Nadia et Nina nous envoient un message, chacune de leur côté, et l’on peut constater à leur lecture que les médias qui nous parlent de « guerre civile » se gardent de décrire la réalité de la vie en Cisjordanie, c’est à dire la répression israélienne à l’oeuvre, chaque jour.
Mon pote, M’hamed
Il est 3h du matin. L’armee entre dans la ville et un contingent se dirige vers la maison de mon pote M’Hamed. Les soldats tirent sur la maison, ils arrachent la porte du garage, une balle traverse la porte d’entree et atterit sur le mur du salon.
Le soldat en charge de cette incursion, utilise un porte voix et demande a la famille de sortir. La famille de M’Hamed paniquée, ne comprenant rien a ce qu’il se passe, s’execute. Ils demandent aux membres de se coucher a terre devant la maison et prennent à part M’hamed. Ils disent au pere qu’ils l’emmenent avec eux.
Le pere: « Pourquoi? Mon fils n’a rien fait! »
Le soldat: « On va juste faire une balade avec lui, ne t’inquiete pas »
Le pere: « S’il vous plait ne lui faites pas de mal, ne le tapez pas et que dieu protege vos enfants… »
M’hamed est parti, laissant ses parents dans le desarroi, le desespoir, la peur… Nous ne savons pas pourquoi cette arrestation musclee, ni où il se trouve en ce moment.
M’hamed est un jeune garcon de 25 ans sans histoire qui travaille dans la boutique de son pere. M’hamed est juste un jeune palestinien de Naplouse…
Voila comment un pere dans le desespoir et de peur de voir son fils se faire battre par les soldats de l’occupation souhaite à ceux-la que dieu protege leur progeniture…
Nadia
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Chers ami-es,
Nous sommes actuellement à Naplouse ou nous avons été accueillies par l’association Darna que beaucoup d’entre vous connaissent. Nous avons quitte Hebron hier avec des emotions plein les yeux et de la colere plein nos veines dans la vieille ville toujours auussi mortifere, malgre un travail remarquable d’une ONG internationale qui rehabilite les anciennes maisons (elles ont 400 ans).
Les colons se sont installes au coeur de ce quartier historique et l’armee patrouille continuellement. Nous avons
pu les observer, completement ebahies, alors que par jeu (!!) ils s’amusaient a mettre en joue les habitants et particulierement les enfants… Des gamins qui jouent a la guerre pour nous impressionner … Cela a provoque beaucoup de discussions entre nous… faut il leur parler ou les
ignorer, doit on les interpeller pour leur dire ce qu’on pense ou les mepriser comme des personnes non dignes d’interet ?
Au club des prisonniers, nous avons rencontre d’anciennes prisonnières… ici la moitie de la population masculine est passee par les prisons israeliennes.
A Hebron, Francoise et moi avons participe a une emission de radio et avons pu expliquer notre mission et tous les projets auxquels l’une ou l’autre avions deja participe.
A Naplouse : au programme le club des prisonniers (nadi al acir), puis la visite d’une savonnerie, et la vieille ville avant notre depart demain pour Jenine.
C’est calme. Nous commencons à penser que la situation interpalestinenne decrite souvent en France fait partie d’un plan politique qui tendrait à faire penser qu’ils seraient les seuls responsables de la situation…
Amities
Nina
CAPJPO-EuroPalestine
