Le comité de campagne d’Amir Peretz, candidat travailliste aux prochaines élections législatives israéliennes qui doivent se dérouler le 28 mars prochain, n’a apparamment pas beaucoup d’imagination, à en juger par le programme qu’il concocte et qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de Sharon… en moins convaincant car, tant qu’à faire, l’original vaut toujours mieux que la copie.
Il s’est en effet prononcé, comme Sharon, pour « un Etat Palestinien » –en se gardant bien de parler de frontières ou de droit international–, et s’il a prévu des négociations, elles sont déjà bien mal au point.
Pour commencer, le candidat Peretz — un homme averti en vaut deux– a déjà prévu l’échec des négociations et il annonce tout de go que « si les négociations échouent, des mesures unilatérales seront envisagées en dernier ressort. », selon la formule chère au bon Ariel.
Et s’il se propose de mener des négociations avec la «direction palestinienne élue», il ajoute aussitôt qu’il exclut toute négociation avec le Hamas. Donc si le Hamas est élu, direction les mesures unilatérales, car Amir Peretz ne saurait passer pour une lavette !
Un premier ministre, ça doit tout de même savoir montrer son autorité, pardi !
Pour ce qui est de Jérusalem, il copie à la fois Sharon et Netanyaou, puisqu’elle doit rester selon les travaillistes « la capitale unie de l’Etat d’Israël ». Tous les quartiers arabes de Jérusalem-Est, de la vieille ville à l’esplanade des Mosquées, en passant par Abou-Tur et Sheik Jerakh, reviennent d’office à Israël.
Quant au colonies, là c’est tout de même plus original : le programme travailliste veut s’inspirer de l’exemple de Honk Kong (on ne rit pas !) et les louer pour 99 ans en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes versées à l’Autorité Palestinienne.
En attendant, qu’on se le dise, Amir Peretz ne voit aucun inconvénient à la violence croissante de l’armée israélienne dans les territoires palestiniens, assassinats ciblés, meurtres de civils palestiniens, bombardements sur la Bande de Gaza, incursions et arrestations, ni aux mesures pour empêcher la tenue des élections palestiniennes, prévues fin janvier.
Impossible actuellement pour les candidats palestiniens de se déplacer normalement en Cisjordanie et à Gaza. Les rafles se succèdent depuis des semaines dans toutes les villes, afin d’empêcher un maximum d’éléments dynamiques de la population de jouer un rôle dans l’organisation démocratique des élections. Il est par ailleurs impossible à Jérusalem-Est de s’inscrire sur les listes électorales, de se présenter et de faire campagne.
On ne l’a pas entendu non plus protester contre l’expansion des colonies, pas plus que contre les restrictions imposées aux frontières de Gaza, contrairement aux promesses israéliennes.
Il était notamment question d’ouvrir le 15 décembre dernier la circulation aux passagers entre la Bande de Gaza et la Cisjordanie. Toujours rien.
En fait, le parti travailliste qui a déjà annoncé qu’il aimerait siéger dans le prochain gouvernement Sharon, y mérite bien un strapontin.
Par CAPJPO-EuroPalestine