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The Guardian :  » Les USA capables d’attaquer l’Iran au printemps « 

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Merci à D. HACHILIF pour la traduction de cet article publié samedi par le quotidien britannique « The Guardian » sur les préparatifs américains de guerre en Iran. Il est urgent de nous mobiliser contre cette nouvelle agression à laquelle on essaie de nous associer, en commençant par faire savoir aux candidats à la présidentielle que nous ne risquons pas de voter pour ceux qui veulent à nouveau faire couler le sang pour assurer leur domination sur d’autres peuples.


« Les USA capables d’attaquer l’Iran au printemps »

Par Ewen MacAskill, correspondant du Guardian à Washington

« Selon des sources bien informées à Washington, les préparatifs des USA pour une attaque aérienne contre les sites nucléaires iraniens sont bien avancés malgré des démentis publics répétés de l’administration Bush.
Le disposif militaire actuel dans le Golfe permettrait aux USA de lancer une attaque contre l’Iran au printemps de cette année mais nos sources ont indiqué que si une attaque était décidée, ce serait probablement en 2008 juste avant que M. Bush ne quitte son poste.

Les Néo-conservateurs, en particulier ceux de l’institut américain de l’entreprise à Washington poussent Bush à ouvrir un nouveau front contre l’Iran. C’est le cas aussi du vice-président, Dick Cheney. Le département d’état et le Pentagone y sont opposés ainsi que les membres démocrates du Congrès et la majorité écrasante des républicains.
Nos sources affirment que Bush n’a pas encore pris sa décision. L’administration de Bush insiste pour que le dispositif militaire ne soit pas offensif mais dissuasif pour contenir l’Iran et le forcer à faire des concessions diplomatiques. Le but est de persuader Téhéran de « mettre fin à son programme suspect d’armes nucléaires et d’abandonner ses ambitions régionales ».

Robert Gates, le nouveau secrétaire de la défense des USA, a déclaré hier : « Je ne sais pas combien de fois le président, la secrétaire d’état (Condoleezza Rice] et moi devons répéter que nous n’avons aucune intention d’attaquer Iran.»

Mais Vincent Cannistraro, expert du renseignement basé à Washington, a fait savoir qu’il estimait selon ses sources que les préparatifs de guerre sont bien en cours au Pentagone. « Malgré les démentis de Gates, la planification des attaques contre l’Iran est bien en cours. Les cibles sont déjà choisies. La programmation des bombardements contre les sites nucléaires iraniens, est tout à fait avancée. Les supports militaires pour lancer ces attaques sont déjà en place.» Il a ajouté: « Nous sommes en train de planifier une guerre. Ceci est incroyablement dangereux!»

Redéploiement de l’armée américaine

M. Cannistraro, qui a travaillé pour la CIA et le Conseil de sécurité nationale, a souligné qu’aucune décision n’était encore prise. Le mois dernier, Bush a envoyé un deuxième bataillon avec le porte-avions USS John Stennis dans le Golfe pour appuyer l’USS Eisenhower déjà en place. L’USS Stennis doit arriver dans les 10 prochains jours. Des missiles Patriot supplémentaires ont été envoyés dans la région, ainsi que des dragueurs de mines supplémentaires, en prévision d’actions de représailles iraniennes. Un autre signe montre que les préparatifs de guerre sont bien en cours : Bush a ordonné de stocker du carburant.

Le danger est que ces préparatifs peuvent déclencher une guerre accidentelle. Les officiels iraniens ont déclaré jeudi qu’ils avaient testé des missiles capables de frapper des vaisseaux de guerre dans le Golfe.

Le Colonel Sam Gardiner, un ancien dirigeant de l’Armée de l’Air américaine qui a effectué des simulations de guerre avec l’Iran comme cible, soutient que la planification des attaques aériennes est bien en cours: « Gates dit qu’il n’y a aucune planification pour la guerre. Nous savons que ce n’est pas vrai. Il a probablement voulu dire qu’il n’y avait aucun plan pour une attaque immédiate. C’est jouer sur les mots. Tous les mouvements militaires de ces dernières semaines sont conformes à ce que vous feriez si vous alliez lancer une attaque aérienne. Il faut rejeter l’idée que les USA ne pourraient pas lancer cette attaque parce qu’ils sont embourbés en Irak. Il s’agit d’une attaque aérienne.»

Parmi les groupes de pression favorables à la guerre et en dehors du bureau du vice président américain (Dick Cheney), il faut compter l’AEI, quartier général des néo-conservateurs. Un de ses membres a inventé le slogan « l’axe du mal » qui a permis de mettre l’Iran, l’Irak et la Corée du Nord dans le même sac. L’influence de l’AEI sur la Maison Blanche a semblé l’année dernière tomber en disgrâce suite aux déboires américains dans la guerre en Irak, dont il a été le promoteur. Mais face à l’opposition du congrès, du Pentagone et du département d’état, Bush a choisi le mois dernier de suivre les conseils de l’AEI et d’envoyer davantage de troupes en Irak. Va-t-il de nouveau l’écouter pour lancer une attaque contre l’Iran ?

Josh Muravchik, un spécialiste du Moyen-Orient à l’AEI, est parmi les défenseurs les plus acharnés d’une telle attaque. « Je ne pense pas qu’il y ait une seule personne aux USA pour parler d’une invasion de l’Iran. Nous sommes échaudés par l’expérience irakienne, même pour un faucon tel que moi.» Mais une attaque aérienne est autre chose. Le danger d’un Iran nucléaire « n’est pas simplement qu’il pourrait utiliser la bombe pour attaquer mais il peut aussi l’utiliser pour se protéger et faire tout ce qu’il veut. Je ne crois pas qu’il y ait un autre moyen pour arrêter cela mise à part la foce militaire.»

