Pressé de faire quelques « gestes », le gouvernement israélien vient de voter la libération de 400 prisonniers palestiniens, mesure mise en valeur par la plupart des médias comme un effort méritoire, et passant sous sillence une série d’arnaques et de provocations liées à cette mesure.
LIBERATION DE 400 PRISONNIERS PALESTINIENS : SHARON ET SES A
En effet, qui relate que :
1) au fur et à mesure qu’il libère des détenus palestiniens, l’occupant en emprisonne d’autres, car les rafles sont loin d’avoir cessé depuis Charm el Cheikh; le nombre de prisonniers politiques palestiniens reste donc en permanence autour des 8000 et ne diminue aucunement.
2) cette décision ne tient aucun compte des demandes palestiniennes qui accordent la priorité à la libération des mineurs (360 âgés de 13 à 18 ans), des femmes (113), des Palestiniens détenus avant les accords d’Oslo (360 prisonniers qui ont déjà passé entre 15 et 28 ans en prison) et des centaines de prisonniers malades et âgés.
Sur les 400 prisonniers devant être libérés mercredi, il n’y a aucun prisonnier gravement atteint de maladie, aucun prisonnier arrêté avant 1994, aucun dirigeant politique, et un seul et unique prisonnier « administratif » (sur 750 (c’est à dire détenus sans motif ni jugement, et sans durée déterminée, puisqu’il s’agit de peines de 6 mois renouvelable à volonté par l’occupant).
C’est dire à quel point Sharon se moque de la « commission mixte » israélo-palestinienne mise en place lors de Charm El Cheikh pour gérer ce problème des prisonniers.
Retenus en otages par Israël, ces derniers permettent d’exercer une pression constante sur l’ensemble des Palestiniens, et en même temps d’avoir l’air de « lâcher du lest » en en libérant quelques uns de temps à autre.
3) Pour faire monter la tension, Israël annonce son intention de faire signer à chaque prisonnier libéré une déclaration s’engageant à ne plus « commettre des actes de violence ».
Il est bien connu que la violence est réservée à l’armée israélienne et aux colons. Ainsi, pas plus tard que dimanche, une attaque aérienne israélienne dans la Bande de Gaza (la seconde en deux semaines) a blessé grièvement deux Palestiniennes d’une même famille. Les deux soeurs, âgées de 19 et 32 ans, ont été atteintes alors qu’un drone israélien (construit sans doute avec la collaboration de la France) tirait une roquette près du camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza.
4) Et pour faire bonne mesure, on apprend que le gouvernement israélien a libéré tous les Israéliens accusés d’avoir tué des Palestiniens, à l’exception du criminel ayant commis le massacre de Uyun Qara, il y a dix ans.
Pour nourrir « l’accalmie », on ne peut faire mieux.