Plusieurs officines pro-israéliennes sévissant sur internet étaient à la manoeuvre, vendredi matin, pour stigmatiser Azouz Begag, un sociologue spécialisé dans l’étude de l’immigration maghrébine, qui vient d’être nommé ministre délégué à la Promotion de l’Egalité des Chances.
En l’occurrence, ces officines agitent, auprès de leurs sympathisants, des déclarations d’Azouz Begag de juin 2004, relatives … aux (bons) résultats électoraux d’Euro-Palestine !
A l’évidence, il s’agit de faire pression sur l’intéressé et de le « marquer à la culotte » pour qu’il s’abstienne, non seulement de prendre des positions en faveur de la reconnaissance des droits du peuple palestinien (domaine n’entrant de toute façon pas dans ses attributions ministérielles), mais qu’il ne se démarque pas non plus de la politique désormais constante du gouvernement français, de capitulation devant le chantage à l’antisémitisme.
En juxtaposant son nom à celui d’Euro-Palestine, les sites sionistes en question (proche-orient.info, france-echos.forums) accusent en effet Begag de liens qui n’existent pas, et de prises de positions politiques que l’intéressé n’a pas exprimées publiquement.
C’est un fait : Azouz Begag, chercheur universitaire et romancier de talent (nous recommandons par exemple son roman autobiographique Le Gone du Chaâba retraçant son enfance dans un bidonville de Lyon au tournant des années 1960), n’est pas une personnalité connue pour ses interventions sur le conflit israélo-palestinien.
L’interview exhumée d’Azouz Begag, que vous pouvez écouter en vous rendant à l’adresse internet http://www.rtl.fr/RtlInfo/europeennes/article.asp ?dicid=199144 ne traite au demeurant même pas de la Palestine. Azouz Begag y énonce des propos banals, où il succombe lui aussi à la thèse idiote d’un vote « communautariste ». Mais, à la différence d’une brochette de politiciens (par exemple, la ministre et désormais collègue de Begag, Nelly Olin), Azouz Begag n’insulte pas les électeurs qui ont voté Euro-Palestine, et déclare respecter leur démarche. Cela suffit, et amplement, à en faire une cible des sharoniens en France, lesquels ne supportent tout simplement pas qu’un homme d’origine arabe, doté d’un niveau élevé d’éducation, accède à une position officielle importante. N’oublions pas que les mêmes ont mené une campagne sournoise contre un autre « beur » laïque, Mouloud Aounit, afin de l’empêcher d’accéder à l’exécutif du Conseil régional Ile-de-France. Pour ces racistes, Azouz Begag ou Mouloud Aounit sont d’abord et avant tout des Arabes, et le maximum qu’ils doivent pouvoir espérer est celui de jouer les « beurs de service », façon Malik Boutih.
LA LIKOUDNIK GUEDJ PAS RECONDUITE
Le lobby pro-israélien perd par ailleurs, à l’occasion du remaniement, un représentant direct au sein du gouvernement français, en la personne de Nicole Guedj, qui ne retrouve pas son poste de Secrétaire d’Etat aux « Droits des Victimes ». Membre fondatrice d’une association extrémiste, l’Union des Professionnels Juifs de France (UPJF), Nicole Guedj, qui rencontre régulièrement les dirigeants israéliens, s’était en particulier illustrée dans le scandale du RER D, à l’été 2004, lorsqu’elle avait diffusé les affabulations d’une jeune femme s’étant déclarée victime d’une agression antisémite.
Inversement, un autre champion de la manipulation de l’antisémitisme et du soutien au gouvernement israélien fait son retour, en la personne de Nicolas Sarkozy, dont on peut craindre le pire.