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Harold Pinter va nous manquer

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Le grand dramaturge et poète britannique, grand ennemi du mensonge, des mystifications et préjugés de toutes sortes, décédé cette semaine, va nous manquer.


harold_Pinter_photo.jpgLes prix Nobel et autres reconnaissances officielles de son talent, loin de le faire taire, ont été pour lui de nouvelles occasions de dénoncer les injustices et impostures.

Objecteur de conscience à l’âge de 18 ans (en 1948), militant pour le désarmemeent nucléaire, contre l’Apartheid en Afrique du Sud, contre la torture des prisonniers, contre le blocus de Cuba, contre la guerre du Golfe, contre les bombardements de l’OTAN sur la Yougoslavie, contre la guerre en Afghanistan et l’invasion de l’Irak, Harold Pinter, qui ne se gênait pas pour traiter Bush et Blair de criminels (« mass murderers »), a régulièrement exprimé sa colère contre la politique israélienne.

N’en déplaise aux sites internet sionistes qui le présentent, bien entendu, comme un juif atteint de « la haine de soi » et se réjouissent de son décès, Harold Pinter n’était pas de nature à se laisser intimider. IL savait faire la distinction entre agresseur et agressé, entre occupant et occupé. Il disait à propos d’israël : « l’objectif politique n’est rien moins que la liquidation de la nation palestinienne. » Et ajoutait : « c’est un devoir, à notre avis, que de lui résister et de la dénoncer sans cesse et toujours pour ce qu’elle est. »

Dans un article de 2006, co-signé avec John Berger, Noam Chomsky et José Saramago, et intitulé « C’est Israël le vrai responsable », il écrivait : « Le dernier épisode du conflit entre Israël et la Palestine s’est ouvert avec l’enlèvement à Gaza de deux civils, un médecin et son frère, par les forces israéliennes. Un incident mentionné nulle part, sauf dans la presse turque. Le lendemain, les Palestiniens capturèrent un soldat israélien, puis proposèrent d’en négocier l’échange contre un
certain nombre de prisonniers palestiniens – ils sont environ 10 000 dans les prisons israéliennes. Que l’« enlèvement » d’un soldat israélien soit considéré comme un scandale alors que l’occupation militaire illégale
de la Cisjordanie et l’appropriation systématique de ses ressources naturelles – en particulier de son eau – par les forces de défense (!) israéliennes sont acceptées comme un fait certes regrettable mais objectif : voilà qui est typique de la politique du deux poids, deux mesures que l’Occident pratique de façon systématique devant ce qu’endurent, depuis soixante-dix ans, les Palestiniens sur des terres qui leur ont été allouées par des accords internationaux. « 

Récemment, il avait apporté son soutien public à Aloha Palestine, projet de ligne maritime régulière entre Chypre et Gaza pour briser le blocus de Gaza.

Harold Pinter ne se laissait pas abuser par les grands discours occidentaux sur « la démocratie » et les « droits de l’Homme ». Il mettait régulièrement en garde contre la machine à réprimer que constituent nos Etats.

“Le discrédit dans lequel est tombé le langage et le mal qui ronge en profondeur l’esprit et l’intelligence morale donnent au gouvernement carte blanche pour faire ce qui lui plaît. Ses représentants peuvent désormais procéder à des écoutes, entrer par effraction, détourner des fonds, cambrioler, mentir, diffamer, brutaliser et terroriser en toute impunité. A dénoncer de tels agissements on se retrouverait tout simplement en prison alors que les serviteurs du gouvernement pourraient rester au-dessus des lois, n’ayant de comptes à rendre ni aux citoyens de ce pays ni à ses représentants devant le Parlement. (Les services de sécurité ont bien entendu toujours été au-dessus des lois, mais cet état de fait est à présent comme sanctifié par le droit). Les lois sont brutales et cyniques. Il n’y en a aucune qui prenne en compte une quelconque aspiration démocratique. Elles n’ont toutes pour objet que l’intensification et la consolidation du pouvoir étatique. A moins que nous ne nous décidions à affronter franchement cette réalité en face, ce pays libre court le danger très grave de mourir étranglé”.

Dès le début de l’agression américaine en Irak, il composait ce poème, qui nous rappelle ceux de notre ami Aharon Shabtai :

Alleluia !

Ca roule

On leur en a mis plein la gueule.

On leur en a mis plein leur sale gueule de merde

Et on leur a défoncé la tronche.

Alléluia !

Dieu soit loué pour tout ce qui nous arrive de bon.

On leur a foutu sur la gueule

Et putain, ils ont mordu la poussière.

Dieu soit loué pour ce qui nous arrive de bon.

On leur a explosé les couilles, on en a fait de la bouillie,

De la putain de bouillie.

On a gagné.

Venez maintenant, je veux que vous m’embrassiez sur la bouche.

CAPJPO-EuroPalestine

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