Le président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas protestera lundi, auprès de Jacques Chirac, contre la participation de sociétés françaises à la construction d’une voie ferroviaire reliant Jérusalem aux colonies de Cisjordanie.
Il s’agit des sociétés Connex (groupe Veolia, pressentie notamment pour prendre la tête de la SNCM) et Alstom, toutes deux spécialisées dans le secteur des transports. Le projet israélien, en cours, consiste à relier Jérusalem-Ouest à l’implantation de Pisgat Ze’ev, située au nord de la ville, en Cisjordanie. Le ministre palestinien des Affaires étrangères Nasser Al-Kidwa a souligné que cette participation française constitue une violation, active, des clauses de la IVème Convention de Genève, qui interdit la création de faits accomplis de ce type dans les territoires occupés par une armée étrangère.
La construction du nouveau chemin de fer, qui ne desservira que des populations juives et non les populations palestiniennes, est l’un des éléments de la judaïsation accélérée de la ville, et de l’éviction des Palestiniens hors des limites municipales. Les nombreuses murailles, construites ou en voie d’achèvement, visent de leur côté à couper totalement la Jérusalem palestinienne (« Jérusalem-Est ») de la Cisjordanie.
Il est cependant douteux que la protestation de Mahmoud Abbas, en l’absence d’une mobilisation effective pour faire cesser le scandale, suffise à convaincre Jacques Chirac. Le gouvernement français donne en effet en permanence lui-même des exemples de sa complicité avec la politique criminelle du gouvernement israélien, se vantant même des collaborations militaire et policière nouées avec ce dernier.
Mahmoud Abbas sera à Paris lundi, avant de se rendre à Washington.
