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*1951 : « Une terre sans peuple »
*1951 : « A land without people »

Pour donner un semblant d’habillage légal à la confiscation des terres et des biens de la population palestinienne, l’Etat israélien utilise une série de lois plus monstrueuses les unes que les autres.


Pour commencer, Israël maintient, pour les non Juifs, le régime militaire créé par le colonisateur britannique lors de la révolte de 1936-39.

Véritable code de l’indigénat, la loi martiale, qui restera en vigueur jusqu’en 1966, réglemente sévèrement le moindre déplacement des Palestiniens restés sur le territoire, et les condamne à tenter de survivre dans ce que l’Etat appelle des « villages non reconnus ». Ces lieux, qui existent encore aujourd’hui, se voient priver, du fait qu’ils ne sont pas censés exister, de toute infrastructure et équipements, qu’il s’agisse de l’eau, de l’électricité, des routes ou des écoles. Seul le petit parti communiste israélien, qui compte à la fois des militants arabes et juifs, proteste contre ce régime inhumain. « Il serait temps que vous vous rendiez compte qu’on développe ici un Fonds national pour Israël, pas pour Ismaël », leur répond, goguenard, un représentant religieux de la coalition gouvernementale.

L’arsenal de l’exclusion « légale » comporte aussi la « Loi des Absents », outil majeur au service du mythe de la « terre sans peuple pour un peuple sans terre » de la propagande sioniste. Sont « absents » celles et ceux qui ont quitté leur domicile habituel après l’annonce du plan de partage de la Palestine par les Nations Unies le 29 novembre 1947. En clair, les centaines de milliers d’expulsés sont déclarés « absents », ce qui permet à l’Etat de confisquer leurs biens sans possibilité de recours, et de les confier à diverses entités « du peuple juif », israéliennes ou étrangères, individuelles ou collectives.

Mais comme une partie de ces « absents » sont restés dans leur pays, ou sont parvenus à y revenir – et à « s’y infiltrer », dit le gouvernement -, on invente une nouvelle catégorie de personnes, les « absents-présents », soumis au même régime que les « vrais absents ». Les biens communautaires musulmans tombent pareillement dans l’escarcelle de l’Etat, pour devenir « propriété éternelle du peuple juif » selon la terminologie officielle.

Comble du cynisme, les autorités israéliennes lanceront en 1951 une expérience limitée consistant à louer quelques terres à des cultivateurs palestiniens dépossédés, mais dans des normes précises : pas plus de 20 dunums (2 hectares) de terres à céréales par famille, et 2 ou 3 dunums d’oliveraies (quelques petites centaines de litres d’huile par an), et à la stricte condition que les terres soient l’ancienne propriété d’une autre famille, dans un autre village ! Très peu de fermiers palestiniens accepteront un marché aussi immoral, et comme des voix israéliennes protesteront contre le location de « terres juives » à des « goys », un terme sera mis à l’offre « généreuse ».

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Expulsion de Palestiniens « infiltrés »

* Chronique : « Israël : 60 ans de mystifications – 22 000 jours de résistance palestinienne »

par CAPJPO-EuroPalestine


ENGLISH TEXT—————————————-

1951

« A land without people »

In order to lend a semblance of legality to the theft of land and property from the Palestinians, the State of Israel employed an increasingly monstruous set of laws.

To begin with, Israel kept in place, for non-Jews, the military regime created by the British colonisers during the revolt of 1936-39.

Martial law, which remained in force until 1966, tightly controlled the slightest movement of the remaining Palestinians and condemned them to struggle to survive in what the state called « non-recognised villages« . These places, still in existence today, were thus deprived of all infrastructure including water, electricity, roads and schools. Only the small Israeli communist party, made up of militant Arabs and Jews, protested against this inhuman regime. The mocking reply of a religious member of the government coalition was: « It’s time for you to realise that what we are developing here is a National Fund for Israel, not for Ismail« .

The arsenal of « legal » exclusion also included the « Absentee Law« , a major tool in the service of the zionist-propaganda myth « a land without people for a people without land ». The « absentees » were those who had left their homes after the announcement of the partition plan by the United Nations on 29 November 1947. Thus, the hundreds of thousands who had been expelled were declared as « absentees », thus allowing the state to confiscate their properties, with no means of recourse, and hand them to various entities of « the Jewish people« , be they Israelis or foreigners, individuals or groups.

But as some of these « absentees » had stayed in their country, or managed to return, the « present-absentees » were subjected to the same regime as the « real absentees ». Properties belonging to the collective Muslim community fell likewise into the money-purse of the state, to become, according to the official terminology, « the eternal property of the Jewish people« .

To add insult to injury, in 1951 the Israeli authorities launched an experiment consisting of renting pieces of land to dispossessed Palestinian farmers, but within precise limits: no more than 20 dunums (2 hectares) of land for cereals per family, and 2 or 3 dunums of olive groves (producing only a few hundred litres of oil per year) – and this on the strict condition that the land be the former property of a different family, in a different village! Very few Palestinian farmers accepted such an immoral bargain and, following the Israeli protests against the renting of « Jewish land » to goys, this « generous » offer was brought to an end.

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Expulsion of « infiltrated » Palestinians

* « Israël : 60 years of smokescreens – 22 000 days of Palestinian resistance »

By CAPJPO-EuroPalestine