Le père du terroriste qui a mitraillé jeudi des Palestiniens Israéliens à Shafa Amrou (Galilée, nord d’Israël), a
accusé vendredi le gouvernement et l’armée israéliens d’avoir délibérément créé les conditions permettant ce
massacre raciste, ont rapporté vendredi des journaux israéliens, notamment le Haaretz.
Le gouvernement israélien est bel et bien responsable de la tuerie de Shafa Amrou, et le père du criminel est le
premier à le dire quand il l’accuse (voir Haaretz de ce jour) d’avoir laissé son arme et son équipement à son fils,
y compris une fois que ce dernier avait déserté l’armée israélienne.
En effet, le jeune fanatique juif qui a tué jeudi 4 civils Palestiniens israéliens, en blessant une vingtaine
d’autres dans un bus, avait
été signalé comme un danger à l’Etat israélien par sa propre famille, après sa désertion de l’armée il y a quelques
mois. Malgré sa désertion, le jeune homme avait ainsi pu gagner en toute tranquillité la colonie de Tapouah en
Cisjordanie, où il avait adhéré au mouvement fasciste Kach (un mouvement qui prône l’extermination des Arabes),
conservant son équipement, y compris le fusil d’assault qui lui avait été fourni par l’armée.
C’est pourquoi le père de Natan Tada, l’auteur de la tuerie, a publiquement accusé les autorités israéliennes
d’avoir délibérément ignoré le cri d’alarme qu’il avait lancé, concernant la dangerosité devenue évidente selon lui
de son propre fils.
Plus généralement, le massacre de Shafa Amrou intervient dans un climat de haine raciste, latent dans la société
juive israélienne, et encouragé au plus haut niveau par un Ariel Sharon qui déclarait, pas plus tard que la semaine
dernière à Paris, « qu’il ne faut jamais faire confiance aux Arabes ». Ce même gouvernement israélien, qui ne cesse
de revendiquer la judaïsation d’un maximum de terres palestiniennes.
L’armée israélienne, en mission commandée, tue ou blesse tous les jours des Palestiniens, uniquement parce qu’ils
sont palestiniens. Et le parlement israélien vient de voter une loi, la semaine dernière, garantissant une
impunité totale à tout soldat quelle que soit la nature de ses exactions à l’encontre de citoyens palestiniens
des territoires occupés. Pourquoi un jeune colon devrait-il se gêner ?
Comme l’exprime l’Union des associations civiles arabes (Ittijah) dont le siège est à Haïfa, dans un communiqué,
« Le massacre de Shafa Amrou, la nuit dernière, commis avec les armes de l’armée israélienne n’est pas le fait d’un
criminel individuel, ce n’est pas le crime des seuls colons, mais c’est un massacre dont la responsabilité entière
incombe à l’Etat et ses appareils et ses médias. Il est la conséquence de la réalité israélienne et de son
comportement avec notre peuple palestinien, où qu’il se trouve, et avec tout Palestinien car il est Palestinien.
L’institution qui a relié le plan israélien du désengagement avec le projet de judaïsation du Naqab et de la
Galilée, a la même logique que le lien fait par ce criminel qui a commis ce massacre entre le désengagement et le
sang arabe palestinien de Shafa Amrou ».
