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« Affaire Redeker » : décryptage d’une imposture

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Nous publions ci-dessous le remarquable travail réalisé par notre ami Sindibad, à propos de ce que les médias ont appelé « l’affaire Redeker », nouvelle entreprise d’intoxication du public et de stigmatisation des musulmans.


La fatwa imaginaire, ou la cabale des imposteurs

par Sindibad

[Cabale : Ensembles de manœuvres concertées, plus ou moins occultes, visant à nuire à la réputation, à provoquer l’échec de quelqu’un ou de quelques chose ; ceux qui se livrent à ces manœuvres : il organise des cabales pour ressortir de là triomphant (Gide). Larousse]

Et si l’affaire Redeker n’était qu’un remake de l’affaire du RER D, en plus sophistiqué ?

Vous vous souvenez de cette jeune femme qui a fait croire à la France entière qu’elle avait été violement agressée par une bande de jeunes banlieusards, simplement parce qu’ils la croyaient juive. Marie L. fragile et mythomane n’avait trouvé d’autre moyen, pour attirer l’attention sur elle, que d’inventer une agression antisémite.

Dans l’affaire Redeker et après deux mois de battage médiatique, plusieurs questions demeurent sans réponse :

Pourquoi a-t-on menti aux Français en parlant d’une fatwa contre Redeker ?

Quel est le contenu exact des menaces reçues par Redeker ? Qui les a envoyées ?

Qui est derrière l’imposture ?

Le ministère de l’intérieur a mobilisé d’énormes effectifs et moyens autour de cette affaire. Après deux mois d’enquête, les citoyens français, à qui on a fait croire qu’un homme était traqué par de méchants islamistes, sont en droit d’exiger quelques explications.

Rappelons les faits :

Raciste, mais intouchable :

Le 19 septembre 2006, le Figaro publie une tribune libre signée par Robert Redeker et intitulée : « Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? »[1]. Dans ce texte le dit philosophe fait le constat d’une capitulation de l’occident judéo-chrétien face à l’Islam. Pour preuve, il invoque la décision de la mairie de la ville de Paris d’interdire le string sur Paris-Plage. Delanoë, un taliban sans barbe, ni turban. On croit à la blague. Mais le pire est à venir.

Après les philosophes des lumières, voici venu le temps des philosophes de caniveaux. Le string-think est à la mode. Qu’Allah soit loué. Sartre est grand et Redeker veut être son prophète.

L’homme qui aimait citer la formule de Maïakovski « Les mots sont des balles », Redeker ne fait pas dans le détail. A l’image de Tsahal dont il est un fan inconditionnel, Redeker tire à la mitrailleuse lourde :

« Haine et violence habitent le livre dans le quel tout musulman est éduqué, le Coran. ». Tout est dit dans cette phrase : un musulman qu’il soit croyant ou pas est potentiellement un personnage haineux et violent puisqu’il a été éduqué comme tel.

« Jésus est un non-violent. Le retour à Jésus est un recours contre les excès de l’institution ecclésiale. Le recours à Mahomet, au contraire, renforce la haine et la violence. Jésus est un maître d’amour, Mahomet est un maître de haine. ».

Nous ne sommes plus ici, comme veulent le faire croire ceux qui se sont autoproclamés défenseurs de la liberté d’expression, dans un critique contre les dogmes, mais bien dans une tentative de hiérarchisation des religions et par conséquence une distinction entre peuples pacifiques et peuples barbares.

L’avis de la Fédération Nationale de la Libre Pensée[2] est très clair sur le texte de Redeker :

« Il ne s’agit donc pas d’une critique laïque et rationaliste des croyances, mais l’affirmation que toutes les religions ne se valent pas et que l’Islam est pire que toutes les autres. Au passage, la lecture historique est un peu « révisionniste », car faire de la Bible hébraïque un livre de douceurs humanistes relève d’une méconnaissance totale d’un ouvrage qui fait l’apologie de massacres et de pillages et qui amène l’assassinat politique au rang de méthode de gouvernement.

Quant au christianisme, l’auteur devrait méditer les phrases suivantes que l’on prête au dénommé Jésus « N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais bien le glaive. (Mathieu, 10, 34,37). Ou encore : « Quant à mes ennemis, ces gens qui ne voulaient pas que je règne sur eux, amenez-les ici, et égorgez-les devant moi. (Luc, 19, 26, 27). On conviendra qu’en matière de non violence, on a fait mieux. Toute l’histoire ensanglantée du christianisme montre que ce n’était une vue de l’esprit.

