Bruno Guigue, lorsqu’il a écrit qu’on interrompait momentanément la torture, le samedi dans les prisons israéliennes, pour cause de respect du sabbat, était en dessous de la réalité.
Le Grand Rabbin de Safed, une ville vantée pour être « un haut lieu du judaïsme », considère pour sa part que la torture des Palestiniens est licite tous les jours, et qu’il ne faut pas non plus oublier les enfants.
Dans la dernière édition de son bulletin paroissial hebdomadaire, distribué dans un certain nombre de synagogues du pays, le rabbin Shmuel Eliyahu appelle publiquement aux représailles « les plus terribles », après l’attentat contre le centre d’extrême-droite Merkaz Harav de Jérusalem et la mort de huit jeunes étudiants en religion.
« Il est temps d’appeler un chat un chat : Vengeance ! Vengeance ! Vengeance ! Nous ne devons pas oublier, et il faut une vengeance terrible après l’attaque terroriste de la yeshiva Merkaz Harav », écrit le rabbin, dont les propos sont rapportés mercredi par le quotidien Haaretz.
« Je ne parle pas ici de personnes en particulier. Je parle de l’Etat. C’est à l’Etat de leur infliger des souffrances insoutenables, jusqu’à ce qu’ils demandent pitié et que, à genoux, ils implorent la providence. L’Etat doit faire cela non pas pour satisfaire à la nécessité de vengeance, mais parce qu’il doit inspirer la terreur », écrit le saint homme.
Soucieux de donner un conseil pratique aux professionnels du terrorisme d’Etat, le religieux propose alors de « pendre à un arbre les enfants du terroriste qui a conduit l’attaque de la yeshiva ».
C’est vrai, poursuit-il, « l’attaque a eu lieu il y a maintenant deux semaines, et on n’a pas encore observé une seule mesure de représailles de la part du gouvernement ». « Dans le temps, chaque opération de fedayin déclenchait une réponse douloureuse. Mais aujourd’hui, on a oublié le sens même du mot ‘force de dissuasion’. L’armée israélienne a perdu sa capacité à inspirer la terreur ».
« Je vois déjà les âmes sensibles remuer leurs fesses dans leurs fauteuils, et crier à la barbarie, à l’amoralité, à l’incitation à la haine raciale, bref tout ce qui sort habituellement de leurs bouches », écrit Eliyahu.
« Ne faites pas attention à ces gens-là », demande-t-il alors à ses ouailles. « Avec des gens comme eux, il n’y aura plus d’Etat d’Israël d’ici trente ans. Eux se sont déjà arrangés pour procurer des passeports étrangers à leurs enfants. Nous, on reste. On continuera de partager notre vie avec tous ceux qui comprennent très bien le langage de la vengeance », conclut-il.
La diatribe de ce nazi est ensuite suivie, sur le site de Haaretz, de dizaines de commentaires de lecteurs, les uns exprimant leur dégoût, d’autres au contraire applaudissant. Une journée ordinaire, finalement, dans la vie de l’Etat « juif et démocratique ».
CAPJPO-EuroPalestine
