Très nettement en baisse dans les sondages, Sarkozy espère redorer son blason par des propos de plus en plus xénophobes. Non content de proposer la création d’un « ministère de l’immigration et de l’identité nationale », il a désigné, une nouvelle fois, vendredi à Caen, à la vindicte publique, tous ceux qui ne seraient pas les « héritiers de 2000 ans de christianisme », et a assimilé « ceux qui refusent cette culture » à des gens qui veulent « enfermer leur femme, l’obliger à porter le voile, à se faire exciser ou à se marier de force ».
Le « futur caniche du président Bush », le « néoconservateur au passeport français », va de plus en plus loin dans la calomnie raciste, en prétendant que tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans « la morale laïque qui incorpore 2000 ans de valeurs chrétiennes » sont d’horribles tyrans qui doivent faire leurs valises et quitter la France.
Le message est clair : les bons Français de souche peuvent battre leur femme, s’imbiber d’alcool ou martyriser leurs enfants, Sarko n’y voit aucun inconvénient : il sont « les héritiers de 2000 ans de christianisme », et peuvent donc continuer en tout bien tout honneur. Mais malheur aux musulmans, qui sont tous forcément des monstres, puisqu’ils ne sont pas des héritiers du christianisme !
« Celui qui arrive et qui aime la France devient l’héritier de tout son passé » a déclaré Sarkozy en meeting à Caen le 9 mars au soir, en rappelant ses « origines étrangères » et en se prenant comme modèle.
On ne peut pas nier que celui qui aspire à diriger les destinées de la France n’a pas fait la fine bouche. Il n’a pas hésité –il faut le lui concéder– à reprendre à son compte ce qu’il y avait de pire dans le passé de la France. C’est en effet un digne héritier des croisades, de l’escalavagisme et de la colonisation. Il a même considéré que les propos de Finkielkraut sur les bienfaits de « la civilisation apportée aux sauvages » faisaient « honneur à l’intelligence française ».
En revanche, les traditions françaises d’égalité, de fraternité et de liberté, c’est pas son truc. La « France, terre d’asile » ou « pays des droits de l’homme », encore moins.
Il l’a d’ailleurs répété à plusieurs reprises, indiquant qu’il admirait davantage les valeurs américaines ou israéliennes. Au point qu’il déclarait à un public américain, lors d’une de ses visites aux Etats-Unis (avril 2004) : « je me sens étranger dans mon pays ». (!!!)
Que ne le quitte-t-il pas ? Un peu de cohérence rendrait l’air infiniment plus respirable dans notre beau pays de France.
CAPJPO-EuroPalestine