Notre ami Taymour Kharraz, premier salarié de notre centre Darna de Naplouse, est récemment devenu aussi notre premier détenu, aux mains du système de répression israélien.
Ce n’est pas un hasard, dans un pays et une ville de Palestine occupée, dont 20% des habitants ont connu ou connaissent la prison, au moment où ces lignes sont écrites.
Taymour est le responsable des achats à Darna, et c’est lui qui m’assiste pour nos activités « Darna économie solidaire », qui nous ont permis jusqu’à présent de remettre en route la production et la distribution, en France, du savon de Naplouse.
Taymour est un jeune homme de 27 ans, qui se préparait au mariage. Il avait l’habitude de toujours inviter les amis de Darna de passage à Naplouse à visiter sa maison, sur les hauteurs de la ville, où il a construit de ses propres mains « son » étage, le troisième, donnant sur une terrasse, au-dessus de la demeure familiale. Autour d’un verre de thé à la sauge, il nous racontait comment il avait tout fait ici, y compris les plans de la maison.
Mais dans la nuit du 14 novembre 2005, « ils » sont arrivés, les visages revêtus de cagoules. Ils ont encerclé la maison, ont frappé à la porte, et demandé au père de réveiller son fils Taymour. En fait, le père n’a pas eu le temps de réagir, les soldats étaient déjà chez Taymour, et lui ont fait descendre les marches à coups de crosse de fusil.
Dans la rue, tous les voisins ont entendu les cris de douleur de Taymour, salement tabassé par les soldats avant d’être emmené pour une destination inconnue, dont on a appris quelques jours plus tard qu’il s’agit d’un centre de détention situé à Petah Tikvah, en Israël.
Depuis, nous n’avons pas d’autres nouvelles que les bribes transmises, bouche pincée, par une représentante du Comité International de la Croix-Rouge (CICR).
« Ces gens-là nous donnent juste l’information que les geôliers autorisent a donner, et nous, parents de détenus, nous avons appris à comprendre qu’une grimace de la Suissesse du CICR veux dire que Taymour est sous la torture ou à l’isolement. Lorsque la Suissesse nous dit que Taymour demande un avocat israélien, nous en déduisons, parce que nous avons l’expérience, que la torture l’a amené à signer tout ce qu on lui présente comme aveux », nous déclare un de ses proches.
Darna entre donc dans « l’autre » Palestine, la vraie si j’ose dire, celle des détenus et de leurs familles , un monde de plus de 8.000 prisonniers avec bébés, femmes, jeunes et vieillards. .
Tout le monde ici sait que la vague qui a englouti Taymour et des dizaines de Naboussi avant les élections municipales avait comme seul but de terroriser la population pour qu’elle ne vote pas en faveur des candidats du Hamas. Peine perdue, au demeurant, car le Hamas a fait un score remarquable, mais l’occupant n’a pas de visées politiques, seulement militaires.
Taymour est un jeune homme né sous occupation. Victime depuis toujours de la brutalité et de l’arrogance des militaires (peu ou prou, les seuls Juifs qu’il lui ait été de connaître dans sa vie), il avait cependant fait le choix de ne pas s’impliquer dans le militantisme politique, et de donner toute son énergie au projet Darna, pour aider la jeunesse palestinienne à continuer de vivre dignement, même si c’est dans l’adversité.
Mais le fait d’avoir un cousin éloigné membre du Hamas a été un prétexte largement suffisant pour que les soldats l’arrêtent et le torturent.
Dans un sourire, le frère de Taymour me confie : »J’ai moi aussi fait mes 44 jours sous interrogatoire, j’ai tellement eu l’occasion de le raconter à Taymour qu’il ne peut être surpris d’être mis dans une armoire pendant 24 h, ou de rester deux jours d’affilée sous la pluie, ou d’avoir le museau d’un M16 braqué sur sa bouche en prenant des photos…C’est un film qu on a vécu et qu’on se transmet comme une vieille K7 qui va s’effacer un jour et pour l’éternité »
ELECTIONS : « OBSERVATEURS », VOYEURS OU TOURISTES ?
