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« Le rêve des lâches d’Europe et d’ailleurs », par Narriman Kattineh

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Ci-dessous un texte de Narriman Kattineh qui dit la colère et l’amertume de beaucoup de ceux qui continuent à se battre pour le droit et la justice.


« Arrêtons l’hypocrisie.

Vous rêvez de voir disparaître les Palestiniens, que vous avez depuis longtemps sacrifiés.

Vous rêvez de les voir engloutis à tout jamais, harassés et usés par la lutte acharnée contre l’occupation de leurs pays.

Vous rêvez de ne plus entendre parler de la « crise au proche-orient ».

Vous rêvez que la Palestine, rayée de vos cartes, soit réduite à une peau de chagrin jusqu’à ne plus rien être du tout.

Vous avez tout mis en œuvre pour que votre rêve se réalise.
Vous avez d’abord amputé ce pays, alors même que vous proclamiez vos déclarations universalistes, dans vos instances encore toutes bouleversées par votre suicide européen.

Vous avez armé ceux-là mêmes qui assassinaient Bernadotte,
médiateur de vos Nations-Unies « chéries ».

Vous avez baissé vos paupières, lourdes de votre culpabilité, et fermé les yeux sur le remplacement, au fur et à mesure, implacable et méthodique, d’un peuple par un autre, que vous aviez abandonné à la barbarie nazie.
Puis, saisis d’un doute, vous avez proclamé, et jamais appliqué, le Droit au Retour de ceux qu’on appellerait désormais les Absents.

Vous avez feint de déplorer les crimes de ce nouvel Etat sacralisé ; interdit à une nation entière de donner un avis sur sa disparition programmée de votre conscience collective; applaudi à une propagande grossière, qui a même fini par vous convaincre que rien ne s’était jamais passé depuis 4000 ans, que les arbres fruitiers de Jaffa
n’avaient jamais donné aucune orange et qu’aucun bateau, chargé des délicieux savons de Naplouse, n’était jamais parti du port de Haïfa.

Vous avez oublié cette nation, en espérant sans doute que, disloquée par la Nakba, elle finisse par se dissoudre dans les camps dont vous lui promettiez, la larme à l’œil, qu’ils n’étaient que provisoires.
Puis, de détournements d’avions en attentats, vous avez réalisé avec effroi que la nation palestinienne n’avait aucunement l’intention de se dissoudre dans quoi que ce soit, ni dans les camps ni dans les Etats arabes auxquels elle n’appartiendrait jamais.

Et depuis, vos nuits sont blanches.

Vous n’en pouvez plus d’une actualité perpétuelle, qui n’en finit jamais d’être une actualité.

Vous n’en pouvez plus d’échouer à vous démarquer de l’allié américain qui se prend pour le jumeau d’Israël.

Vous n’en pouvez plus de vos doubles, triples, multiples discours.

Vous n’en pouvez plus de brandir le Droit mais d’encourager ses violations.

Vous n’en pouvez plus d’avoir exigé des Palestiniens qu’ils renoncent aux oranges de Jaffa et au bateaux d’Haïfa, et une fois cet incommensurable sacrifice accompli, d’être incapables de leur garantir la sécurité que mériterait même un chien.

Vous n’en pouvez plus de condamner avec « la plus grande fermeté » les effroyables bombes humaines, tout en armant l’occupant qui continue d’occuper, et lui offrant même La bombe que seules les « nations civilisées » méritent.

Vous n’en pouvez plus de déclarer illégal le Mur, dont les miradors sont une insulte à l’Histoire, tout en oeuvrant pour des échanges fructueux avec ceux qui le construisent.

Vous n’en pouvez plus de vendre vos blanches colombes, et de prendre les occupés pour des pigeons.

Vous n’en pouvez plus de tanguer ainsi sur vos chaises au nom d’une politique équilibrée.

Et aujourd’hui, vous écarquillez vos yeux faussement candides, tout étonnés que le vert l’ait emporté.

Ce serait tellement plus simple que ces Palestiniens de malheur admettent enfin qu’ils ont perdu. Mais qu’ils la donnent, leur terre, et qu’ils la donnent toute entière. Qu’ils aillent au diable, et sans trop la ramener !

J’ai une mauvaise nouvelle pour vous. Le diable, l’occupant, ils connaissent : ils le côtoient tous les jours, et ils n’ont vraiment pas envie d’y aller. Votre folie les a conduits à la sagesse. Ils savent d’où ils viennent, et ils reviennent de loin, et ils sont revenus de tout.

Chaque olivier arraché, chaque village disparu, chaque maison détruite, chaque os brisé, chacune de vos colombes piégées, est inscrit dans chacun de leurs neurones.

Ne rêvez plus, lâches d’Europe et d’ailleurs, les Palestiniens sont les derniers résistants, ils sont à jamais votre mauvaise conscience. »

par Narriman Kattineh

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