Pour l’auteur, le débat ne se situe pas dans une critique globale des religions, mais bien dans l’établissement d’une hiérarchisation des systèmes de croyances selon un étalon de valeurs qui est le sien. Cela ne peut donc déboucher que sur un affrontement religieux, voire une guerre civile. » Tout est dit.

Normalement dans une société de droit, le texte de Redeker ferait immédiatement l’objet de poursuites pour diffamation et incitation à la haine raciale.

Redeker savait très bien que la publication de son texte entrainerait sa comparution devant les tribunaux et peut être même son exclusion de l’éducation nationale, car il est impensable qu’on puisse laisser un professeur tenir de tels propos devant ces élèves, surtout qu’il est de notoriété publique que Redeker lisait souvent ses articles à ses élèves.

On pouvait, donc, s’attendre logiquement à des poursuites pénales ou disciplinaires contre lui. Mais le lendemain de la publication de sa tribune, Redeker prévient le proviseur de son établissement et lui déclare avoir reçu des menaces de mort. Il est aussitôt mis sous protection de la police. En quelques heures, un homme raciste auteur d’un texte immonde deviendra victime, « héros et martyr de la liberté d’expression ». Redeker est intouchable.

Des menaces très « banales » et des plans très précis sur…mappy.com:

« La liquidation de cette nuisance s’impose dans les plus brefs délais. Bien entendu, la saleté dont la marque apparaît ici, ne doit pas être détruite seule… C’est l’ensemble de ces nuisances, accidentellement nées juives qu’il faut éliminer sans pitié, avec férocité… »[3]

Heureusement pour Redeker, ces menaces antisémites ne le concernent pas. Ces phrases n’ont pas été envoyées par mail, ni publiées sur un site islamiste crypté. Il s’agit de l’extrait d’un texte qui a été publié en pleine affaire Redeker, sur un site bien identifié et qui s’intitule : AntiTerrorismCoalition. C’est un appel au meurtre qui vise Danielle Bleitrach militante juive pour les droits du peuple palestinien. Pourtant, à ce jour, cette personne ne bénéficie d’aucune protection et aucune enquête n’a été ouverte contre les auteurs dont le site est bien identifié !

Ce genre de menaces est assez fréquent. Beaucoup de militants pro-palestiniens, des journalistes ou des intellectuels, les ont reçues. Certains même ont été agressés physiquement. Leur tort : avoir critiqué la politique colonialiste et criminelle de l’État d’Israël.

La liste est longue de ceux et de celles qui ont reçu des menaces de mort sans provoquer la moindre compassion, ni le moindre mouvement de solidarité de la part de ceux qui prétendent défendre la liberté d’expression. Parmi ces personnalités, on peut citer : José Bové, Alain Lipietz, Eyal Sivan, Xavier Ternisien…

Malgré leur caractère dangereux et condamnable, il s’agit malheureusement de menaces assez courantes, d’autant plus « banales » que la police et le ministère de l’intérieur ne prennent même pas la peine d’ouvrir des enquêtes alors que dans la plupart des cas leurs auteurs sont facilement identifiables.

Alors qu’est-ce qui fait que les menaces de mort reçues par Redeker deviennent une affaire nationale qui mobilise autant les médias que les intellectuels de ce pays ?

La réponse est qu’il ne s’agit pas des mêmes auteurs. Dans le premier cas, ce sont des extrémistes sionistes qui agissent en plein jour et à visage découvert, pratiquant un terrorisme physique et verbal et bénéficiant de l’indulgence des médias et de la bienveillance de la police nationale.[4].

Si les menaces contre Redeker provoquent autant de tollé, c’est que les supposés auteurs sont des islamistes. Dans un pays qui glisse de jour en jour vers une hystérie islamophobe. Il n’est même plus besoin de démontrer la réalité de cette menace. Etre musulman suffit pour que vous soyez coupables. « Si vous n’êtes pas terroriste, vous êtes coupable car capables de le devenir ». Cette formule devient la règle, au nom de laquelle des dizaines de personnes se voient interdire de travailler à l’aéroport de Roissy.

Si Redeker a bien reçu des menaces par mail, rien ne prouve de façon indiscutable que leurs auteurs soient des islamistes. Aujourd’hui, sur le net, n’importe qui peut envoyer et publier n’importe quoi en se faisant passer pour quelqu’un d’autre. La police chargée de l’enquête ne devrait écarter aucune éventualité. Le public est en droit d’exiger la vérité : menaces terroristes ou manipulation !

Le 27 août 2003, Le Canard Enchaîné, publiait un article sur les collusions entre groupes extrémistes sionistes et groupes de l’extrême droite française. Selon des informations émanant des services de police et de renseignement, ces groupes qui agissent depuis des pays étrangers (notamment la Russie et l’Asie) seraient prêts à toutes les manipulations pour nuire à la communauté musulmane vivant en Europe et en France en particulier.