Le jour des municipales de Naplouse, des dizaines d’habitants sont donc en détention, d’autres ont été assassinés ou grièvement blessés par les armes de l’occupant, et notre Suissesse du CICR, à force de grimaces, est devenue comme une poupée de chiffons usés. Quant à ce qu’on appelle bizarrement la « Communauté internationale », elle a envoyé, aux frais des contribuables, une foule « d’observateurs » jeunes et moins jeunes, chargés d’attester la « transparence » du scrutin.
J’en entends un se plaindre, car à Naplouse on ne trouve pas de cartes postales ni de magasins de souvenirs, et en plus il pleut et il fait froid…
Dans les bureaux de vote, c’est par moments à cause de tous ces « observateurs » que régnait une relative pagaille : observateurs locaux, scrutateurs désignés par les listes, observateurs de l’Autorité, observateurs internationaux, observateurs de l’Union Européenne…Ces deux dernières catégories remplissaient les deux hôtels chics de Naplouse, où l’on entend ce genre de propos : « Tu viens, toi, pour les législatives ? Moi, j’ai un piston par un ami qui travaille au consulat, je reviendrai certainement, mais dans l’équipe de l’Union Européenne, c’est mieux payé ! »
Les Naboulssi regardent cette mascarade avec mépris et votent Hamas, comme un coup de pied dans les fesses des poupées de chiffon usagées.
PAROLES DE NABOULSSI
Journée électorale
Les élections à Naplouse, c’est quand même jour de fête. Les grosses listes, celle du Fatah et du Hamas, installent des tentes proches des bureaux de vote dans une ambiance de kermesse. Lorsque la tension monte d’un cran entre les adolescents des deux bords, les adultes de chaque camp entonnent en commun le vieux chant Naboulssi « Nables ya jabal ennar, Nables makil a touwar… » (Naplouse oh montagne du feu, Naplouse oh refuge des révolutionnaires…) et le calme revient vite.
Comme prévu, et malgré ou plutôt grâce à la pression israélienne et à la vague d’arrestations, la liste « Coalition pour la rénovation et le changement », affiliée au Hamas, a eu 75 % des votes ce qui va lui permettre d’avoir la majorité absolue, avec 13 des 15 sièges du conseil municipal. Le Fatah n’aura que 2 sièges.
Des centaines de militants sont sortis en pleine nuit pour fêter l’événement, les leaders de la liste assurent que c’est une victoire de tous les Naboulssi et que le Hamas appliquera son slogan de campagne » Naplouse pour tous ».
Le nombre total des votants est de 49.000, le taux de participation à Naplouse a été faible (67%) par rapport à la moyenne des autres villes (83%).
Les militants du Fatah se sont souvent abstenus ou ont même voté pour le Hamas, histoire de signifier aux dirigeants leurs ras l’bol des pratiques du parti et du choix de ses candidats.
Les autres listes affiliées au Front populaire, FIDA, indépendants, Front démocratique, Parti du Peuple, n’ont pas dépassé les 1.000 voix par liste.
Cette avancée du Hamas a été également sensible dans les villages autour de Naplouse. A Kabalan, au sud de Naplouse, la liste affiliée au Hamas « Kabalan un seul corps » a eu la majorité des sièges (9), contre 3 au Fatah.
Le seul succès du camp de l’opposition laïque à l’Autorité palestinienne est le score de la liste »Ramallah pour tous », une coalition regroupant Front populaire et des indépendants qui a eu 6 sièges et a négocié la formation d’une majorité municipale avec les 3 élus Hamas (le Fatah obtenant 6 élus), qui a permis l’élection de Janette Mikhayel, une militante du FPLP, grâce à 3 voix du Hamas.
Le rsponsable du Hamas a d’ailleurs déclaré à cette occasion : »Pour la gestion d une ville, ce qui guide nos votes ce sont les intérêts des gens et non le sexe ou la religion du maire ».
A El Bireh et Jénine, le Hamas est également arrivé en tête.
