La tension monte dans et autour de l’Esplanade des Mosquées de Jérusalem, en raison de la multiplication des provocations du gouvernement israélien à l’encontre du célèbre sanctuaire religieux, troisième lieu saint de l’Islam.
Les provocations s’inscrivent dans le cadre plus général de la guerre menée par Israël au peuple palestinien, et, s’agissant de Jérusalem, dans le cadre de la poursuite de la politique de « purification ethnique » destinée à en exclure les non juifs, c’est-à-dire la population palestinienne indigène.
Depuis maintenant des années, les Palestiniens de Cisjordanie, et encore moins ceux de Gaza, n’ont plus le droit de fréquenter la mosquée Al-Aqsa, et des restrictions très importantes sont imposées aux musulmans de la ville de Jérusalem, ainsi qu’aux musulmans citoyens israéliens.
« L’avant-garde » juive, à savoir des religieux qui exigent la destruction des Mosquées de l’Esplanade afin de pouvoir construire à la place un « Troisième Temple » juif (le deuxième étant censé avoir disparu il y a … 2000 ans !) bénéficie de privilèges accrus depuis quelque temps, notamment celui de pouvoir se balader sur l’Esplanade, avec protection armée israélienne, et sans coordination avec l’institution musulmane toujours officiellement responsable du site religieux.
Plus récemment encore, des experts palestiniens ont découvert que le gouvernement israélien avait recommencé, secrètement, des fouilles dites « archéologiques », sous l’Esplanade. Ces fouilles ont des fonctions multiples, du point de vue israélien : trouver des « preuves » que « les Juifs étaient là avant les autres » ; à partir de là, accorder des droits supplémentaires à l’avant-garde de fanatiques pour la construction du « Troisième Temple » ; et, surtout, pouvoir ainsi noyer dans le sang les protestations palestiniennes, tout en donnant au monde extérieur l’image d’une révolte religieuse et non politique contre l’Etat colonial.
C’est probablement ainsi qu’il convient d’interpréter la répression récemment accrue contre le Mouvement Islamique israélien, un mouvement religieux influent au sein de la minorité palestinienne d’Israël. Le chef du Mouvement Islamique israélien, Cheikh Raed Salah, citoyen israélien, a été arrêté la semaine dernière à Jérusalem, et s’est vu signifier une interdiction de se rendre à la mosquée Al Aqsa d’une durée initiale de trente jours. Parallèlement, le gouvernement israélien examinera d’ici quelques jours une proposition de loi visant à l’interdiction pure et simple du Mouvement Islamique, dont les dirigeants et militants sont de toute façon jetés en prison à intervalles réguliers depuis des années.
Quant à « L’Autorité Palestinienne », dont l’inféodation totale aux dirigeants israéliens a pris un tour spectaculaire la semaine dernière lorsqu’elle a refusé de porter devant les Nations-Unies le rapport Goldstone sur les massacres de Gaza, elle joue la même carte, en brandissant le dossier Al Aqsa pour tenter de faire oublier sa honteuse collaboration, au quotidien et tous azimuts, avec la puissance occupante.
CAPJPO-EuroPalestine