La situation des prisonniers palestiniens ne cesse de se dégrader dans les prisons israéliennes. Plusieurs sont morts récemment de maladies liées à l’absence de soins, des enfants sont torturés, des personnes arrêtées et détenues sont privées de l’assistance d’un avocat, et de manière générale, la plupart des acquis de ces prisonniers sont actuellement remis en cause.
Voici quelques témoignages révélateurs de la répression exercée sur ces détenus auxquels le gouvernement israélien continue à refuser le statut de prisonniers politiques. Les dirigeants français n’ont apparamment pas l’intention d’aborder le sujet avec Ariel Sharon. Les médias sont par ailleurs silencieux sur la question, comme à leur habitude. Bref, la France, « pays des droits de l’homme », est sans doute une notion obsolète dans leur esprit.
Le jeune Muhammad Abdel Jawad Ghayth, 17 ans, de la ville d’Hébron, et son cousin, détenus dans la prison d’Atzion depuis le 19 juillet 2005, après avoir été arrêtés à un barrage militaire près de chez eux, ont été frappés sauvagement, avec des crosses de fusils. Muhammad a eu la main gauche cassée.
« Les soldats nous ont obligés à nous dénuder complètement devant les colons qui se trouvaient là, ils nous ont pris en photo avec leurs téléphones portables, ils se sont moqués de nous », ont-ils rapporté à leur avocat.
Et lors de leur transfert à la prison d’Atzion, les soldats les insultaient et les menaçaient de tirer sur eux. Ils ont même utilisé les chiens pour leur faire peur.
Lorsqu’ils sont arrivés à la prison d’Atzion, au lieu de faire soigner Mahmoud pour sa main cassée, et l’emmener à l’hôpital, il a été frappé et insulté à nouveau.
Un autre détenu de la prison d’Atzion, Marwan Saadi Abdel Afou Qawasmeh, 20 ans, également d’Hébron, arrêté le 17 juillet 2005 a, lui aussi été frappé lors de son arrestation dans sa maison, par des soldats, et notamment sur la tête et le ventre. Les coups se sont poursuivis lors de son transport dans une jeep, de la part tous les soldats présents. Son avocat Hussayn Cheikh a vu les blessures à la tête et à la jambe gauche du prisonnier. Les coups sont visibles sur toutes les parties de son corps.
Alors qu’il criait de douleur, les soldats lui ont mis un morceau de tissu sur la bouche, ce qui a failli l’étouffer. Lorsque la jeep est arrivée au centre de Atzion, il a été jeté par terre, un chat lui a été mis sur le visage, sous les quolibets des soldats et membres du renseignement présents. Marwan souffre notamment de la main droite.
Dimanche 24 juillet, lors d’un incendie qui s’est déclaré dans la prison du Naqab suite à un problème électrique, des prisonniers ont suffoqué à cause de la fumée. Le feu s’est propagé dans la section surnommée « la cage », qui regroupe 240 prisonniers, détruisant 12 tentes, et toutes les affaires personnelles des prisonniers.
C’est la deuxième fois en six mois qu’un incendie se déclare dans cette prison, où les prisonniers vivent dans des conditions inhumaines : sous des tentes surpeuplées, dans des conditions de sécurité minimum, avec des scorpions et des serpents, sous une chaleur terrible durant la journée et dans le froid la nuit.
Un prisonnier palestinien a déjà trouvé la mort il y a quelques mois lors d’un incendie dans la prison de Meggido,
en raison également de négligences de la part de l’administration pénitentiaire, mais aucune enquête n’a été menée, aucun responsable n’a été sanctionné.
Ce lundi 25 juillet,l e PCHR (Palestinian Center for Human Rights) a essuyé un refus de la part de la Haute Cour de Justice Israélienne alors qu’il demandait que Mohammad Said Shaqqura, 32 ans, de Beit Lahia (Nord de la Bande de Gaza), puisse être assisté d’u avocat pendant son interrogatoire dans la prison d’Ashkelon.
Cela fait maintenant 17 jours que ce Palestinien, père de 4 enfants, est détenu dans la section « Interrogation » de la prison, après avoir été arrêté à Rafah, à la frontière avec l’Egypte, sans que l’on sache pourquoi ni quelles sont les charges retenues contre lui, précise le PCHR qui s’inquiète des risques de torture et autres traitements inhumains fréquemment utilisés dans cette prison par les services de sécurité israéliens, notamment chaque fois que le recours à un avocat est refusé au prisonnier.