L’armée israélienne a salué à sa manière, l’impunité qui lui a été renouvelée samedi soir à l’ONU par les Etats-Unis et la France, en enlevant, à son domicile de Ramallah (Cisjordanie occupée), le Président du Conseil législatif palestinien (parlement), Aziz Doweik.
La capture d’Aziz Doweik, 58 ans, professeur de géographie à l’Université Al Najah de Naplouse, élu en janvier dernier sur les listes du Hamas, s’ajoute à celle de dizaines de députés et ministres palestiniens, et plus généralement à celle des 10.000 Palestiniens détenus par l’occupant israélien. Aziz Doweik milite depuis longtemps contre l’occupation israélienne, ce qui lui avait valu, en 1992, d’être banni de son propre pays, et exilé … au Liban.
L’arrestation de Doweik est intervenue quelques heures après l’annonce, à New York, d’un projet de résolution sur la guerre israélienne du Liban, concocté par Paris et Washington, qui donne toute satisfaction à Israël pour poursuivre la destruction du Liban.
La principale caractéristique de ce projet de résolution, qui devait être adopté formellement dimanche si aucun des trois autres pays ayant droit de veto (Grande-Bretagne, Chine, Russie) ne s’y oppose, est en effet de ne pas exiger de cessez-le-feu, et ipso facto de ne pas fournir de calendrier pour sa mise en oeuvre.
Et il n’y a pas besoin d’être expert en affaires « onusiennes » pour comprendre que la résolution donne tout simplement du temps supplémentaire à Israël pour poursuivre ses massacres. D’ailleurs, c’est au cours de la journée du samedi 5 août, c’est-à-dire au moment même où les diplomates américains et français peaufinaient leur texte, que l’aviation israélienne a établi un nouveau record de bombardements des villes, villages, routes et installations vitales du Liban. Comme on le sait, le Hezbollah ne cesse de déclarer, et d’en apporter la preuve matérielle renouvelée, qu’il est d’accord pour un cessez-le-feu immédiat et complet, dès lors qu’Israël cessera de bombarder et d’occuper le Liban.
Paris et Washington continuent cependant de miser sur la capacité des généraux israéliens à briser la résistance libanaise, la France ayant déjà fait savoir qu’elle était prête à jouer ensuite un rôle pilote dans l’occupation militaire du Liban.
On n’en est pas là, car malgré l’extraordinaire disproportion des forces en présence, la résistance militaire opposée par le Hezbollah n’a pas encore été brisée. Mais nous, citoyens de France épris de justice, devons impérativement nous mobiliser pour empêcher notre gouvernement de se lancer dans cette nouvelle aventure colonialiste qui se profile.
Le temps presse, car le Liban est promis à une asphyxie rapide. Pour ne donner qu’un exemple, le ministère libanais de la Santé a estimé, samedi, que les hôpitaux n’avaient plus qu’une petite semaine de réserves d’essence pour faire marcher leurs groupes électrogènes (le réseau électrique du pays ayant été détruit par l’aviation israélienne).
Par CAPJPO-EuroPalestine