Youssef
Al Joura
Hier a Hawara. Dans la « Joura », terme qui signifie pour les Palestiniens à la fois « trou », « enclos », ou « lieu de détention provisoire », souvent à côté d’un point de contrôle israélien, hier donc, deux enfants d’à peine 14 ans singent un soldat qui les surveille. Eux deux dans la Joura et lui dehors avec ses lunettes d’intellectuel, mais aussi avec son M16 de tueur.
Les enfants singent la posture du soldat en rigolant. Lui s’énerve en aboyant des injures en hébreu et en arabe Les gosses l’imitent de plus belle, en répétant les mêmes injures. Le bidasse perd son sang froid, il saute le petit muret, se jette sur les deux adolescents, frappe avec sa crosse de M 16. Les jeunes se mettent en boule, et laissent le soldat se défouler, sans dire un mot, sans même esquisser un geste d’auto-défense.
Rien que deux boules humaines qui reçoivent des coups. D’autres soldats se précipitent alors dans l’enclos, et en font sortir leur collègue.
Le soldat reprend sa position en haletant, les deux enfants rient aux éclats entre eux, finissent une bouteille d’eau et sans aucune peur l’un d’eux jette la bouteille vide sur le soldat en continuant de singer sa pose…
Abou Sarah
Volontaire
Autostoppeuse
En revenant de Jéricho. Il faisait nuit noire. A un croisement, je ralentis, et là une fille s’accroche à ma portière, je freine sec :
La fille, en hébreu: « Ramène moi STP dans ta voiture »
Moi: « Je ne peux pas, je suis arabe et il m’est interdit de prendre des juifs, tu le sais bien ».
Elle: « Depuis 2 heures je fais du stop, et aucun juif de merde ne s’est arrêté. Je t’en prie, j’ai peur du noir »
Moi: « Eh bien moi, j’ai la trouille d’avoir des problèmes avec les colons et les militaires, je suis désolé, mais c’est non, et puis je remonte sur Naplouse »
Elle: « Je préfère dormir à Naplouse que dans ce noir. Vous imaginez, votre femme, ici, toute seule ? »
Moi: « Je ne peux pas l’imaginer, car ma femme, elle, n’a pas le droit de sortir de Naplouse. Et puis merde, allez, monte, je te dépose au 1er check-point.
Voila comment je me suis retrouvé avec une fille de colons dans ma voiture. En la déposant au check-point de Hawara, je l’ai entendue raconter son histoire au soldat, et lui dire que j’étais un bon Arabe, qu’il fallait me laisser passer. J’ai regretté de l’avoir prise en stop !
Jamal
Grossiste en confiserie
Hannouka
Mon mari travaille en Israël. Il a un laissez-passer spécial. Tous les jours, il nous téléphone pour avoir des nouvelles de la famille. Hier, il m’a parlé de Hannouka, cette fête des Juifs où on allume chaque jour une bougie. Il nous a signalé qu’il était en vacances, et qu’il viendrait à Naplouse le lendemain.
Je me couche avec les enfants avec la joie de recevoir mon mari. Vers 2 heures du matin, j’entends des coups sur la porte, je me réveille, j’approche de la porte et j’entends »Djaïch (« armée »), ouvre ! ». Le temps que j’explique que je suis une femme seule avec 4 enfants …ils avaient fait sauter la serrure et étaient entrés, des faisceaux de lumières rouges jaillissaient de leurs casques.
Eux : mets toi par terre, ne bouge pas.
Moi: si je dois calmer mes enfants
Je me dirige vers la chambre et j’allume la lumière, les enfants n’arrivent même pas à parler tant ils ont peur, sauf le petit de 2 ans, ils se serrent contre moi.
Eux: Il est où le mari ?
Moi: Chez vous
Eux: Chez nous où ? Dans quelle prison?
Moi: Non il fait le meilleurs houmous de Tel-Aviv dans un restaurant
Eux: Ok, ta carte d identité
Ils regardent la carte et ils me disent qu ils sont là pour notre sécurité, blablabla, je ne les écoute pas, je reste près de mes enfants à les calmer.
