L’ancien conseiller de Carter, auditionné par le Sénat américain, a qualifié de « désastre historique » l’invasion de l’Irak et s’est inquièté d’une possible provocation déclenchant un conflit avec l’Iran, en fonction notamment de la mainmise de la garde rapprochée de Cheney sur l’Etat.
A propos de l’invasion de l’Irak, il a indiqué qu’elle est justifiée par de fausses hypothéses et compromet la légitimité des USA sur la scène mondiale. « Les victimes civiles collatérales ainsi que certains abus ternissent la réputation morale des USA. Inspirée par une vision manichéenne et une démesure digne d’un empire, elle accroit l’instabilité regionale. »
Brzezinski a raillé les déclarations de Bush sur le « combat idéologique décisif » que les USA mèneraient contre l’Islam radical, les qualifiants de « simplistes et démagogiques », et a jugé qu’il s’agissait d’une « présentation des évènements affabulatrice » destinée à justifier une « guerre longue et potentiellement destinée à s’amplifier ».
Prétendre que les USA sont à l’heure actuelle en guerre dans la région avec une menace islamique grandissante, dont l’Irak serait l’épicentre revient à promouvoir une prophétie auto-réalisatrice, a-t-il estimé.
« Zbig » ne s’en est pas seulement pris au bilan irakien de l’administration. il a également mis en garde, en déroulant un « scénario plausible pour une conflit militaire avec l’Iran », qui comprendrait « l’échec des Irakiens à atteindre leurs objectifs, suivi d’une accusation tenant l’Iran pour responsable, puis d’une provocation en Irak, ou d’un acte terroriste aux USA dont la responsabilité serait attribuée à l’Iran entrainant une action « défensive » des USA contre l’Iran. »
Zbig n’est pas un marginal, adepte des théories conspirationistes. C’est un diplomate chevronné, membre respecté de l’Establishment Washingtonien, dont les compétences n’ont rien à envier à celles d’un Kissinger. L’évocation par un homme comme lui d’un acte de terrorisme sur le sol US comme facteur déclenchant devrait nous faire réfléchir.
« Je suis rendu perplexe par le fait que les décisions stratégiques majeures sont le fait d’un petit groupe d’individus – très peu – une poignée, peut-être pas plus nombreux que les doigts d’une main. Et c’est ce petit groupe qui prend la décision d’entrer en guerre », a-t-il conclu en faisant allusion à Dick Cheney et ses fidèles (David Addington, John Hannah, et David Wurmser aidés de Elliott Abrams, Responsable du Moyen Orient au Conseil National de Sécurité.) »
Source : World Socialist Web Site http://wsws.org/francais/index.shtml / article en ligne sur ContreInfo.info + l’audition de Zbigniew Brzezinski http://contreinfo.info/article.php3?id_article=504
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