Le silence des services de police sur l’affaire Redeker cacherait-il un certain embarras quant aux supposés jihadistes à l’origine des menaces ? M. Sarkozy, qui d’habitude ne rate jamais une occasion pour communiquer, surtout quand il s’agit de faire peur aux français, reste très discret. A-t-il des informations plus précises sur cette affaire ? Si oui, pourquoi ne les communique-t-il pas ?

Autre élément assez troublant, le timing de ces menaces. Quelques heures après que le Figaro ait publié la tribune de Redeker, ce dernier reçoit des menaces de mort. On peut en déduire que les méchants terroristes ne lisent pas que le Coran. Après la prière d’Al fajr, les jihadistes-fanatico-islamistes commencent leur journée, en général, en lisant le Figaro. On peut imaginer que ce 19 septembre 2006, aussitôt l’article lu, ils envoient leurs menaces et publient dare-dare sur leur site crypté (que personne ne peut consulter) des plans détaillés pour accéder au patelin de l’infidèle Redeker. La rapidité avec laquelle ils agissent s’explique aisément quand on connaît les moyens logistiques dont ils disposent, notamment l’accès 24h/24 à un site non crypté qui s’appelle mappy.com. Sur ce site, on peut retrouver des plans très détaillés de toutes les communes de France avec même des photos aériennes des maisons individuelles. A ce jour, on ne sait toujours pas si un plan de défense aérien est prévu dans l’éventualité d’un détournement d’avion par les jihadistes-fanatico-islamistes pour le faire écraser sur le pavillon de M. Redeker.

Pour résumer voici à peu près l’ensemble des menaces reçues par M. Redeker :

Un mail en français : « J’aurais ta peau fils de pute. Là où tu es on te te retrouvera et toute ta famille. Je vais te tuer. Quand tes protecteurs sionistes te retrouveront, il sera trop tard pour toi».

Un mail en anglais où l’auteur anonyme indique qu’il connaît parfaitement l’adresse de M. Redeker, où il travaille et où il habite et termine son mail par cette phrase en anglais : « Puisse Dieu envoyer un lion pour te couper la tête. »

Un lion, envoyé par Allah, dans votre jardin pour vous dévorer, il y a de quoi trembler. Redeker en toute logique avertit donc la police qui le prend aussitôt sous sa protection. La décision est prise à très haut niveau, ce qui n’est pas très étonnant car il s’agit d’une personnalité relativement connue. Il est professeur, écrivain et intellectuel et dispose de nombreuses amitiés. Il collabore, notamment, avec Claude Lanzmann à la revue « Les Temps Modernes ».

Mais la police, sans doute perplexe devant le degré de dangerosité ces menaces, ne communique pas sur cette affaire. A Toulouse, personne n’est donc au courant des ennuis de M. Redeker, jusqu’au 28 septembre où la France entière découvre qu’une fatwa est lancée contre un professeur. Jusqu’à cette date, peu de personnes avaient pris connaissance de son texte publiée une semaine plutôt dans le Figaro.

Elle court, elle court la fatwa !

Le 28 septembre 2006, La Dépêche du Midi publie à la une : « Fatwa sur le prof ». A l’intérieur un gros dossier consacré à l’affaire du professeur menacé par des islamistes pour avoir publié une tribune libre critiquant l’Islam.

L’information fait le tour des rédactions, journalistes, intellectuels et hommes politiques prennent la parole pour dénoncer la fatwa lancée contre Redeker. La France a enfin son « Salman Rushdie » que tout le monde libre nous envie.

Seulement, Il y a un petit bémol : il n’y a jamais eu de fatwa contre Redeker.

Une fatwa est, dans l’Islam, un avis juridique donné par une haute autorité religieuse qui a pignon sur rue. En terre d’Islam, une fatwa ne vaut que ce que vaut son émetteur. Autrement dit, pas d’émetteur ou émetteur inconnu, pas de fatwa.

Or le 25 septembre soit trois jours avant le « scoop » de La Dépêche, le site Prochoix animé par sœur Caroline alias « Fourest Gump », publie un gros mensonge[5] qui allait être repris par les médias, les hommes politiques et les intellectuels :

« Sur Al Jazira, Youssef al-Qaradawi désigne Robert Redeker à la vindicte

Le 20 septembre sur la chaîne al Jazira, Le cheikh islamiste Youssef al-Qaradawi a profité de son immense audience pour désigner le philosophe Robert Redeker comme l’islamophobe du moment. Ce n’est pas rien lorsqu’on connaît l’influence du cheikh et l’extrême susceptibilité de certains de ses auditeurs. En cause, un article paru dans Le Figaro sous le titre « face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? »….