Ils investissent l’appartement, le matin ils repartent sans dire au revoir, ils avaient peur des regards de mes enfants.
Les voisins et la famille débarquent chez moi pour nous remonter le moral. Vers 10h mon mari me téléphone pour me dire que la Cisjordanie est fermée à cause des fêtes juives et qu’il est prudent de ne pas tenter le voyage. Je l’assure que tout va bien ici, et je ne lui parle pas de la nuit.
Malheureusement, mon mari demande à parler à notre fille Zineb, qui a trois ans. « Tu sais papa, il y a eu la fête des Juifs, mais ils n’ont pas laissé maman allumer la lumière à la maison, ils ont cassé la porte et ils ont marché sur le tapis sans enlever leurs chaussures, et en plus, ils avaient seulement des lumières rouges qui m’ont fait peur », raconte alors Zineb. Avant que j’aie pu reprendre le combiné pour « traduire » les paroles de ma fille, mon mari avait tout compris sur ce « Hannouka façon Naplouse ».
Oum Ahmed
Mère au foyer
Les chiens
J’habite Balata. Ils sont rentrés dans le camp à 3 heures du matin ; ils m’ont sélectionné en tant que bouclier humain, sans me laisser le temps de refermer la porte de la maison derrière moi. A la hauteur de la mosquée, ils ont essuyé des tirs de la résistance, et ils ont répliqué. Ils avaient des chiens avec eux. L’un des grands chiens s’est précipité dans les ruelles du camp, je comprends aussitôt que le même était entré chez moi, j’entends les cris de ma femme et des enfants qui se débattent avec le chien, j’explique aux soldats que ce sont les cris des miens, ils me poussent avec les crosses de leurs M16, finalement deux d’entre eux se détachent du groupe et ramènent le chien en furie. Ils quittent le camp et nous lâchent sur la route, on était 3 pères de famille avec nos pyjamas. Je rentre dans la maison, un désordre indescriptible avec pleurs des enfants, et mon fils Bassel de 11 ans avec son pied déchiqueté, les voisins avaient déjà appelé l’ambulance et j’ai pu accompagner mon fils à l’hôpital.
Abou Dahouk
Chômeur a Balata
Les chiens bis
A 3 heures du matin ils sont venus dans le quartier Massakin Achabiya, avec des haut-parleurs il nous ont demandé de quitter l’immeuble. Devant, il y avait des projecteurs, ils ont dit « les femmes et les enfants à droite, les hommes à gauche ». On a obéi, tout le monde en pyjamas et robes de chambre en pleine nuit sous la pluie. A part les nourrissons, personne ne dit rien, et encore, les pleurs des bébés sont rapidement étouffés par les hurlements du haut-parleur :
Le haut parleur: que les moins de 40 ans s approchent des jeeps
On était 13 dans ce cas, on s’approche.
Le haut parleur: Les moins de 30 ans à gauche
Les moins de 30 ans se détachent de nous, 3 jeunes dont un jeune barbu.
Le haut parleur: Levez vos habits.
Ils relèvent leurs habits.
Le haut parleur: Le barbu, déshabille toi !
Le barbu: quoi ?
Le haut parleur: j ai dit : déshabille toi !
Hussein (c’est le nom du barbu): Non je ne me déshabille pas devant les femmes et les enfants
Le temps qu il finisse sa phrase, trois énormes chiens sortent de la jeep et attaquent Hussein. Ils déchirent ses habits, le mettent par terre, où il se retrouve, nu et ensanglanté dans la boue, sous les yeux de sa mère impuissante. Puis un ordre est donné aux monstres, qui remontent sagement dans la jeep. Les projecteurs s’éteignent, et les soldats s’en vont. C’est une nuit ordinaire à Naplouse.
Hazem
Enseignant
Amis qui nous lisez sous des horizons moins brutaux, que les témoignages rapportés ci-dessus ne vous empêchent pas de prendre connaissance des activités que nous poursuivons malgré tout à Darna, et dont voici un résumé pour les deux derniers mois (novembre-décembre 2005)
Darna est un concept qui fonctionne, nous avons une très bonne fréquentation avec un total de 2417 usagers pour les deux mois.
