Suppression de profs, violences policières et lycéens mis en cause : le dialogue social se porte bien ! Un enseignant réagit.
« Vous avez sans doute entendu aux informations cette affaire de policiers interpellant de farouches lycéens tentant de « forcer un barrage » policier lors de la visite de Fillon, Darcos et Dati dans un lycée emblêmatique des mobilisations contre les suppressions de postes.
C’est pourtant sans la moindre arrière-pensée que ces ministres se rendaient dans ce lycée choisi au hasard pour y parler de la drogue – le genre d’intervention que trois ministres ont coutume d’effectuer de concert.
Vous avez peut-être également entendu parler du « policier blessé » par des sauvageons de 17 ans face à qui la police et les CRS ne disposaient, pour se défendre, que de modestes matraques, grenades et bombes lacrymogènes, tonfas, flashballs, boucliers, casques, menottes et autres armes à feu. Un adolescent malingre, dont il devait s’avérer qu’il souffrait d’un problème crânien, étant fort plausiblement accusé d’avoir menacé les forces de l’ordre de leur administrer des coups de tête.
Omission malencontreuse, il n’aura pas été rendu hommage à cette proviseure émérite qui, n’écoutant que son courage, se précipita au coeur du danger pour dénoncer elle-même ses élèves les plus militants – illustrant par là sa haute opinion des sévices publics.
Eh bien, sera-ce une surprise? La télé ment comme une arracheuse de dents, et le gouvernement comme il respire.
http://www.rue89.com/2008/06/02/violences-au-lycee-pour-saluer-la-visite-de-fillon-dati-et-darcos
D’ailleurs, y avait-il le moindre hasard à ce que l’omniprésent Nabonaparte, se substituant pour l’occasion à son ministre de l’Education Nationale, annonçât dans l’après-midi de nouvelles mesures destructrices contre les lycées, ainsi que la liquidation programmée du statut de professeur-stagiaire, en prélude à celle de tous les statuts?
Et y a-t-il un hasard à ce que Gérard Aschieri de la FSU, tout juste revenu de la signature du protocole sur le « dialogue social » dans la Fonction Publique, n’ait fait part que fort mollement de ses « inquiétudes » face aux propos présidentiels ? Dialogue social d’un côté, matraque dans l’autre: voilà les deux armes du gouvernement. »
Yvon, enseignant
CAPJPO-EuroPalestine
