Le projet de diffusion aux 400.000 lycéens d’Ile-de-France d’une brochure confectionnée par deux organisations sionistes, l’Agence Juive Pour Israël d’une part, l’Hachomer Hatzaïr d’autre part, semble avoir été mis en échec, a-t-on appris auprès du groupe CACR (Communiste – Alternative Citoyenne – Républicains).
Nous avions été un certain nombre à nous émouvoir de l’annonce de ce projet, présenté comme finalisé par le quotidien Haaretz dans une correspondance de Paris, la semaine dernière.
Dans cet article (http://www.haaretzdaily.com/hasen/spages/688596.html), le chef du « département Education » de l’Agence Juive, Amos Hermon, se félicitait avec indécence de ce qu’il considérait comme une retombée positive du meurtre d’Ilan Halimi. L’atmosphère créée par l’affaire Halimi, expliquait-il, avait ainsi permis d’accélérer un vieux projet commun à l’Agence Juive et à l’Hachomer Hatzaïr, consistant à fournir aux lycéens de l’Ile-de-France une grille de lecture « maison », en 30 mots, de notions telles que « le sionisme », « l’histoire juive », « le conflit israélo-arabe », « le processus de paix israélo-palestinien », etc.
Rappelons que l’Agence Juive pour Israël n’est pas une « agence juive », mais un organisme para-étatique d’Israël, dont les représentants en France bénéficient d’un statut diplomatique, identique à celui des fonctionnaires de l’ambassade d’Israë ! Quant à l’Hachomer Hatzaïr, il s’agit d’une organisation privée, censée occuper le flanc « gauche » du dispositif de propagande sioniste en France. Elle a récemment rejoint le CRIF.
C’est la raison pour laquelle nous avions alerté des élus au Conseil régional d’Ile-de-France, notamment le groupe CACR, qui s’était opposé l’an dernier, avec succès, à une autre tentative scandaleuse, celle du jumelage de la région IdF avec « Jérusalem et sa région » (autrement dit, avec des territoires palestiniens annexés ou en voie de l’être par l’occupant).
Dans la réponse qu’ils viennent de nous adresser, et qu’on lira ci-dessous, les représentants du CACR précisent qu’ils se sont immédiatement rapprochés, dès qu’ils ont pris connaissance des informations du Haaretz, de la présidence de la Région, laquelle a fait savoir qu’elle avait refusé la demande de l’Agence Juive pour Israël et de l’Hachomer Hatzaïr.
Saluons donc la vigilance dont ont su faire preuve les élus du groupe CACR, tout comme celle des gens qui les ont alertés pour mettre en échec cette nouvelle tentative d’apologie du colonialisme.
Voici maintenant la lettre-circulaire reçue du groupe CACR au Conseil régional Ile-de-France
Cher(e) ami(e),
Le groupe CACR (Communiste – Alternative Citoyenne – Républicain) du Conseil régional d’Ile-de-France a été interpellé par plusieurs militant(e)s de soutien aux droits des Palestiniens et à la création d’un Etat palestinien, conditions de la résolution de la question politique du Proche-Orient.
Des interrogations, voire une grande émotion, ont surgi, à juste titre, à la lecture d’un article de presse du journal israélien Haaretz concernant l’annonce de la distribution, dans les lycées d’Ile-de-France, d’un livret sur différents aspects, mêlant des dimensions liées au racisme et à l’antisémitisme, au sionisme, au conflit du Proche-Orient lui-même ; ceci devant être à l’initiative de l’Agence juive et du mouvement Hachomer Hatzaïr et validé par le Conseil régional et le Ministère de l’Education nationale.
Le groupe CACR a pris en compte et a ressenti l’incompréhension qui s’est manifestée par votre voix et a pris tout contact utile pour vérifier la matérialité de l’initiative ainsi mise à jour.
En l’état des informations dont nous disposons à ce jour , et suite à d’un échange direct avec le cabinet de la Présidence de la Région, nous portons à votre connaissance qu’aucune initiative n’a été prise dans le sens indiqué par l’article de presse. Les associations porteuses du projet ont pris contact avec la Région et ont essuyé un refus.
Il va de soi que le groupe CACR reste, avec vous, vigilant sur ces questions qui ne peuvent être traitées autrement que dans le cadre des instances pédagogiques de l’éducation nationale, en donnant des points de vue non partisans et non instrumentalisés, à la différence de ceux qui voudraient s’appuyer sur des événements récents douloureux et condamnables.
Pour le groupe CACR
Tarek BEN HIBA , Jean BRAFMAN