Une augmentation des associations adhérentes, nous arrivons à un total de 34 associations en 8 mois de fonctionnement. C’est énorme lorsqu’on connaît le tissu associatif de Naplouse, très réfractaire au travail de réseau et partenariat.
Vu les demandes d’utilisation de salles, le Conseil d’administration a répondu favorablement à la proposition de la Palestinian Youth Association de mettre à disposition ses locaux dans le quartier d AL AICHIYE. Cela va nous permettre d’être plus à l’aise dans la mise en place des autres programmes DARNA (bibliothèque, espace plus calme pour des formations, autres bureaux d’associations, etc.)
Les lieux et matériels sont très bien entretenus et sauvegardés. La mixité est de vigueur et l’embauche d’un directeur féminin soulignera notre volonté d’égalité entre les sexes.
La détention de Taymour KHARRAZ (voir plus haut) a déclenché des initiatives salutaires, beaucoup de lettres de soutien et de propositions d’aide matérielle à la famille, etc. Une annonce a été faite par le jeune animateur Charif pour que les usagers de DARNA prennent en charge certaines attributions de Taymour dans l’attente de sa libération (maintien de la cuisine en état de propreté, vider les poubelles du centre, achats…)
Le Conseil d’administration a dressé un bilan très positif de la première expédition de savon de Naplouse « Darna » à destination de l’Europe, où 10.000 savonnettes ont pu être rapidement vendues par les Amis de Darna et CAPJPO-Europalestine, avec l’aide de tout le réseau de solidarité avec la Palestine en France et en Belgique.Outre le travail ainsi fourni aux savonniers, un bénéfice net de plus de 7 000 euros a pu être dégagé pour les activités de Darna.
Présentation de l’équipe DARNA permanente
Les embauches prévues ont été réalisées. Outre celle de Taymour, Darna compte désormais les collaborateurs suivants :
– Directrice : Hadile Faydi (25 ans), urbaniste de formation, parmi les rares filles leaders des scouts palestiniens, formatrice dans des programmes de l’UNICEF, SAVE THE CHILDREN …, coordinatrice sur la région de Naplouse de l’ONG palestinienne TAMER pour l’éducation informelle. Son contrat débute à DARNA le 1er janvier 2006.
Son salaire mensuel est de 598 euros + une prise a hauteur de 50% des frais de sécurité sociale et mutuelle
– Responsable annexe DARNA (quartier AL AICHIYE): Adli HANAYCHI (32ans), de la section commerce de l’université AL-NAJAH, militant associatif, salarié de la PYU comme coordinateur du nord de la Cisjordanie et assistant pour le projet DARNA. Son nouveau contrat de responsable annexe Darna a débuté le 1er janvier 2006.
Son salaire est de 567 euros + une prise a hauteur de 50% des frais de sécurité sociale et mutuelle
– Responsable achat et assistant DARNA ECONOMIE SOLIDAIRE: Taymour Al Kharraz (27 ans) diplômé de la section commerce de l’université AL-NAJAH. Gérant d’une entreprise familiale de peinture en bâtiment. D’abord volontaire de DARNA depuis la préparation du projet, et salarié depuis 1er octobre 2005.
Son salaire est de 541 euros + une prise a hauteur de 50% des frais de sécurité sociale et mutuelle
– Animateur nouvelles technologies: Tayssir BANA (24 ans), une Maîtrise de l’université AL-NAJAH et plusieurs stages en entreprises informatiques. Il a entamé son travail à DARNA le 1er janvier 2006.
Son salaire est de 366 euros + une prise a hauteur de 50% des frais de sécurité sociale et mutuelle
– Animateur polyvalent stagiaire: Charif (22 ans) volontaire très actif de DARNA, jeune militant associatif, autodidacte en informatique, porteur de micro projets (Animation d’un parc de jeux au village Tell, animateur centre de vacances…). A débuté son contrat le 1er janvier 2006.
