L’annonce de la prochaine suppression de l’émission de Richard Labévière sur RFI suscite un abondant courrier adressé à la rédaction de cette chaîne, dont nous produisons ci-dessous quelques exemples.
Monsieur le Ministre,
Un gouvernement qui muselle ses journalistes ou
les révoque … à la demande d’un ambassadeur étranger ne tient pas son rôle. RFI est une radio écoutée pour la qualité et la pertinence de ses analyses. Pouvez vous expliquer aux auditeurs (qui sont aussi les payeurs) les raisons de la suppression de l’émission » Propose » de
Richard Labévière ? Après Alain Ménargues et avant Kamel Djaïder…
Si le courage du Ministère des Affaires Etrangères s’arrête aux portes des studios de radio, on augure mal de ce qui se passe sur le terrain diplomatique!
En espérant, Monsieur le Ministre que vous aurez à coeur de respecter les auditeurs et votre propre code de déontologie, je vous prie de croire aux salutations indignées d’une contribuable et auditrice douée
de raison.
Dr. Sylvie Deplus MCU- PH Paris VII.
Monsieur,
Je tiens à vous signaler que l’ingérence constante d’un pays étranger dans les affaires internes de la France est devenue de l’ordre de l’intolérable.
Si vous persistez à obéir aux injonctions de l’ambassade d’Israël en éliminant l’émission matinale de Mr Richard Labévière, il nous faudra considérer le statut de la France comme nouveau (?) Territoire Occupé.
Nous refuserons alors de payer nos taxes et redevances qui vont dans la complaisance voire l’obéissance à ceux qui pratiquent le déni du droit tout court et du droit international.
Nous pratiquerons la désobéissance civile face à ce colonialisme qui ne dit pas son nom.
Badia Benjelloun
Monsieur le Président Directeur Général,
Votre capitulation face aux diktats de l’ambassade d’Israël (et de votre ministère de tutelle qui s’en fait le relais), qui vous amène à leur livrer la tête de Richard Labevière, est indigne.
Il est vrai que vous aviez annoncé la couleur, lors de l’éviction d’Alain Ménargues et de la nomination de Bernard Brigouleix, en proférant l’énormité suivante, à propos des éditoriaux de RFI : « A l’antenne, l’expression d’opinions personnelles n’est pas de mise » (dépêche AFP relatant votre conférence de presse du 6 janvier 2005). Je ne sache pas non plus que vous ayez démenti l’information publiée par l’hebdomadaire Politis, qui fait de vous, aux yeux de tous, une véritable serpillière. Celle où vous auriez répondu « On y travaille », à la demande de l’ambassadeur d’Israël Nissim Zvili d’entendre sur RFI une information plus « équilibrée » sur les affaires du Proche-Orient. Pas plus que vous n’avez démenti la présence dans votre entreprise, comme directeur de la communication, d’André Sarfati, militant de l’ABSI (Association pour le Bien-Etre du Soldat Israélien), une association dont l’objet est de collecter de l’argent au profit de l’armée israélienne.
J’ai honte pour vous.
Nicolas Shahshahani
(journaliste professionnel pendant plus de trente ans, dont quinze à l’AFP).
Messieurs,
Nous regrettons vivement que la pluralité d’expression soit limitée à Radio France Internationale par la mise à l’écart de Richard Labévière.
Nous ne comprenons pourquoi une série d’actes du gouvernement d’Israël violant manifestement la légalité internationale (en particulier des décisions de l’ONU et de la Cour de La Haye) et donc représentant une menace
considérable ne soient que très rarement qualifiés sur RFI selon leur nature.
Nous vous prions d’agréer, Messieurs, l’expression de nos sentiments distingués.
Chantal Muszynski Richard Muszynski
Messieurs
Fidèle auditeur de RFI dont j’apprécie le travail sérieux et les commentaires fournis sur l’actualité.
Il est étonnant que le journaliste Richard Labévière voie son émission suspendue.
Parfaitement scandaleux qu’un ambassadeur dont le pays a été condamné par le parlement européen pour ses agissements sur des populations civiles. D’un pays qui organise des galas en l’honneur de son armée sur un territoire hors de ses frontières. Parfaitement scandaleux qu’un ambassadeur de quelque pays que soit en soit le demandeur.
Respectueusement
G. Guschlbauer