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Racisme : la « gauche » sioniste prise la main dans le sac

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C’est une histoire édifiante qu’a racontée mercredi le quotidien israélien Yediot Aharonoth : en l’occurrence, une campagne raciste anti-arabe développée par les militants « de gauche » d’un kibboutz, sous le regard goguenard de l’extrême-droite sioniste.


Voici la traduction de cet article, « Kibboutz : on veut pas des Arabes ! », de la journaliste Sharon Roffe-Ofir

Pas d’Arabes ici ! Les habitants d’un kibboutz se sont récemment adressés à un représentant de l’aile droite du Likoud, dans l’espoir que ce dernier les aiderait à convaincre une famille arabe de la région de Nazareth de renoncer à s’installer dans le nouveau quartier d’habitations créé par le kibboutz.

En l’an 2000, le kibboutz (historiquement, des collectivités fondées sur le volontariat et la co-optation, censées être le symbole de la dimension « socialiste » de l’Etat juif NDLR) Hasolelim a décidé d’ouvrir ses portes à des familles extérieures à sa propre communauté. Une famille de la ville voisine de Nazareth a approché le bureau des ventes, mais il lui fut répondu qu’elle ne satisfaisait pas aux critères d’admission, lesquels comprennent notamment l’accomplissement d’un « service militaire ».

Lors d’une réunion récente au kibboutz, il a été demandé aux membres s’ils acceptaient de vivre au voisinage d’une famille arabe, et « 95% des votants se sont exprimés négativement », raconte un habitant du kibboutz.

Pendant ce temps, la famille arabe, mécontente, s’est adressée aux tribunaux. La Haute Cour a botté en touche, en décidant de transmettre le dossier à une commission d’appel de l’Autorité des Terres (Israel Lands Authority).

LE KIBBOUTZ DEMANDE SON SOUTIEN A FEIGLIN

Puis, après avoir frappé à différentes portes, dont celles de l’Agence Juive et du Mouvement Kibboutznik, les résidents du kibboutz décidèrent de s’adresser à Moshe Feiglin, le représentant le plus emblématique de la droite du parti Likoud.

« Personne ne voulait prendre la patate chaude entre ses mains. Nous en avons déduit que nous n’avions pas le choix, et voilà pourquoi nous sommes allés vers Feiglin. On voulait lui demander de récolter des fonds, afin de les proposer à la famille arabe pour la faire changer d’opinion », confesse Moshe Sayag, qui habite le lotissement du kibboutz en question.

« C’est vrai, la plupart d’entre nous sont des gens de gauche, mais comprenez qu’au sein de petites communautés, les différences de culture peuvent être un choc, et c’est pourquoi nous ne voulions pas de ces gens-là parmi nous », ajoute-t-il.

« Les habitants du kibboutz ont conclu que cette affaire allait se terminer par une décision en faveur des Arabes, alors ils sont venus nous chercher », déclare de son côté Moshe Finkel, ami personnel et chaud partisan de Feiglin.

Finkel a été surpris de la requête, et il a demandé aux habitants du kibboutz ce qu’ils attendaient exactement de lui.

« Après tout, nous autres (amis de Feiglin) sommes considérés comme des nervis et des criminels, alors je leur ai demandé ce qu’ils attendaient de nous. Qu’on établisse des barrages routiers ? Ils m’ont dit que non, ils voulaient seulement qu’on donne de l’argent pour corrompre la famille arabe. Mais on n’a l’intention de corrompre personne, nous », poursuit Finkel.

Après l’échec de leur tentative auprès de Feiglin, les habitants du kibboutz misent sur une certaine médiatisation de l’affaire, qui amènerait la famille à « comprendre », et à renoncer à sa parcelle.

Zohir Naara, un avocat à qui la famille a confié ses intérêts, réplique : « On est en présence d’une famille arabo-israélienne, qui ne met pas en danger l’existence du pays. Le père de famille est un fonctionnaire, employé du ministère de l’Agriculture.

« Malheureusement, ils sont rejetés uniquement parce qu’ils sont arabes. Mais dès lors qu’on est citoyen de ce pays, personne n’est habilité à dire qui sera son voisin, et qui ne le sera pas. L’affaire est actuellement pendante devant une commission d’appel et, si nous sommes entendus, la famille ira s’installer au kibboutz. Sinon, on continuera de la porter devant les tribunaux », ajoute-t-il.

Traduction : rédaction CAPJPO-Europalestine

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