Son salaire est de 181 euros + une prise a hauteur de 50% des frais de sécurité sociale et mutuelle
– Entretien et ménage : Abou Samer (37 ans), père d’une famille nombreuse, au chômage depuis l’interdiction de travail en Israël, études universitaires (niveau DEUG) interrompues pour des raisons familiales. A débuté son contrat le 1er janvier 2006 , à 1/4 de temps. Son salaire est de 100 euros + une prise a hauteur de 50% des frais de sécurité sociale et mutuelle
LES ASSOCIATIONS MEMBRES DE DARNA
Committee of Nablus, Palestinian Youth Union, Project Hope, Palestinian vision, Tamer institute for community education, Local committee for rehabilitation/Askar, Sport clubs uninon of nablus, Palestinian Woman Club, Asira Ashmalia Children Club, Multipurpose community resources centre, Sheikh Amr Arfat foundation, Boreen sport club, Madama sport club, Ourif sport club, Tell youth sport club, Kariuot woman Society, Nablus youth couucil, General union for the disabled, Burqa sport club, Asanabel woman cultural centre, Bothoor for development and culture, Charitable society for development / Salem, Youth development society, International human support group, Young leaders forum, Palestinian group for free resources, Sarra sport club, Nablus youth club, Youth journalist forum, Youth counseling centre, Ktakit- children theater.
Nouvelles Adhésions:
– Happy Childhood Club of Balata: le Club de l’enfance joyeuse du camp de Balata a été créé en 1997. A l’entrée nord du camp, le club occupe une parcelle de 500 m2 avec un local en préfabriqué contenant une salle polyvalente pour les activités (soutien scolaire, club internet, atelier théâtre et art populaire…) et des bureaux pour l’administration. L’ensemble des intervenants sont des militants associatifs bénévoles.
Suite à une tentative d’incendie, DARNA a apporté de ses fonds solidaires, un soutien pour l’aménagement des salles et le remplacement du matériel détruit à hauteur de 1.200 euros.
– Nahr aloja charitable association: est une association du camp de Balata nouvellement créée pour répondre aux carences des enfants au niveau scolaire avec des cycles de soutien en arabe, anglais et mathématiques. Soutien de DARNA pour la formation des intervenants et administrateurs. Etude par le CA de DARNA de la prise en charge des frais de location de l’association comme un encouragement à cette initiative.
– The Palestinian Society for Regional Studies: Association composée totalement de femmes actives de Naplouse. L’association est fondée depuis 2000 et œuvre pour la promotion des valeurs de démocratie et de bonne gouvernance.
Elle assure aussi un travail d’analyse et de débat sur la société israélienne et les répercussions de la politique intérieure israélienne sur la vie des Palestiniens.
L’association a même un travail ambitieux de soutien et d’accompagnement psychologique et social des femmes seules (Veuves de l’intifada, femmes de détenus, jeunes anciennes détenues, femmes divorcées…).
L’association en partenariat avec Darna a regroupé 5 associations de femmes de Naplouse pour la réalisation d’un projet commun « Femmes pour Naplouse ».
– Masrahna : Groupe informel de jeunes qui c’est constitué à la rentrée universitaire 2005/2006 et qui travaille sur la création d’une pièce de théâtre.
Le total des Associations membres de DARNA au 1er janvier 2006 est de 34 associations.
LES ACTIVITES DE DARNA
La ligne DARNA ECONOMIE SOLIDAIRE
Anticipant sur notre tableau de marche initial, nous avons donc lancé fin 2005 le projet savon, qui permet de relancer cette activité traditionnelle de la ville mise à mal par l’occupation israélienne.
Les préparatifs pour une deuxième expédition sont en cours. Une réunion de travail avec la chambre de commerce de Naplouse est programmée, pour élargir la production. Rappelons que l’an dernier, moins d’une demi-douzaine de savonneries de Naplouse ont travaillé, cahin-caha, alors que la ville comptait 34 entreprises avant l’occupation !
