Depuis vendredi dernier, près de 600.000 habitants de la Bande de Gaza sont privés d’électricité, parce que l’Autorité Palestinienne a fait interrompre l’approvisionnement en fioul de la centrale électrique de Gaza, prétextant que le Hamas détournerait les fonds qui lui sont alloués.
Et l’Union Européenne prenant comme d’habitude sa part dans l’étranglement des Palestiniens a suivi : elle a cessé de régler les factures d’électricité présentées par la compagnie israélienne Dorelon, principal fournisseur en fioul de Gaza.
Comme d’habitude également, personne ne s’étonne que la puissance occupante fasse payer l’électricité à la population qu’elle maintient sous occupation, et que l’UE honore les factures à sa place, ou ne les honore plus comme dans le cas présent, quand il s’agit d’enfoncer un peu plus la société palestinienne dans le chaos.
Et on a droit, comme d’habitude, aux commentaires sur les luttes fratricides entre Palestiniens, alors que la logique en oeuvre reste la même : Israël s’appuie sur des collaborateurs palestiniens et sur les gouvernements étrangers pour créer l’anarchie, en privant les Palestiniens des ressources les plus élémentaires.
Ce que les médias disent moins c’est que l’armée israélienne continue à tuer, à arrêter et à emprisonner dans l’ensemble des territoires palestiniens. Pas un jour en effet sans que plusieurs Palestiniens soient tués, sans « incursions » et barrages, tandis que la constrruction du Mur et celle de routes réservées aux colons se porte bien, merci.
Uri Avnery (Gush Shalom) écrit : « La plus odieuse expression de la situation dans les territoires occupés sous Olmert et Barak, c’est l’assassinat quotidien. Il ne se passe presque pas de jour sans une nouvelle atrocité. Un élève est écrasé, ses blessures sont très graves, il est gardé à un barrage plus d’une heure jusqu’à ce qu’il meure. L’armée sort une déclaration laconique : il était sur la liste de ceux « interdits d’entrer en Israël ».
Cinq soldats saisissent un garçon qui attend à un arrêt d’autobus et le frappent à mort. Une femme malade arrive à un barrage routier et y est détenue sans raison apparente et elle meurt.
De telles histoires sont devenues la routine et à la longue elles ne causent même pas de vagues. Deux ou trois journalistes continuent de d’indigner et les relatent, les autres se contentent de les ignorer. Les sentiments sont émoussés. Ce ne sont plus des nouvelles. »
CAPJPO-EuroPalestine