Une fois de plus, les dictateurs et les fanatiques répondent donc à leurs adversaires par la censure voire la menace. Cette façon de « dialoguer » n’est pas acceptable. C’est pourquoi nous soutenons le droit de Robert Redeker à s’exprimer, sans être censuré ni menacé. Son texte, aucun texte, ne mérite une fatwa mondiale. »

On le sait depuis longtemps, Quand sœur Caroline a quelqu’un dans sa ligne de mire, tous les moyens sont bons pour le diaboliser, y compris le mensonge. Mais comme d’habitude, personne ne prend la peine de vérifier les informations qu’elle donne. Tous les spectateurs arabophones qui regardent Aljazeera savent qu’Al-Qaradawi n’a jamais prononcé de fatwa contre Redeker, ni l’a désigné à la vindicte musulmane. Mieux encore, le nom du professeur n’a jamais été cité sur Aljazeera. Que Robert Redeker se rassure, à ce jour, il demeure parfaitement inconnu dans le monde arabe et musulman.

Ce n’est que le 13 novembre, que les spectateurs français apprendront qu’il s’agissait d’un mensonge et qu’il n’y a jamais eu de fatwa sur Redeker. Il a fallu pour cela que les journalistes de Complément d’enquête demandent à Mohamed Sifaoui, le « tintin chez les talibans », de traduire en français les propos d’Al-Qardawi. Sifaoui, un peu gêné, se dit surpris par la sagesse du cheikh qui appelle les fidèles à manifester après la prière du vendredi 22 septembre contre les propos du Pape et l’auteur de l’article du Figaro. Le cheikh insiste pour que les fidèles manifestent de façon sage et « ne pas s’attaquer aux églises et aux ambassades…pour ne pas donner l’image de musulmans violents dont les médias occidentaux sont friands ».[6]

On comprend la gêne ressentie par Sifaoui. Celui qui a gagné son titre de fournisseur officiel des médias en barbus qui font vachement peur, a plutôt l’habitude de jouer le rôle du bon musulman alertant les naïfs occidentaux sur leur crédulité face aux islamistes. Mais ce qu’il ne dit pas face à la caméra, c’est que les propos d’Al Qardaoui ont été tenus après que Redeker ait alerté la police sur les menaces qu’il dit avoir reçu. Il ne peut donc pas être à leur origine.

Ce n’était donc pas si compliqué de vérifier si une fatwa ait bien été prononcée ou pas contre Redeker, la plupart des personnalités qui a utilisé cette terminologie savait qu’il n’a jamais été question de fatwa dans cette affaire. Pourquoi, alors parlent-ils tous de fatwa ?

La réponse est apportée de façon stupéfiante par le journaliste de La Dépêche à l’origine de la médiatisation de l’affaire. Dans la même émission de Complément d’enquête, Jean Jacques Rouche admet qu’il ne s’agit pas du terme exact et rajoute: « C’est un terme commode pour que les gens comprennent de quoi il s’agit ». Il aurait pu aussi dire : « Et en plus, ça permet de mieux vendre ».

On a donc menti par commodité, car, pour être crédible, la thèse du Salman Rushdie français avait besoin d’une fatwa. Mais à la différence de Redeker, Les versets sataniques n’a rien d’un roman insultant pour l’islam et les musulmans et ne constitue en aucun cas une incitation à la haine raciale. Tout le contraire du texte immonde, raciste et médiocre de Redeker.

On sait, donc, aujourd’hui, qu’aucune fatwa n’a jamais été prononcée contre Redeker, mais tout le monde feint de l’ignorer, car maintenant qu’ils ont leur Salman Rushdie, les imposteurs ne vont plus le lâcher.

Libérez Voltaire et gardez Redeker :

Le 30 novembre 2003, Alain Finkielkraut consacre sur la radio RCJ, une longue émission au film « Route 181, Fragments d’un voyage en Palestine-Israël ». Dans cette émission il va se lancer dans une diatribe diffamatoire contre le réalisateur israélien Eyal Sivan qu’il considère comme « l’un des acteurs de (…) l’antisémitisme juif qui sévit aujourd’hui ». Evoquant « la haine de Eyal Sivan à l’égard des juifs », il ajoutait que, pour Sivan, « il s’agit de les tuer, de les liquider, et de les faire disparaître » et suggérait enfin aux auditeurs de créer autour de Sivan « une espèce de barrière de sécurité ».

La « fatwa » de Finkielkraut sera aussitôt suivie à la lettre par certains qui n’ont pas hésité à menacer de mort le réalisateur israélien. Eyal Sivan recevra, parmi d’autres menaces, une balle, avec un mot lui précisant que la prochaine n’arrivera pas par la poste.

