Header Boycott Israël

1962 : « Israël a le droit de se défendre »

Les livraisons d’armes américaines à Israël commencent en 1962, et concernent initialement des engins « défensifs », en l’occurrence des missiles sol-air Hawks, destinés à équilibrer la réception, par l’Egypte, d’engins similaires de fabrication soviétique. A cette date, l’arsenal israélien en produits de haute technologie est surtout constitué d’armes de fabrication française, les avions de combat de la firme Dassault en particulier. Mais progressivement, à partir des années 1960, les Etats-Unis font le choix de s’appuyer en priorité sur Israël pour défendre leurs intérêts stratégiques dans cette région riche en pétrole, et ils en deviennent les premiers fournisseurs.


Lors de la guerre de 1973, alors que l’armée israélienne subit des revers initiaux et que le Premier ministre, la septuagénaire Golda Meïr, raconte qu’elle a dans sa poche une pilule de cyanure pour s’empoisonner au cas où « les Arabes » atteindraient Tel-Aviv, les Etats-Unis mettent en place un vaste pont aérien pour approvisionner Israël en avions, bombes, obus et munitions diverses. L’armée américaine est à cette époque en train de quitter le Vietnam, pays qu’elle a détruit sans vaincre, et les industriels étatsuniens de l’armement lorgnent de nouveaux marchés.

Israël entre dans les années suivantes dans la spirale infernale de l’économie de guerre, avec des dépenses militaires qui vont atteindre 25% de son Produit Intérieur Brut, et seront la cause principale de l’effondrement monétaire au début des années 1980, lorsque l’inflation dépasse 400% par an.

C’est la raison pour laquelle Israël obtient, à ce moment-là, que les Etats-Unis ne lui vendent plus les armes, mais les lui donnent. Une aide militaire américaine à Israël est votée, qui atteint 3 milliards de dollars par an actuellement, la plus importante du monde.

La législation américaine prévoit, hypocritement, que les armes doivent servir à la défense, et pas à l’attaque. Des voix se sont donc élevées pour protester contre l’utilisation des bombardiers F-16 contre la population du Liban, et le déploiement de la panoplie complète d’engins « made in US » dans les territoires palestiniens occupés, à une époque où Israël n’est plus en guerre, depuis plus de trente ans, avec aucune armée de la région. Bush, qui fait la même chose en Irak, en Afghanistan ou en Somalie, a souri, et les livraisons ont continué.

Israël bénéficie en outre d’un régime spécial : à la différence des autres destinataires d’une aide militaire, il n’est pas obligé de consommer toute son enveloppe en achats d’armes américaines, et peut se servir de l’argent pour financer ses propres industries de guerre, nucléaires ou pas. La fabrication d’armes est progressivement devenue un secteur majeur de l’économie israélienne, et le premier contributeur aux exportations du pays. Bien sûr, quand ces « primitifs » que sont censés être les Arabes parviennent à détruire leur « inégalable » tank Merkava, ou à atteindre, en pleine mer, un de leurs navires ultra-sophistiqués, comme ce fut le cas au Liban en 2006, les exportateurs israéliens font grise mine. Inversement, quand le gouvernement français manifeste de l’intérêt pour leurs avions sans pilote (« drones »), capables aussi bien de tirer sur la population de Gaza que de surveiller nos banlieues, ils applaudissent.

Pour autant, Israël n’a pas la reconnaissance du ventre envers son protecteur américain, lequel se voit contraint de dénoncer, à intervalles réguliers, des opérations d’espionnage de l’Etat juif contre les Etats-Unis eux-mêmes. Un espion américano-israélien, Jonathan Pollard, a été condamné à la prison à vie en 1985, tandis que le lobby AIPAC (American Israeli Political Affairs Committee), en dépit de l’appui généralisé dont il bénéficie dans toute la classe politique américaine (De Bush aux Clinton en passant par Obama et McCain), n’a pas réussi, à l’heure où ces lignes sont écrites, à faire annuler les poursuites pour espionnage lancées contre deux de ses dirigeants.

par CAPJPO-EuroPalestine


ENGLISH TEXT————–

1962

“Israel has the right to defend herself, but the best defense is offense”

American arms shipments to Israel began in 1962 (initially the “defensive” surface-to-air Hawk missiles, whose purpose was to counterbalance the similar Soviet-made missiles in the possession of Egypt). Until this date, the Israeli arsenal of high-tech weapons were mostly made in France, in particular the fighter planes manufactured by Dassault. But little by little, beginning in the 1960s, the American leaders decided that priority support of Israel would defend U.S. strategic interests in this oil-rich region. Thus, the United States became the primary weapons supplier of Israel.

Then came the war of 1973, which found the Israeli army suffering defeats in the initial stages of the conflict. Then in her seventies, the oft-quoted Golda Meir came up with yet another memorable linguistic twist, declaring that she carried a cyanide pill in her pocket, which she would imbibe in case the Arabs took over Tel Aviv. The urgency of the situation was not underestimated by the USA, which began a vast air lift of provisions to Israel, including planes, bombs, shells and diverse ammunition. This was the period when the American army was on its way out of Vietnam, a country it had destroyed without defeating, and the military-industrial complex was now seeking new markets.
Israel entered the period of spiraling war economy, with military expenses heading for 25% of the GNP. This would be the main cause of the early-1980s monetary collapse, when inflation would reach 400% per year.

Using this crisis as a bargaining tool, Israel was able to convince the USA not to sell her these arms but to provide them free of charge. A military-aid-to-Israel bill was approved by the U.S. Congress to the tune of 3 billion dollars per year, which made Israel the world’s number one benefactor of U.S. military “generosity”. Thanks to Israel, there was a great transfer of wealth from U.S. taxpayers to the American military-industrial complex.

With great cynicism and hypocrisy, this legislation required that the arms to Israel should serve only for defense and not be used for purposes of aggression. Fast forward to early 21st century. For at least three decades, Israel has not been at war with any standing army in the region. One hears independent voices protesting against Israel’s use of F-16 bombers on the Lebanese population and her deploying an array of missiles “made in the USA” against Palestinians in the occupied territories. Bush, who is doing the same thing in Iraq, Afghanistan or Somalia, can only smile as the flow of arm to Israel continues.
Israel’s military aid contains an additional perk. Unlike other aid receivers, Israel is not obligated to spend all of its “gift certificate” on American weapons, and has the option of using the money to finance its own war or nuclear industries. Arms manufacturing has gradually become a major sector of the Israeli economy and the leading contributor to the country’s export revenue. When the “primitive” Arabs are able to destroy an “invincible” Mekava tank or manage to hit one of

Israel’s ultra-sophisticated naval ships on the open sea, as happened during the Lebanon war of 2006, Israeli arms exporters turn pale. Conversely, Israel’s military-industrial merchants applaud when the French government shows interest in their pilotless “drone” planes that are equally capable of shooting upon the population of Gaza and engaging in surveillance of the potentially explosive French suburbs.
This doesn’t mean that Israel the model obey of its American protector.

by CAPJPO-EuroPalestine