Lila, d’EuroPalestine Lyon, relate ses tribulations pour tenter de rentrer dans la bande de Gaza, ainsi que la situation des blessés hospitalisés au Caire.
« Je suis donc arrivée au caire le 30 avril 09 (avec un collègue).
Durant 3 jours nous avons rendu visite aux blessés palestiniens (victimes des derniers bombardements israeliens) répartis dans 3 hôpitaux du Caire.
Nous nous sommes rendus a l’ambassade de France au Caire afin d’obtenir une autorisation pour rentrer sur Gaza (ou plus précisément d’un document, dégageant la France de toute responsabilité, au cas où il nous arriverait quelque chose).
Nous avons été trimballés de l’ambassade au consulat, puis a nouveau l`ambassade pour s`entendre dire que nous ne pouvions pas obtenir cette autorisation.
Bref, on prend tout de même la route direction Rafah (frontière entre l’Egypte et Gaza); on prend un hôtel a El Arish (35 km de Raffah) et le lendemain, on décide de monter dans un mini bus direction Rafah.
Le chauffeur nous déclare qu`il est dans l’obligation d`informer les services de police de notre présence, et en 2 temps trois mouvements nous voilà arrêtés; direction le poste de police ; 2 heures et demie de garde à vue pour se voir interrogés et fichés.
Nous sommes contraints de regagner notre hôtel et invités à quitter El Arish le lendemain. Au petit matin, nous prenons un taxi et direction le terminal de Rafah. Arrivés devant la barrière du terminal nous sommes accueillis par des policiers qui nous interdisent de filmer ou prendre des photos, et surtout exigent que nous fassions demi tour sur le champ.
Nous faisons donc demi tour…. trés frustrés.
Nous passons a nouveau la soirée sur el Arish et apprenons que certains Palestiniens tentent de fuir Gaza, tant les conditions de vie imposées par Israël dépassent l’entendement. Effectivement la population est affamée suite au blocus, et elle doit désormais affronter les épidemies provoquées par Ies poubelles deversées par les Israëliens sur Gaza.
Nous regagnons donc le Caire, à la grande joie des blessés, fermement décidés à revenir, dès que possible.
Ces blessés sont effectivement soignés . Ils doivent par ailleurs compter sur la générosité de la population égyptienne, elle même très pauvre, pour acheter les médicaments qui ne sont pas pris en charge . Nous avons rencontré les membres bénévoles de l`organisation chargée de fournir les medicaments. Ils nous ont fait part des limites de leur intervention, faute de moyens.
Les médicaments ne sont pas toujours procurés a temps, rendant ainsi la guérison difficile. Par ailleurs, une fois soignés, ces estropiés repartent régulièrement sur Gaza sans prothèse. Le jour de notre arrivée, un jeune homme de 21 ans repartait pour Gaza, sans jambes, et avec un seul bras…..
Je vous tiendrai informés de la suite. »
Lila
CAPJPO-EuroPalestine