Bush fait partie de la génération américaine qui refuse de pardonner à l’Iran la crise des otages (1979-81). Il quittera la présidence en janvier 2009 et il a dit à plusieurs reprises qu’il ne veut pas laisser un héritage politique dans lequel l’Iran aura le statut de superpuissance dans la région et l’arme nucléaire à portée de main. La logique de ceci est que si les efforts diplomatiques ne persuadent pas l’Iran d’arrêter l’enrichissement de l’uranium, la seule alternative qui restera est de se tourner vers les militaires.

M. Muravchik veut prendre Bush au mot: « L’administration de Bush a indiqué qu’elle ne permettrait pas à l’Iran de se doter d’armes nucléaires. Si ce n’est pas du vent, le langage est clair: ils feront ce qu’il faut s’ils doivent le faire. J’espère que ce n’est pas un ballon d’air chaud. »

D’autres néo-conservateurs sont opposés à une attaque aérienne et ils préconisent d’autres formes d’action militaire avec des groupes armés iraniens comme support, notamment les Mujahideen-e Khalq (MEK), bien que le département d’état les ait stigmatisés comme organisation de terroriste.

Raymond Tanter, fondateur du Iran Policy Committee, qui comprend d’ex-fonctionnaires de la Maison Blanche, du département d’état et des services de renseignement, est le principal défenseur du MEK. Si une attaque aérienne était décidée, il préfèrerait l’utilisation des bombes anti-bunkers. « Je crois que la seule manière d’atteindre les emplacements profondément enterrés à Natanz et Arak est probablement d’employer des bombes anti-bunkers, certaines étant à tête nucléaire. Je ne crois pas que les USA les utiliseraient mais ils ont en vendu à Israël.»

Renforcer l’opposition au gouverment iranien

Une autre néo-conservatrice, Meyrav Wurmser, directrice du Centre for Middle East Policy à Hudson Institute, favorise également le soutien aux groupes iraniens d’opposition. Elle est déçue par la réponse de l’administration Bush face à l’Iran et pense que si le but des USA après le 11 septembre était de rendre le Moyen-Orient plus sûr pour les USA, il n’a pas été atteint parce que cette administration s’était arrêtée à l’Irak. « Il n’y a pas assez de volonté politique pour une attaque militaire et il semble qu’il n’y ait pas de consensus sur ce que devrait être une politique.»

Malgré le véto du président américain interdisant de négocier avec Téhéran, le département d’état a noué depuis 2003 par le biais de canaux informels et des réunions des contacts entre des officiels iraniens et des membres de l’administration Bush et des personnes proches d’elle.Mais quand l’année dernière le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a envoyé une lettre pour faire une ouverture, le département d’état l’a écartée dans les heures qui ont suivi son arrivée.

Le soutien aux négociations vient des thinktanks centristes et libéraux. Afshin Molavi, un membre de la New America Fondation, a déclaré: « Dire que les discussions diplomatiques n’ont pas abouti est faux parce que l’on n’a pas essayé de discuter. Depuis les années 90 à aujourd’hui quand l’Iran était prêt pour danser, ce sont les USA qui refusaient, et quand les USA sont prêts pour danser, c’est l’Iran qui refuse. Nous sommes à une étape où l’Iran est prêt à entrer sur la piste de danse mais les USA regardent au loin.»
Afshin est inquiet parce qu’« d’une erreur de calcul peut conduire à une guerre accidentelle». Le catalyseur pourrait être l’Irak. Le Pentagone a indiqué hier qu’il avait la preuve – numéros de série des projectiles ainsi que des explosifs – que les armes des insurgés irakiens venaient d’Iran. Un autre signe de tension apparaît dans le fait que le négociateur principal iranien sur l’énergie nucléaire, Ali Larijani, a décommandé une visite à Munich pour ce qui aurait été la première réunion formelle avec ses partenaires occidentaux depuis l’année dernière.

M. Muravchik déclare que si la guerre vient à se produire, l’Iran exercerait des représailles, mais tout bien pesé, cela vaut la peine d’écraser un pays dont le slogan officiel est « Mort à l’Amérique». Il ajouta « Nous devons redresser notre échine et nous préparer à absorber le choc. »

Guerre des mots

« Si l’Iran provoque une escalade militaire en Irak au détriment de nos troupes et/ou d’irakiens innocents, nous répondrons fermement » déclare George Bush, dans une entretien à la radio publique nationale.
« Les Iraniens croient clairement que nous avons les mains liées en Irak, qu’ils ont l’initiative, qu’ils sont en position de faire pression sur nous de différentes manières. Ils ne font rien de constructif en Irak en ce moment» : Robert Gates.
« Je pense qu’il est bien connu que l’Iran pêche en eaux troubles» : Dick Cheney
« La chose est absolument similaire. Ils emploient les mêmes pas de danse – diabolisent de pauvres types, prétextent de la diplomatie, fuient les négociations, utilisent les voisinages» : Philip Giraldi, un ancien spécialiste de la CIA dans l’anti-terrorisme, dans La Vanité Juste, sur des échos de la guerre en Irak

Les « décisionnaires et analystes des USA savent que la nation iranienne ne laisserait pas une invasion américaine sans réponse. Les ennemis du régime islamique fabriquent diverses rumeurs au sujet de la mort et de la santé pour démoraliser la nation iranienne, mais eux ne savent pas qu’ils n’ont pas affaire à seulement une personne en Iran. Ils font face à une nation entière » : Ayatollah Ali Khamenei, chef suprême iranien.

« Target Iran: US able to strike in the spring »
The Guardian, 10 février 2007

(Traduit de l’anglais par D. HACHILIF)

CAPJPO-EuroPalestine

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