Pourtant Finkielkraut, qui partage les mêmes thèses racistes et islamophobes de Redeker, n’a aucune honte à déclarer sa solidarité à ce dernier au nom de la liberté d’expression, et il n’est pas le seul.

A chaque nouvelle affaire, on assiste au même cirque.. Une clique d’imposteurs nous joue la même musique. A coup de « Nous sommes tous des Redeker », Ils veulent, à tout prix, nous faire croire qu’il s’agit du même combat, celui de la liberté d’expression contre le fanatisme.

Dénoncer l’obscurantisme musulman leur permet d’occulter le climat de racisme anti-musulman qui s’est propagé en France durant les cinq dernières années. Il n’y a pratiquement pas un mois sans qu’on enregistre un attentat, une attaque ou une agression contre un lieu de culte musulman. Ce qui est frappant, c’est l’indifférence avec laquelle réagit la classe politique et médiatique. Les musulmans français sont des citoyens de seconde zone. Non seulement, ils doivent le rester, mais en plus, ils doivent l’accepter et dire merci.

Les imposteurs nous disent « mais alors, on ne peut même pas critiquer l’Islam ?». « Mais, vous ne faites que ça » a-t-on envie de leur répondre. Depuis le 11 septembre, il ne se passe pas une semaine sans qu’on parle de l’Islam, sans que des émissions de télévision y consacrent des heures. Des millions de pages ont été écrites sur l’islam, des moins virulentes aux plus obscènes. Insulter l’islam etles musulmans devient aujourd’hui le moyen le plus facile d’accéder à la célébrité en passant par les tribunes libres de Libé, du Monde et du Figaro.

Vous êtes écrivain, artiste ou journaliste et vous trouvez qu’on ne parle pas assez de vous. Pas de problème, chiez votre haine du Coran, de l’Islam et de son prophète et surtout ne vous gênez pas. Vous recevrez des menaces, normal, c’était déjà prévu. Aljazeera parlera de vous et vous deviendrez une vedette en France. Le jackpot serait qu’une vraie fatwa soit lancée contre vous, et les médias vous célébreront comme un héros des temps modernes. Et si vous n’avez pas votre fatwa, pas de stress, on la fabriquera pour vous. A qui le tour ?

Les imposteurs invoquent souvent Voltaire : « Je désapprouve ce que vous dites mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire ». Peu importe que cette phrase n’ait jamais été prononcée par Voltaire, l’essentiel est de faire croire que les lumières sont avec eux. Mais les imposteurs n’invitent Voltaire à leur table que quand il s’agit de critiquer l’Islam. Quand le philosophe E. Morin, pour ne citer que lui, a été traîné devant les tribunaux pour avoir dénoncé la politique raciste et colonialiste de l’État d’Israël, personne n’a bougé le petit doigt. Pour les imposteurs, la liberté d’expression s’arrête là où commencent les intérêts d’Israël. Voltaire n’a qu’à retourner dans sa tombe, on le rappellera plus tard.

L’imposteur aime l’État sioniste, mais, attention, il n’a pas de race. Redeker est la preuve vivante qu’on peut être sioniste sans être juif. Pour lui : « Le Palestinien et le jeune de banlieue jouent les fantômes du prolétaire, venant hanter les nostalgies de certains intellectuels et des militants de gauche », mais à la différence du prolétaire qui « était affecté du signe positif du progressisme » le Palestinien et le jeune de banlieue « n’expriment qu’un mixte de fanatisme religieux et de fétichisme consumériste ».[7]

Les imposteurs aiment les guerres des Bush. Ils applaudissent la guerre en Irak et répandent dans la presse que les irakiens sont libres et heureux. Peu importe le nombre de morts civils. Ce qui compte, c’est qu’ils ne soient plus tués par Saddam.

Les imposteurs détestent les dictateurs arabes ou musulmans qui veulent faire la guerre à Israël, mais adorent les dictateurs arabes amis des américains et des israéliens.

Les imposteurs nous font croire qu’ils sont une minorité, alors qu’ils sont soutenus par la majorité, par la classe politique et par les médias.

Les imposteurs se font passer pour des résistants contre l’envahisseur musulman qui veut imposer sa charia en France. Ils se prennent pour l’avant-garde d’une armée postée sur les remparts de la République.

L’imposteur a une arme dangereuse : l’intimidation. Si vous n’êtes pas avec lui, vous êtes avec l’ennemi. Lui, est le résistant, vous, le collabo.

