Pendant les expulsions de Palestiniens, le gouvernement israélien s’mploie à attirer des émigrants juifs originaires du monde arabe et musulman…
Quand les armes finissent par se taire, que les Nations Unies admettent Israël en leur sein, mais qu’elles adoptent aussi une résolution, la résolution 194, affirmant le droit des réfugiés à rentrer chez eux, l’Etat juif continue de faire la sourde oreille, et tire à vue sur tout paysan cherchant à regagner ses champs. En cette année 1949, les Palestiniens qui ont résisté à l’expulsion, un peu moins de 200.000 , sont virtuellement privés de moyens d’existence, avec 10.000 hectares en tout et pour tout à cultiver, et quasiment pas de revenus du travail urbain, après avoir été impitoyablement chassés des villes.
Conformément à son programme de judaïsation, le mouvement sioniste entreprend parallèlement d’accroître la présence juive dans le nouveau pays. La majeure partie des immigrants arrivés depuis 1945 sont des rescapés du génocide nazi, mais les perspectives de peuplement d’origine européenne sont limitées, du fait, notamment, du faible nombre de survivants des camps de la mort encore éventuellement volontaires. L’effort porte donc sur le recrutement d’émigrants originaires du monde arabe et musulman.
Plusieurs dizaines de milliers de Juifs du Yémen, qui forment une communauté religieuse très traditionnelle, sont convaincus de s’envoler vers la Terre Promise, avec l’aval du cheikh du Yémen. Ces gens déchanteront lorsqu’ils découvriront que le gouvernement les loge dans des baraquements sordides, et qu’il les traite en juifs de deuxième classe, tout juste bons à servir de main d’œuvre méprisée et corvéable à merci, « comme les Arabes qu’ils sont », en somme.
Les immigrants Irakiens sont eux aussi maintenus au bas de l’échelle sociale, au fur et à mesure qu’ils arrivent en Israël. Leur départ est le fruit amer des efforts complémentaires et destructeurs de deux nationalismes, sioniste et irakien. Le gouvernement sioniste appelle ouvertement les Juifs d’Irak à faire allégeance au nouvel Etat juif ; les services secrets israéliens forment des réseaux, et multiplient les provocations (des Irakiens juifs réfugiés en Israël ont été jusqu’à accuser le Mossad d’avoir organisé un attentat meurtrier contre la grande synagogue de Bagdad) pour pousser les Juifs à la fuite. De son côté, le gouvernement irakien trouve avec la minorité juive un bouc émissaire commode pour détourner l’attention de ses propres turpitudes. Sa démagogie à la fois antisémite et anticommuniste est en outre facilitée par la présence de nombreux Juifs dans les rangs du Parti communiste irakien, lequel est resté fidèle à l’Union soviétique lorsque celle-ci a approuvé la création d’Israël !
*CHRONIQUE : « Israël : 60 ans de mystifications – 22 000 jours de résistance palestinienne »
par CAPJPO-EuroPalestine
ENGLISH TEXT————————————-
1949 : Yemenis and Iraqis taken hostage
When the guns fell silent and the United Nations admitted Israel as a member state, it also adopted Resolution 194 affirming the right of the refugees to return to their homes. The Jewish state turned a deaf ear and shot on sight any farmer trying to return to his fields. In the year 1949, the Palestinians who refused to be expelled – slightly less than 200,000 – were virtually deprived of their means of survival, with 10,000 hectares as all they had left to cultivate, and almost no income from urban work, having been mercilessly chased from the towns.
In line with its programme of judaïsation, the zionist movement put into practice its plan to increase the Jewish presence in the new country. The majority of the immigrants who had arrived since 1945 had escaped from the Nazi genocide, but the possibility of creating a population made up of Europeans was limited, due to the small number of volunteers having survived the death camps. Efforts were therefore launched to recruit emigrants from the Muslim and Arab world.
Many tens of thousands of Jews from Yemen, who made up a very traditional religious community, were persuaded, with the backing of the sheik of Yemen, to fly off to the Promised Land. They were swiftly disenchanted upon discovering that the government not only housed them in squalid camps but also treated them as second-class Jews, useful only as labourers to carry out menial work: « just like the Arabs they are », in short.
The Iraqi immigrants were, likewise, kept at the bottom of the social ladder as soon as they arrived in Israel. Their exodus had been the bitter fruit of the destructive and complementary efforts of two nationalisms: zionist and Iraqi. The zionist government openly called upon the Jews of Iraq to show allegiance to the new Jewish state; the Israeli secret services multiplied their efforts to provoke the Jews into flight (the Jewish refugees from Iraq even accused Mossad of having planned a murderous attack on the grand synagogue of Baghdad). The Iraqi government, for its part, found the Jewish minority to be a convenient scapegoat in order to distract attention from its own sordid acts. Its anti-semitic and anti-communist demagogy was facilitated by the presence of numerous Jews in the ranks of the Iraqi Communist Party, which remained faithful to the Soviet Union when it approved the creation of Israel.
* « Israël : 60 years of smokescreens – 22 000 days of Palestinian resistance
by CAPJPO-EuroPalestine
CAPJPO-EuroPalestine