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Haute voltige… avant le plongeon ?

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Un billet bien tourné de Sam sur Radio Campus Lille (106.6), une radio qui résiste et qu’il fait bon écouter… et même lire ! C’est tous les mercredi sur 106.6 et sur www.campuslille.com. Ce mercredi, vous saurez tout sur l’art et la manière de jongler avec les milliards qu’on n’a pas, en espèrant qu’on n’y verra que du feu. (« por se pasa », comme disent les Espagnols, mais peut-être pas !).


MERCREDI 5 NOVEMBRE 2008 A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

« Face à l’avalanche de milliards dévalant l’actualité, le prolétaire
abasourdi eut besoin d’un temps de réflexion : « Hein ? Combien ? ». Le
résultat, confirmé, le laissa incrédule. Il regarda sa fiche de paie,
mesura son découvert à la Caisse Populaire Agricole Générale, calcula le
prix de sa survie dans les rayons surchargés du Grand Bazar, additionna
tout ce qu’il posséderait le jour où il aura fini de le payer, se souvint
du trou « abyssal » de la Sécu, des évidences économiques du genre « il
faudra travailler plus longtemps pour payer les retraites », ou encore «
travailler plus pour gagner plus », relut à nouveau les chiffres
faramineux garantis aux banquiers, et s’aperçut finalement qu’il était nul
en maths. Il y a des langues étrangères qu’on ne comprend pas, de même, il
existe des chiffres qui nous sont fondamentalement étrangers. Ces
milliards, c’est de l’hébreu ! Euh. Non, c’est plutôt du chinois.

Mais le prolétaire n’en est pas quitte avec les problèmes. Même et surtout
si les chiffres sont improbables, il reste une question entière : d’où
viennent ces milliards ? Cette question n’est pas encore finie d’être
posée que déjà, une autre, tout aussi cruciale, vient bousculer le
raisonnement et compliquer l’équation : OU vont ces milliards ?

Là, on n’est déjà plus dans les mathématiques, mais l’astronomie. Il faut
de l’expert, de l’outillage, une échelle des grandeurs, un autographe de
Christine Lagarde, un fer à cheval et une pincée de poudre de
perlimpinpin. Une petite recette. Versez le mélange dans un tonneau sans fond, attendez quelques instants et là, le Grand Mage Sarko en sort, et tout s’éclaire. Il déballe une petite table et trois gobelets :

« Hop hop hop ! Y sont où les 360 milliards ? Là ? Ben non, ici ! On les
met où ? Hop hop hop ! Ici ? Ben non là ! Tu croyais qu’on sauvait les
banques ? Hop hop hop ! Ben non, c’est toi, prolétaire, qu’on a sauvé ! ». Etonnant non ? Au bonneteau, on appelle cela LA TRANSPARENCE.

Les banques n’ont qu’à bien se tenir. La transparence. C’est comme braquer un projecteur sur une troupe de vampires. On devine déjà les commissaires du peuple épluchant méticuleusement les fruits de la croissance, assis sous un palmier aux Îles Caïman. Les ministres UMP allant recompter chaque petit sou distribué dans la sébile du Crédit. C’est que c’est vicieux un banquier. Il est pas là pour réguler le banquier. Et têtu avec ça : si le foin est à la Bourse, il spécule, il consolide, il rachète, il revend. Et le foin est à la Bourse.

Le prolétaire peut légitimement s’interroger : cette plus-value, extorquée
sur mon travail, est-elle au moins bien gérée ? Est-ce qu’on peut, comme
pour les boeufs, établir une traçabilité ? Notez que nous sommes aux
limites de ce qu’il est convenu d’appeler LA CONFIANCE. C’est pourquoi le
petit camelot s’agite dans les allées du marché libre, vendant à la criée
de la « transparence » à pleins paquets, de la morale en veux-tu en voilà, et du capitalisme qui lave plus blanc que blanc. Et « plus blanc que
blanc, c’est transparent. »

Nous, on les prend au mot : on sera plus transparents que jamais. On verra mieux que jamais derrière les licenciements massifs, le chômage et la précarité, et la paupérisation en marche, et la guerre sociale en cours,
et la guerre tout court, la ruine d’un système économique où la recherche effrénée d’un profit toujours plus grand, d’une exploitation du travail toujours plus féroce, conduisent nécessairement à une crise de
surproduction, et à tout ce qui précède. En toute transparence, il nous
faudra décréter le salut commun. Et battre le fer quand il est chaud. Les
chiffres nous échappent, mais le nombre est avec nous. C’est l’heure de
l’mettre ! »

« l’heure de l’mettre »

radio campus lille 106,6

en direct via www.campuslille.com

CAPJPO-EuroPalestine

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