Un membre des garde-frontières israéliens, ce corps spécialisé dans la répression des Palestiniens auquel « l’avocat » parisien Arno Klarsfeld est si fier d’appartenir, vient d’être mis en examen pour l’assassinat d’un habitant de Jérusalem-Est, abattu d’une rafale dans le dos, rapporte lundi le quotidien Haaretz.
Les services de l’inspection de la police israélienne ont établi que la version primitivement donnée par le garde-frontière Shmuel Yehezkel, qui avait tué Shamir Ribahi Dari dans le quartier de la « Colline de France » de Jérusalem en novembre dernier, était un tissu de mensonges.
Yehezkel avait affirmé qu’il avait été « contraint » de tirer sur Shamir Ribahi Dari parce que ce dernier tentait de l’écraser avec son véhicule. Et la police de Jérusalem avait dans un premier temps couvert le garde-frontière, en entérinant sa version des faits.
La mort de Shamir Ribahi Dari avait suscité une vive indignation des habitants de son quartier de Jérusalem-Est, Isawyah, qui avaient dû se battre pour que le corps de la victime soit transféré à l’institut de médecine légale Abou Kabir, à Jaffa, et qu’une enquête soit ouverte.
Les résultats de l’autopsie, et ceux de l’Inspection de la police, qui a enregistré les dépositions de plusieurs témoins, sont sans équivoque, indique le Haaeretz, citant ces deux sources.
Ils montrent que Shamir Ribahi Dari n’était pas dans sa voiture lorsque les coups de feu ont été tirés, mais qu’il marchait, tournant le dos aux soldats, à distance, et ne pouvant représenter aucune espèce de danger pour eux. En outre, l’idée même qu’il ait pu vouloir attaquer les gardes-frontières avec sa voiture était absurde, car Dari n’aurait pu le faire sans attenter en même temps à la vie de son propre neveu, qui était à cet instant entre les mains d’un groupe de gardes-frontières, dont faisait partie Shmuel Yehezkel.
Rappelons que c’est uniquement parce que la victime était résidente de Jérusalem, « capitale unifiée et éternelle de l’Etat d’Israël », qu’une enquête a pu être déclenchée. Quand un Palestinien des territoires occupés de Cisjordanie ou de Gaza est tué par un militaire israélien, les ayants-droit de la victime n’ont en effet aucune possibilité de porter plainte, le Parlement israélien ayant voté récemment une disposition le leur interdisant !
Enfin, notre référence à Arno Klarsfeld, en tête de cet article, n’est ni fortuite, ni artificielle. Car non content d’avoir effectué un service militaire dans l’armée israélienne d’occupation, Arno Klarsfeld, revenu en France, entend en faire un instrument de sa propre promotion. Notamment en distribuant lui-même des photos où il s’exhibe en garde-frontières israélien, l’arme au poing. « C’est la seule photo qu’il nous ait donnée », a ainsi commenté un responsable de l’Institut Maïmonide (Montpellier), en réponse à une interlocutrice qui s’indignait de l’édition d’une plaquette annonçant une prochaine conférence de « l’avocat » Klarsfeld, en tenue de garde-frontière !
par CAPJPO-EuroPalestine
