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Prisonniers palestiniens interdits de visites parce qu’ils refusent d’être fouillés à nu avant les visites

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Arbitraire, brutalité, humiliation pour les prisonniers politiques palestiniens et leurs familles. Mais qui s’en émeut ? Un témoignage de Ali Samoudi.


« La visite a tout simplement été annulée. Le gardien a hurlé aux familles d’attendre dans le froid. Ils ont attendu toute la journée, au hasard des barrages militaires et en subissant tous les contrôles. Mais ce que les familles ont trouvé c’était rien. Pas de visites pour jour là.

Il apparaît que l’administration de la prison israélienne de Damun a annulé les visites pour obliger les familles de même que les prisonniers à se soumettre à l’arbitraire des procédures de gestion de la prison, selon la Fondation Mandel spécialisée dans le droit des prisonniers.

Les familles étaient parties de chez elles avant l’aurore pour arriver à la prison du sud de Haïfa, ville autrefois palestinienne. Elles ont supporté un froid extrême, des conditions très difficiles pour voir leurs enfants, leurs maris, leurs pères et pour les réconforter. Les familles et les prisonniers politiques le disent : rien n’est plus important que d’être réconforté, que personne ne se sente oublié et que d’une certaine manière ils continuent de se sentir ensemble.

Un père, Mohammad, a subi « pire que ce qu’on peut imaginer pour atteindre la prison. Mais quand nous croyions que le moment tant attendu était enfin arrivé pour nous, les gardiens ont décidé de nous punir de cette manière arbitraire et injuste. Ils n’ont tenu aucun compte de l’état des femmes qui avaient voyagé pour être là ni de l’impatience des enfants qui voulaient voir leurs pères. Les gardes n’ont pas eu un mot pour montrer un peu de compréhension ou de sympathie, au contraire, ils ont préféré nous dire simplement de quitter la cour de la prison ».

« La femme de Yousef, prisonnier politique, avait commencé sa route à 2h du matin avec son petit garçon de 4 ans, Ahmed. Il n’y a que les enfants de 4 ans qui soient autorisés à venir visiter (les prisonniers). Les forces israéliennes ne laisseront pas cette épouse, ni les autres enfants, rendre visite (aux prisonniers) ».

Au nord de Jénine, la journée avait commencé pour l’épouse et le fils par l’attente de l’arrivée du bus de la Croix Rouge. Dès que que le bus eut fait le plein des passagers le « voyage de la souffrance » a commencé. Au checkpoint de Jalameh, en dépit d’une coordination préalable et bien que tous les passagers fussent détenteurs de permis délivrés par les israéliens, les soldats n’ont autorisé personne à passer. Tous ont été forcés de débarquer et les enfants ont dû subir l’inspection, tout comme la nourriture transportée par le bus en prévision de cette longue journée de voyage. Les fouilles, en particulier la manière dont les soldats ont trifouillé dans les déjeuners, ont été décrites comme « provocantes et insultantes ».

Une mère a dit « Ils voulaient nous humilier parce qu’ils savent que nos enfants sont emprisonnés pour avoir résisté à leur occupation ».

Une épouse du nom de Sabra a décrit l’arrivée à la prison. « La première inspection est faite à l’extérieur par des gardes patrouilleurs, puis à la porte de la prison. Après ça c’est dans une zone d’attente où nous passons une nouvelle inspection. Nous sommes soumis à une enquête et à un examen approfondi de nos autorisations et de nos identités. Nous restons interminablement sous la pluie et ils nous demandent d’attendre que les prisonniers soient prêts. Bien qu’ils soient prêts comme d’habitude, les gardes font tout cela pour nous déboussoler. »

A l’intérieur des salles de fouilles, les familles ont été soumises une fois de plus à des fouilles physiques décrites comme « humiliantes ». Cette femme a dit « Ca met à l’épreuve notre patience et notre endurance mais il suffit qu’ils nous soient hostiles pour qu’on nous interdise de visite. Et après tout cela, quand nous avons atteint la porte de la pièce, l’administration avait tout fermé ».
Les visites ont été annulées parce que les prisonniers politiques palestiniens avaient refusé aux forces israéliennes de les fouiller corporellement avant les visites. « C’est humiliant, illogique et injustifié que les prisonniers soient obligés de se mettre nus avant les visites » ont convenu les membres de la famille quand ils ont appris les nouvelles.

Pour protester, les prisonniers politiques palestiniens continuent leur résistance non violente Damun par une grève de la fain jusqu’à ce qu’on leur permette de voir leurs familles sans être fouillés nus et à corps au préalable. »

Par Ali Samoudi

Traduit par Carole Sandrel pour CAPJPO-EuroPalestine

CAPJPO-EuroPalestine

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