Alors qu’il se félicite d’un retour « au calme » et « à la normale » dans les banlieues, le gouvernement vient néanmoins, avec le soutien d’une majorité de députés et de sénateurs, de prolonger de trois mois l’état d’urgence en France. L’état d’urgence est un régime d’exception, qui permet aux autorités de supprimer, à discrétion, les libertés les plus élémentaires du citoyen : liberté de circulation, liberté de rassemblement et de réunion, liberté de la presse, et qui permet en outre à la police de faire des descentes au domicile de quiconque, de jour comme de nuit, sans avoir à solliciter l’autorisation d’un magistrat.
Cette loi liberticide, adoptée pendant la guerre d’indépendance du peuple algérien en 1955, est une loi d’inspiration coloniale. Au cours des 50 ans qui viennent de s’écouler, elle a d’ailleurs été utilisée principalement dans un contexte colonial, en Algérie ainsi qu’en Nouvelle-Calédonie. Sa seule utilisation dans l’hexagone remonte à 1961, lorsque le gouvernement dirigé par Charles De Gaulle faisait face à un coup d’état militaire (avec régiments de parachutistes mutinés et chars de combat menaçant de foncer sur l’Elysée !)
L’instauration, aujourd’hui, de l’état d’urgence, ne répond évidemment à aucune considération de ce type.
Il s’agit, pour le gouvernement, qui a repris dans cette affaire une revendication du Front National de Le Pen, de répandre la peur, et d’habituer les esprits, pas seulement ceux des jeunes révoltés de banlieue, mais ceux de toute la population, à un régime d’exception, permettant demain de réprimer, au nom de la « menace à l’ordre public », n’importe quelle expression de mécontentement, social, syndical, politique ou encore culturel.
C’est pourquoi nous devons manifester avec vigueur contre cette loi inique, et participer aux rassemblements de protestation.
CAPJPO-Europalestine appelle ses adhérents et sympathisants à venir nombreux aux initiatives déjà annoncées, dont voici les coordonnées pour l’Ile-de-France :
MERCREDI 16 NOVEMBRE A 14 HEURES DEVANT L’UNIVERSITE DE SAINT-DENIS (Métro, ligne 13, station Saint-Denis Université) – A l’initiative d’une série d’association étudiantes et de jeunesse. Premiers signataires : Alternative Libertaire, CLEPS (Comité lycéen Etudiant Paris Sud), CNT-STE RP, No Pasaran, SUD-Etudiant, VAMOS !, CAPJPO-EuroPalestine, Droits-Devant, Reseau Solidaire Citoyen…
MERCREDI 16 NOVEMBRE A 18H30 à Paris, Place St-Michel (Métro, RER : Saint-Michel)