Nous relayons deux pétitions qui nous semblent très importantes dans le combat que nous menons pour la défense des droits de l’homme et contre toutes les formes de racisme. La première concerne le jeune Dialaga, lycéen détenu pour un vol de portable qu’il n’a pas commis, empêché de voir sa famille et de passer son BEP.
La seconde concerne le cas des enfants scolarisés en France et en danger d’expulsion imminente, en raison des nouvelles dispositions pétainistes de notre ministre de l’intérieur.
DIALAGA doit être libéré
Le 30 avril, aux environs de 21h 30, trois jeunes gens se trouvant à la gare RER de Garges- Sarcelles sont interpellés par la police. Ils sont mis en garde à vue pendant 24h. Les deux mineurs sont libérés sans aucune poursuite, alors le jeune DIALAGA (18 ans) a été gardé 72h et présenté en comparution immédiate devant le juge (tribunal de Pontoise) qui l’a condamné à un an de prison ferme et 500 euros d’amende pour « vol de portable avec violence ».
Depuis des témoignages recueillis innocentent ce jeune homme sans histoire et sans antécédent judiciaire ni policier. Compte tenu de ces nouveaux éléments, l’avocat de la famille a déposé un appel auprès du tribunal.
La famille, le comité de soutien (la communauté scolaire, RESOCI Garges/Sarcelles, FCPE95/LP A.Rimbaud, MRC95, VETO Garges, MRAP Garges, LCR Garges/Sarcelles, LDH 95, PCF Garges/Arnouville, Comité de la Jeunesse Malienne en France, Collectif jeune 95) exigent la mise en liberté conditionnelle de DIALAGA dans l’attente d’un jugement plus équitable afin qu’il puisse préparer et passer son examen de fin d’année (Vu son profil d’élève, il a toutes les chances de le réussir).
Dans notre pays, un jeune doit pouvoir circuler librement sans être inquiété ni être victime du délit de faciès.
Merci de signer la pétition en écrivant à : liberezdialaga@yahoo.fr
COMMUNIQUE DE PRESSE de Réseau Educations Sans Frontières 95
« Ces derniers mois, les personnels, les parents et les élèves d’établissements scolaires ont obtenu de haute lutte la régularisation d’élèves et de parents d’élèves sans papiers que des lois iniques menaçaient d’expulsion. Des élèves que rien n’aurait distingués de leurs camarades si leurs vies n’avaient été gâchées depuis leur majorité par le refus des autorités de leur accorder le titre de séjour leur permettant de vivre normalement avec leurs familles.
La mobilisation des personnels, des élèves et des parents, de leur quartier, les relais qu’ils ont su trouver auprès de personnalités locales et nationales, de centaines d’anonymes aussi, l’écho que la radio, la télévision et la presse ont parfois donné à leur action ont permis d’arracher ces jeunes à la clandestinité. Tout est bien qui finit bien pour ceux-là.
Pourtant, pour quelques cas résolus, des milliers d’autres jeunes, d’enfants, d’étudiants également subissent, eux aussi, le drame de la privation du droit à une existence décente, l’obsession d’être condamnés au dénuement et aux conditions de vie indignes auxquels sont réduits les sans-papiers.
Il est inconcevable d’imaginer nos élèves, les copains de nos enfants, menottés, entravés, bâillonnés et scotchés à leurs sièges d’avion pendant que leurs camarades étudieraient paisiblement Eluard (« J’écris ton nom, Liberté ») ou Du Bellay (« France, mère des arts, des armes et des lois ») ; et que, sans trembler, on effacerait des listes les noms et prénoms des bannis.
Il est du devoir des enseignants, des personnels des établissements scolaires, des élèves eux-mêmes et de leurs parents mais aussi des associations (parents d’élèves, défense des droits de l’homme, anti-racistes) et des organisations syndicales et autres d’agir pour tirer ces jeunes de la situation qui pourrit leur vie.
Mais agir aussi pour faire la démonstration aux yeux de nos élèves et de nos enfants, que les discours sur les « valeurs » ne sont pas des mots creux.
Agir, enfin avec les jeunes eux-mêmes. Qui, s’ils sont associés à des combats justes, renoueront avec des traditions de solidarité, de combat collectif qui leur permettront peut-être, leur vie durant, de faire en sorte que le monde dans lequel ils sont appelés à vivre soit ouvert à tous.
Adultes et jeunes des établissements scolaires constituent une force. Elle doit peser pour que cesse la situation d’exclusion que vivent les élèves sans papiers.
Nous appelons au développement d’un réseau de solidarité avec les jeunes sans papiers scolarisés,à l’image de celui qui existe au plan national.
Nous appelons toutes celles et tous ceux, jeunes sans papiers scolarisés, enseignants, personnels d’éducation, parents d’élèves, élèves et étudiants, juristes et avocats, mais aussi organisations syndicales, associations, partis attachés à combattre l’injustice et enfin tous ceux que révolte l’oppression à s’associer à cet appel, à entrer en contact avec nous, à recenser les jeunes en difficulté, à constituer des équipes qui les aident à peser de tout le poids du milieu scolaire pour mettre un terme à des situations insupportables.
Il y a urgence !
Le 30 juin 2006, le sursis accordé aux élèves sans papiers et à leurs parents tombera. Des milliers d’enfants, de jeunes et leurs familles risquent l’expulsion en masse, verront leur avenir et leur vie même anéantis. Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom. Chacun avec les moyens qui sont les nôtres, nous leur apporterons notre soutien, notre parrainage, notre protection. S’ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons ; nous ne les dénoncerons pas à la police.
Nous ne laisserons pas se commettre des infamies en notre nom !
Nous vous appelons à signer et à faire signer la pétition en ligne.
http://www.educationsansfrontieres.org/article.php3?id_article=24
Nous vous appelons à apporter votre soutien et à prendre contact avec RESF95.
Adresse mail resf95@yahoo.fr
Publié par CAPJPO-EuroPaldstine