Les murs autour de moi:
Pendant trois mois, George Trapp, artiste voyageur, a résidé à Naplouse à l’invitation de Project Hope.
Entre DARNA et l’université Al-NAJAH des Beaux Arts, George a mené un travail artistique avec des étudiants sur le thème des murs.
DARNA a fait partie du jury qui a désigné les 3 œuvres gagnantes.
1er prix pour une sculpture de l’étudiant Anan AZARBA, 2ème prix pour une peinture d’Issam FALLAH et le 3eme prix pour un photomontage et sculpture de l’étudiante Rana YASSINE
Utilisation des locaux
Nos locaux ont été pleinement utilisés au cours de ces deux derniers mois, au point que nous avons voté l’extension de ceux-ci, avec la mise à disposition d’un site supplémentaire au centre-ville (voir plus haut).
Les cours d’animation artistique (danse, théâtre), linguistique (anglais) et informatique se taillent la part du lion pour l’occupation des locaux, aux côtés des réunions associatives proprement dites (et de celles de notre Conseil d’administration, bien entendu)
Sur les deux mois, 25 associations ont utilisé concrètement les capacités offertes par Darna, avec une fréquentation cumulée de près de 2.500 personnes.
Parmi nos activités extérieures, citons l’envoi de délégations à des conférences politiques à Nazareth (sur le droit au retour des Palestiniens) et à Bethléem. Rappelons aussi notre opération « Père Noël au check-point », qui a permis de ridiculiser l’occupant, et d’obtenir une bonne couverture médiatique de l’initiative.
Entraide
Projets en cours de réalisation grâce à votre soutien:
– DARNA et BALATA WOMENPROGRAMS CENTER (BWC) montent un projet d’école pour 20 jeunes mères désireuses de passer le baccalauréat en candidates libres. Souvent ces jeunes mères ont interrompu leurs études suite au mariage (voir nos précédents rapports).
Sur les 5.000 euros demandés, le collectif Normandie Palestine apporte un soutien de 2.000 euros. Nous cherchons un cofinancement solidaire pour cette action.
– Cycles de formation professionnelle et soutien scolaire du MCRC : Ces actions du Centre Multiservice de Naplouse vielle ville (membre de DARNA) sont financées à hauteur de 10.000 euros par le Comite de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens.
– Troupe de musique, chorale et danse du Centre l’enfance Joyeuse et Darna: Un projet ambitieux sur un an qui va aboutir à la mise en place de cycles d’animations musicales et artistiques dans le camp de Balata et la création d’un spectacle autour des poèmes de Mahmoud Darwish et Fadoui Toukan. L’AFPS St Etienne se propose, après un séjour de la présidente de l’association à Balata, de soutenir ce projet à hauteur de 6.000 euros. La première tranche du financement de 2500 euros a été versée.
– Clubs sportifs : Nous avons plusieurs demandes de clubs sportifs : participation à des compétitions, recherche de donateurs (balles, tenues, …), accueil de sportifs et entraîneurs dans presque toutes les disciplines.
– Parrainage d’étudiants:
L’entraide se fait sur la base des besoins de l’étudiant et en contrepartie ce dernier assure des actions de volontariat pour la communauté (soutien scolaire, animation d’ateliers, …) ; les besoins sont les suivants : Frais de scolarisation annuels par étudiant : 900 euros, frais de restauration annuels par étudiant : 288 euros (que nous intégrons dans les produits restaurant social). Chaque donateur recevra un rapport sur la scolarisation de son filleul et des correspondances relatant la vie au quotidien de l’étudiant.
A ce jour le don de Paola de 1000 euros permet la prise en charge de la deuxième tranche de l’inscription à l’université (360 euro) du jeune Etudiant ZAHER et ses frais de transport de son village à l’université (75 euros par mois).
Le don de 200 euros de Sadiaa a servi à payer une part des frais de scolarité de Oukab (360 euros).
On ne rigole pas tous les jours en Palestine occupée, mais l’heure n’est pas au désespoir. La suite au prochain numéro !
Amicalement,
Youssef HAJI