Un mois après le « désengagement » israélien, la bande de Gaza et son million et demi d’habitants sont plus bouclés que jamais par l’armée israélienne, le passage, mardi, d’une vingtaine de camions chargés de produits alimentaires étant même cyniquement présenté comme un « geste » par les dirigeants israéliens.
Depuis lundi 3 octobre, et pour une durée d’au moins dix jours, le minuscule territoire est ainsi totalement bouclé.
Israeli F-16 fighter jet (Photo: IAF)
Du Nouvel An israélien (Rosh Hashana, 3 octobre) au jour du Grand Pardon (Yom Kippour, 12 octobre), les passages sont strictement interdits. Cela vaut pour les marchandises comme pour les personnes. Le quotidien Haaretz précise que même les « VIP » de l’Autorité Palestinienne, qui bénéficient généralement de sauf-conduits, n’ont pu sortir du territoire, ni y pénétrer par le check-point d’Erez (au nord de la bande). Idem pour les centaines de malades qui avaient des rendez-vous dans des services spécialisés d’hôpitaux israéliens : une infime portion ont eu la permission de sortir, le plus souvent après des heures d’attente, ce qui a pour effet de saboter le bon déroulement des soins et examens pour lesquels ils avaient entrepris de faire le voyage.
Mais le bouclage est également en place au sud, c’est-à-dire au poste de Rafah, qui sépare la bande du territoire égyptien.
En effet, Israël n’a autorisé une libre circulation entre le territoire palestinien et l’Egypte que pendant 48 heures, le mois dernier.
Depuis, Autorité Palestinienne et Egypte se sont pliés au diktat israélien, leur ordonnant de fermer complètement le poste frontalier de Rafah, Israël imposant un point de passage unique entre Egypte et Gaza, à savoir un point israélien, situé à Keren Shalom, en territoire israélien !
Officiellement, le poste de Keren Shalom ne doit « fonctionner » (le terme étant un abus de langage, vu qu’il a pour objet principal d’interdire, et non de permettre) que pendant six mois. Mais la population palestinienne, occupée depuis près de 40 ans, sait parfaitement que le provisoire a toutes les chances de durer.
L’Autorité Palestinienne a cependant proposé un nouveau compromis : que tous les sortants du territoire passent en Egypte par Rafah, mais que seuls les détenteurs de cartes d’identité palestiniennes puissent emprunter ce poste au retour, dans le sens Egypte-Gaza, les étrangers étant dirigés sur le poste israélien de Keren Shalom. Sans surprise, Israël a refusé cette solution, confirmant sa volonté d’étrangler encore un peu plus le territoire.
Quant à James Wolfensohn, ancien patron de la Banque Mondiale reconverti en envoyé spécial des grandes puissances (Etats-Unis, Nations-Unies, Union Européenne, Russie, le fameux Quartette), il se tait, se contentant d’avaler les mensonges de la propagande israélienne.