Si vous êtes musulman, l’imposteur vous somme de montrer patte blanche. Ainsi l’UFAL de Haute-Garonne n’hésite pas à adresser un ultimatum aux musulmans du département (où se passe l’événement) :

« Suite à l’article de la Dépêche du Midi du 27 septembre  » Le prof de philo menacé par des islamistes  » l’Union des Familles Laïques de la Haute-Garonne demande aux musulmans français de notre département de se prononcer contre les menaces proférées contre Robert Redeker à la suite de sa tribune libre parue dans le Figaro du 19 septembre. Parce que beaucoup sont dans nos rangs, parce que nous les côtoyons souvent dans nos combats militants, nous savons que la grande majorité est attachée à la laïcité. Le moment est venu de faire entendre votre voix ou bien courir le risque d’être assimilés aux islamistes intégristes qui ne sont qu’une poignée. Il est inadmissible que dans un pays dit  » de droit  » nous ne puissions pas exprimer nos idées librement. C’est votre responsabilité que de démontrer que l’islam ne fait pas l’exaltation de la violence et de la haine. Nous savons, mes amis, que nous pouvons compter sur vous. » [8]

Si vous êtes de gauche, laïque et attaché à la République, mais que vous trouvez qu’il y’aurait, en France, quelque chose de malsain qui ressemblerait à du racisme anti-musulman ; alors gare à vous, vous risquez d’être assimilés à un islamo-gauchiste antisémite. Le caporal Antoine Peillon (président de la France Radicale Gauche Démocratique et Républicaine) ne vous fera pas de cadeau :

« Nous mettons aussi en garde…ceux qui ne le soutiennent pas totalement et sans condition, car ils sont dès lors, plus que jamais nos adversaires ».

A quand la réouverture du camp des Miles avec Antoine Peillon comme caporal ?

L’intimidation a pour effet immédiat de neutraliser toute critique ou action contre les discours racistes islamophobes. Le mensonge de la fatwa a, ainsi, procuré une sorte d’immunité judiciaire à Redeker. Plus personne, ni aucune organisation ne pourra porter plainte contre lui sous peine d’être taxée de collusion avec les terroristes islamistes.[9]

L’imposteur se dit de gauche, ça lui donne plus d’aura. Il ne peut donc être raciste. Pour les imposteurs, l’islamophobie n’est qu’un leurre, un piège tendu par les islamistes aux démocrates. Pour Les imposteurs, il n’y a pas de racisme anti-musulman, c’est juste un fantasme de gauchiste en mal de révolution. Les attaques des mosquées, des lieux de cultes, les profanations des cimetières et les discriminations dont font l’objet les musulmans en France n’ont jamais existé. En 2003, la police a arrêté un certain un certain Florian Scheckler qui était entrain de préparer un attentat suicide contre la mosquée de Paris. Chez lui les enquêteurs mettront la main sur un testament de l’apprenti kamikaze qui expliquait son projet par sa haine de l’islam. Visiblement, il n’y a pas que les islamistes qui ont hâte de rejoindre les vierges au paradis.

Epilogue :

Il y a des similitudes qui font froid dans le dos. En lisant l’œuvre de Hannah Arendt Sur l’antisémitisme, on ne peut pas ne pas faire le rapprochement entre la situation des juifs en France à la fin du 18ème siècle et celles des musulmans aujourd’hui. Dans le chapitre consacré à l’antisémitisme de gauche, H. Arendt raconte comment les hommes des Lumières qui préparèrent la Révolution française méprisaient les juifs. « Ils voyaient en eux les survivants de l’obscurantisme médiéval…Les auteurs les plus libéraux ou radicaux avaient quasiment pris l’habitude de mettre en garde l’opinion contre les juifs, décrits comme des barbares vivant encore sous un gouvernement patriarcal et ne reconnaissant aucun État »[10].

H. Arendt expliquait aussi l’antisémitisme des hommes de gauche, par la place qu’occupaient les juifs dans les banques. Cette place prépondérante dans l’économie de l’époque ne faisait qu’exacerber un antisémitisme populaire. Pour les hommes de gauche le juif était le personnage central du système capitaliste qu’ils combattaient.

Ainsi, c’est au nom de la lutte contre le capital que des hommes et des intellectuels ont nourri un antisémitisme populaire qui ne demandait qu’à prendre son envol.
Aujourd’hui, c’est au nom de la défense des principes de la République, que ceux qui se proclament descendants des hommes des Lumières, en désignant l’Islam et les musulmans comme une menace contre la république, source de nos peurs et de nos angoisses, nourrissent et exacerbent un racisme déjà bien enraciné dans la société française.

