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« Israël découvre la compassion », par B. Michael

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Nous vous proposons la lecture d’un article au vitriol de B. Michael, commentant la soudaine compassion des Israéliens pour les souffrances palestiniennes. Il a été publié vendredi par le journal israélien Yediot Aharonot.
Nous n’en n’avons pas vu l’équivalent dans nos « grands médias français ».


Israël découvre la compassion, par B. Michael

Nous ne sommes plus indifférents à la souffrance de Gaza, du moment que le Hamas en est responsable.
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Qui l’eût cru : il apparait soudain que derrière l’aveuglement des médias, derrière la façade indifférente de la population israélienne, derrière l’apparente apathie de la politique israélienne, se cache un coeur empli de pitié et de sympathie, une âme emphatique, un estomac plein de douce compassion.

Soudain, chacun découvre la souffrance palestinienne. Tout le monde est tellement photogéniquement choqué face aux tribulations endurées par la population occupée de Gaza, qui gémit sous la botte de l’occupant Hamas. Tout le monde est en colère et submergé d’indignation, de frustration et de terreur, face aux images insoutenables. Et ce n’est pas étonnant. Qui, mieux que nous les Juifs, peut sympathiser avec des gens persécutés par de violents bandits.

Et soudain, les blessés ont des noms, les tués ont un âge, les personnes qui souffrent ont un visage. J’ai entendu de mes oreilles abasourdies des commentateurs apparemment très sérieux parler de « crimes de guerre » à Gaza. « Crimes de guerre », ont-ils dit textuellement. Ils parlaient de gens exécutés au couteau et d’autres assassinés en sous-vêtements.

Oui, des crimes de guerre. Absolument, des actes effroyables. Si les membres du Hamas avaient été civilisés, ils auraient évité la boucherie au couteau, qui salit le tapis, et utilisé des drones sans pilotes ou un bombardier flambant neuf. Ou des missiles téléguidés. Ils se seraient ainsi épargnés le qualificatif de « criminels » et ils auraient évité aux commentateurs furieux bien de la peine et de la stupeur.

Une autre chaîne de télé a rapporté, sur un ton choqué, que les affreux membres du hamas qui poursuivaient un homme du Fatah « recherché » (ils ont employé le mot « recherché ») avaient brûlé la maison dans laquelle il se cachait. Quelle cruauté ! Si le Hamas avait possédé un bulldozer sympa, un gentil D9, qui aurait fait écrouler les murs de la maison avec compassion sur l’homme caché à l’intérieur, le tableau en eût été tout différent.

L’enthousiasme débordant d’Olmert

Mais c’est à Olmert que revient la palme du néo-humanisme et de la compassion. Du lointain Washington, et s’adressant au monde entier, il décrivit les abominations du Hamas avec un tel enthousiasme et une série de qualificatifs tellement impressionnants qu’on ne pouvait douter qu’il s’était goinfré un thesaurus pour l’occasion. Puis il s’est carrément surpassé en déclarant avec une authentique excitation que nous ne resterions pas indifférents à la souffrance humaine à Gaza.

On croyait rêver. Le premier ministre israélien découvrant la souffrance humaine des habitants de Gaza. La mort, la destruction et la détresse. Et, si cela se trouve, il va même découvrir l’humiliation, le désespoir et la pauvreté. Et à partir de là, il ne peut plus rester indifférent.

Le problème, c’est que le rêve n’a duré que 20 secondes. Le premier ministre a en effet précisé à quelle souffrance il se référait : la souffrance que les Palestiniens s’ingligent à eux-mêmes, et c’est cette seule souffrance-là — la toute nouvelle souffrance maison– qui peut briser notre indifférence.

En ce qui concerne la bonne vieille souffrance qu’Israël inflige depuis des décennies aux habitants de Gaza, nous pouvons continuer à l’ignorer comme nous le faisons depuis de nombreuses années.

Il est donc évident qu’une fois que les massacres, destructions, emprisonnements, humiliations, persécutions de Palestiniens « recherchés » reprendront sous notre direction experte, les medias en colère, les politiciens furieux, et le public sous le choc devant son petit écran, retrouveront leur sérénité. Les blessés n’auront plus de visages, les victimes redeviendront anonymes et les persécutés perdront leur identité.

Les foyers seront à nouveau détruits poliment, les tués le seront d’une manière propre et stérile, et la détresse redeviendra de la propagande antisémite.

Mais ne boudons pas les petits plaisirs. Quelques minutes de reconnaissance de la souffrance palestinienne constituent déjà une telle percée !

B. Michael

Yediot Aharonot, 22 juin 2007
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3416416,00.html

(Traduit de l’anglais par CAPJPO-EuroPalestine)

CAPJPO-EuroPalestine

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