Le ministre travailliste de la Construction et du Logement d’Ariel Sharon, Yitzhak Herzog, a donné son feu vert à l’extension de la colonie de Ma’aleh Adounim, en Cisjordanie, où 350 appartements supplémentaires vont être édifiés, a annoncé mardi Haaretz online.
Herzog, comme ses autres collègues du Parti Travailliste, va bientôt quitter le gouvernement d’Ariel Sharon, entraînant la convocation de nouvelles élections législatives en Israël, en mars prochain.
Mais avant de remettre les clés du ministère, Herzog a bien pris soin de s’acquitter de ses dernières obligations envers Sharon, lequel pourrait d’ailleurs bien le réembaucher, en fonction du résultat des prochaines élections à la Knesset.

Amir Peretz
Peretz avait déjà douché quelque peu les illusions de certains, en annonçant dimanche qu’il n’était pas question, s’il arrivait un jour au pouvoir, de céder un pouce de Jérusalem, dont la partie palestinienne, à l’est, a été annexée par Israël en 1967 !
S’agissant des logements de Ma’aleh Adounim, la mesure annoncée mardi est au moins aussi symptomatique politiquement.
La colonie de Ma’aleh Adounim, forte de 28.000 occupants, est la plus grande de Cisjordanie. Située à une quinzaine de kilomètres à l’est de Jérusalem, elle s’enfonce profondément dans la partie la plus étroite de la Cisjordanie, et constitue de ce point de vue un élément central de la stratégie de dépeçage de la région, dans le but de confiner la population palestinienne dans des bantustans isolés les uns des autres, et de rendre impossible la création d’un Etat national palestinien présentant une quelconque viabilité.
Comble du cynisme des dirigeants israéliens, l’annonce de l’extension de Ma’aleh Adounim intervient au moment même où Sharon se met à reparler de la « Feuille de Route ». Document élaboré par les Etats-Unis en 2003, la « Feuille de Route » est un plan de paix exprimé en termes des plus vagues, bien éloigné des résolutions des Nations-Unies qui exigent qu’il soit mis fin à l’occupation des territoires conquis militairement par Israël en 1967 (Jérusalem-Est, Gaza, Cisjordanie, et plateau du Golan syrien). La « Feuille de Route » n’en contient pas moins une obligation initiale pour Israël : le gel de toute « activité de colonisation ». Sharon, mais aussi Peretz, s’assoient donc tranquillement dessus, et Bush saura ce qui lui reste à faire avec son bout de papier.
par CAPJPO-EuroPalestine