L’islamophobie ne peut donc pas être banalisée, au nom de la critique des religions. Elle doit être combattue malgré les intimidations et le terrorisme intellectuel pratiqué à grand renfort de médias. N’en déplaise à Bruckner, à Val, à BHL, à Finkielkraut, à Lanzmann, à Fourest, à Goupil, à Taguieff : ceux que vous appelez « collabo » continueront à combattre et à dénoncer votre imposture.

Les saumons ne se cacheront pas pour mourir

Sindibad pour CAPJPO-EuroPalestine

1] Voici le texte intégral publié par Le Figaro le 19 septembre 2006 sous le titre : « Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre « Les réactions suscitées par l’analyse de Benoît XVI sur l’islam et la violence s’inscrivent dans la tentative menée par cet islam d’étouffer ce que l’Occident a de plus précieux qui n’existe dans aucun pays musulman : la liberté de penser et de s’exprimer.

L’islam essaie d’imposer à l’Europe ses règles : ouverture des piscines à certaines heures exclusivement aux femmes, interdiction de caricaturer cette religion, exigence d’un traitement diététique particulier des enfants musulmans dans les cantines, combat pour le port du voile à l’école, accusation d’islamophobie contre les esprits libres.
Comment expliquer l’interdiction du string à Paris-Plages, cet été ? Étrange fut l’argument avancé : risque de « troubles à l’ordre public ». Cela signifiait-il que des bandes de jeunes frustrés risquaient de devenir violents à l’affichage de la beauté ? Ou bien craignait-on des manifestations islamistes, via des brigades de lavertu, aux abords de Paris-Plages?
_Pourtant,la non-interdictionduportduvoiledans la rue est, du fait de la réprobation quece soutien à l’oppression contre les femmes suscite, plus propre à « troubler l’ordre public » que le string. Il n’est pas déplacé de penser que cette interdiction traduit une islamisation des esprits en France, une soumission plus ou moins consciente aux diktats de l’islam. Ou, à tout le moins, qu’elle résulte de l’insidieuse pression musulmane sur les esprits. Islamisation des esprits : ceux-là même qui s’élevaient contre l’inauguration d’un Parvis Jean-Paul-II à Paris ne s’opposent pas à la construction de mosquées. L’islam tente d’obliger l’Europe à se plier à sa vision de l’homme.

Comme jadis avec le communisme, l’Occident se retrouve sous surveillance idéologique. L’islam se présente, à l’image du défunt communisme, comme une alternative au monde occidental. À l’instar du communisme d’autrefois, l’islam, pour conquérir les esprits, joue sur une corde sensible. Il se targue d’une légitimité qui trouble la conscience occidentale, attentive à autrui : être la voix des pauvres de la planète. Hier, la voix des pauvres prétendait venir de Moscou, aujourd’hui elle viendrait de La Mecque ! Aujourd’hui à nouveau, des intellectuels incarnent cet oeil du Coran, comme ils incarnaient l’oeil de Moscou hier. Ils excommunient pour islamophobie, comme hier pour anticommunisme.

Dans l’ouverture à autrui, propre à l’Occident, se manifeste une sécularisation du christianisme, dont le fond se résume ainsi : l’autre doit toujours passer avant moi. L’Occidental, héritier du christianisme, est l’être qui met son âme à découvert. Il prend le risque de passer pour faible. À l’identique de feu le communisme, l’islam tient la générosité, l’ouverture d’esprit, la tolérance, la douceur, la liberté de la femme et des moeurs, les valeurs démocratiques, pour des marques de décadence.

Ce sont des faiblesses qu’il veut exploiter au moyen « d’idiots utiles », les bonnes consciences imbues de bons sentiments, afin d’imposer l’ordre coranique au monde occidental lui-même.

Le Coran est un livre d’inouïe violence. Maxime Rodinson énonce, dans l’Encyclopédia Universalis, quelques vérités aussi importantes que taboues en France. D’une part, « Muhammad révéla à Médine des qualités insoupçonnées de dirigeant politique et de chef militaire (…) Il recourut à la guerre privée, institution courante en Arabie (…) Muhammad envoya bientôt des petits groupes de ses partisans attaquer les caravanes mekkoises, punissant ainsi ses incrédules compatriotes et du même coup acquérant un riche butin ».

D’autre part, « Muhammad profita de ce succès pour éliminer de Médine, en la faisant massacrer, la dernière tribu juive qui y restait, les Qurayza, qu’il accusait d’un comportement suspect ». Enfin, « après la mort de Khadidja, il épousa une veuve, bonne ménagère, Sawda, et aussi la petite Aisha, qui avait à peine une dizaine d’années. Ses penchants érotiques, longtemps contenus, devaient lui faire contracter concurremment une dizaine de mariages ».

Exaltation de la violence : chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame, tel se révèle Mahomet à travers le Coran.

