Une lettre envoyée par une Libanaise à Tzipi Livni, ministre israélienne des Affaires étrangères.
À Mme Tzipi Livni,
Françoise Giroud a un jour écrit : « Il y aura égalité entre les hommes et les femmes, le jour où on nommera des femmes incompétentes à des postes de responsabilité. »
Vous venez Mme Tzipi Livni de concrétiser l’égalité à laquelle aspirait Fnaçoise Giroud. En effet, l’on a peine à croire que la cheftaine de la diplomatie israélienne n’ait trouvé rien d’autre à répondre au vibrant plaidoyer de notre Premier ministre, M. Siniora, devant les ministres des
Affaires étrangères arabes et aux idées préconisées par celui-ci pour mettre un terme aux hostilités, qu’un petit commentaire futile sur les larmes versées par celui-ci.
Franchement, d’une petite ménagère, c’eut été acceptable, mais venant de la cheftaine de la diplomatie israélienne, cela a quelque chose de surprenant et n’est certes pas très glorieux.
Comme vous le savez, en l’an 70 après J-C, les Romains avaient détruit Jérusalem et le Temple de Salomon dont il ne reste aujourd’hui que le Mur des lamentations. Si vous viviez à l’époque, Madame, qu’auriez-vous fait ?
N’auriez-vous pas pleuré Jérusalem comme M. Siniora aujourd’hui pleure le Liban déchiqueté ?
Pourriez-vous nous instruire, Madame sur la manière dont a réagi le grand prêtre de l’époque devant les décombres du temple et de la ville ?
D’ailleurs, si nous devions adopter le même niveau de commentaires que le vôtre, nous vous aurions suggéré, dans votre intérêt et pour parfaire votre look, de mieux apprivoiser vos mèches de cheveux au vent afin que la planète entière puisse dévisager ces yeux, les vôtres, qui devant la souffrance et la mort, ne sachant pas verser de larmes, n’auront jamais besoin de les sécher !
Même pour une virago, c’est trop !
Marie-Claude HÉLOU SAADÉ
Docteur en droit des affaires de l’Université de Paris
Publié par L’Orient-Le Jour, 11 Aout 2006.
CAPJPO-EuroPalestine