodoxe puisse être réellement l’expression des chrétiens orthodoxes palestiniens. En fait, les responsables de l’Eglise réunis à Istanbul ont accusé Irinos premier d’avoir vendu et non seulement signé l’acte de vente. Ils coupent ainsi l’herbe sous les pieds du gouvernement jordanien qui tergiversait avant de reconnaître la légalité de la première démission, exigée par les évêques locaux.
Cette décision est importante, car elle entérine et légalise la lutte palestinienne contre tous ceux qui dilapident les biens palestiniens, qui collaborent avec l’occupant et ses institutions, faisant fi de la colère populaire, elle montre que la voie de la lutte populaire et institutionnelle arrive finalement à se frayer le chemin de la reconnaissance.
Cette décision est importante, si l’on considère ce qui se passe aujourd’hui avec dr. Sari Nussaybeh, directeur de l’université al-Quds, qui vient de signer un accord de coopération avec l’université hébraïque, alors que l’union des universitaires britanniques avaient lancé un appel au boycott universitaire de deux universités israéliennes, l’université de Haïfa et l’université Bar Ilan.
De nombreuses voix palestiniennes, populaires et institutionnelles, demandent la destitution du Dr. Sari Nussaybeh, accusé de collaborer avec les institutions de l’occupation. Rappelons que Dr. Sari Nusaybeh est également un des partenaires de l’accord Nussaybeh-Ayalon remettant en cause le droit au retour des réfugiés palestiniens dans leur patrie et leurs maisons.
La décision des patriarches réunis à Istanbul qui a entériné des mois voire des années de lutte permet d’affirmer que malgré le soutien américain inconditionnel à Israël, malgré la duplicité européenne, il est possible de remporter des petites victoires. Il est également possible de destituer Dr. Sari Nusaybeh de son poste, à moins de supprimer cet accord de coopération, et donc de remporter une autre petite victoire.
Il y a quelques semaines, un rassemblement important de personnalités, responsables politiques et associatifs palestiniens mettaient en place à Gaza un comité de lutte contre la normalisation avec Israël dont les tâches définies sont de lutter contre toutes formes de normalisation, économique, politique ou culturelle, avec l’Etat d’Israël, de soutenir les luttes populaires arabes contre la normalisation des rapports de leurs régimes avec l’Etat sioniste et de soutenir les campagnes occidentales de boycott des institutions israéliennes.
Malgré ces jours sombres où nous comptons le nombre de violations quotidiennes par Israël des droits du peuple palestinien, où nous comptons les morts, les blessés, les prisonniers, les maisons détruites, les champs dévastés, malgré tout cela, nous apercevons au-delà une volonté non seulement de résister, mais de mener une offensive populaire pour renverser la situation. C’est cette volonté que nous devons percevoir, que nous devons soutenir et à laquelle nous devons nous allier ».
Rim