De fait, l’Église catholique n’est pas exempte de reproches. Son histoire est jonchée de pages noires, sur lesquelles elle a fait repentance. L’Inquisition, la chasse aux sorcières, l’exécution des philosophes Bruno et Vanini, ces mal-pensants épicuriens, celle, en plein XVIIIe siècle, du chevalier de La Barre pour impiété, ne plaident pas en sa faveur. Mais ce qui différencie le christianisme de l’islam apparaît : il est toujours possible de retourner les valeurs évangéliques, la douce personne de Jésus contre les dérives de l’Église.

Aucune des fautes de l’Église ne plonge ses racines dans l’Évangile. Jésus est non-violent. Le retour à Jésus est un recours contre les excès de l’institution ecclésiale. Le recours à Mahomet, au contraire, renforce la haine et la violence. Jésus est un maître d’amour, Mahomet un maître de haine.

La lapidation de Satan, chaque année à La Mecque, n’est pas qu’un phénomène superstitieux. Elle ne met pas seulement en scène une foule hystérisée flirtant avec la barbarie. Sa portée est anthropologique. Voilà en effet un rite, auquel chaque musulman est invité à se soumettre, inscrivant la violence comme un devoir sacré au coeur du croyant.

Cette lapidation, s’accompagnant annuellement de la mort par piétinement de quelques fidèles, parfois de plusieurs centaines, est un rituel qui couve la violence archaïque.
Au lieu d’éliminer cette violence archaïque, à l’imitation du judaïsme et du christianisme, en la neutralisant (le judaïsme commence par le refus du sacrifice humain, c’est-à-dire l’entrée dans la civilisation, le christianisme transforme le sacrifice en eucharistie), l’islam lui confectionne un nid, où elle croîtra au chaud.
Quand le judaïsme et le christianisme sont des religions dont les rites conjurent la violence, la délégitiment, l’islam est une religion qui, dans son texte sacré même, autant que dans certains de ses rites banals, exalte violence et haine.

Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran. Comme aux temps de la guerre froide, violence et intimidation sont les voies utilisées par une idéologie à vocation hégémonique, l’islam, pour poser sa chape de plomb sur le monde. Benoît XVI en souffre la cruelle expérience. Comme en ces temps-là, il faut appeler l’Occident « le monde libre » par rapport à au monde musulman, et comme en ces temps-là les adversaires de ce « monde libre », fonctionnaires zélés de l’oeil du Coran, pullulent en son sein. « .

2] [http://librepenseefrance.ouvaton.org/actions/com_presse_3_10_2006.htm

[3] Voici le texte complet : La liquidation de cette nuisance s’impose dans les plus brefs délais. Bien entendu, la saleté dont la marque apparaît ici, ne doit pas être détruite seule. C’est l’ensemble de ces nuisances, accidentellement nées juives qu’il faut éliminer sans pitié, avec férocité. Hélas, on en trouve même en Israël. Des aliénés s’imaginent pouvoir parler avec ces nuisances, comme les illuminés s’imaginent parler avec les esprits. Leurs propos sont exactement de même nature. Cette pourriture qui pollue la terre, est de la même engeance que les nazislamistes ou n’importe quelle autre variété de nazi. Ca doit se détruire sans discuter, sans se poser de question. Au contraire, ne pas détruire ces saletés, quand on en a l’occasion relève de la non assistance à Juifs en danger. »

4] [http://www.communautarisme.net/Le-syndicat-policier-Action-Police-CFTC-soutient-que-la-Ligue-de-defense-juive-et-le-Betar-accomplissent-une-mission-de_a768.html

5] [http://www.prochoix.org/cgi/blog/2006/09/25/873-sur-al-jazirra-youssef-al-qaradawi-designe-robert-redeker-a-la-vindicte

[6] L’émission est visible sur le site de France 2

7] Ce texte a été publié sur le Site de l’Arche, le mensuel du judaïsme français : [http://www.col.fr/arche/article.php3?id_article=534

8] [http://www.gaucherepublicaine.org/lettres/474.htm#goArticle6

[9] A ce jour, aucune organisation antiraciste ne s’est aventurée à porter plainte contre Redeker. Le MRAP a condamné les propos de Redeker en même temps que les menaces de mort, mais sans prononcer le mot racisme. La réaction de la LDH a été plus claire, dénonçant sans ambiguïté la « haine des musulmans » qui anime Robert Redeker. Sur le plan judiciaire, à ce jour, aucune plainte n’a été déposée.

[10] Hannah Arendt. Sur l’antisémitisme. Les origines du Totalitarisme.

CAPJPO-Europalestine http://www.europalestine.com

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