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Une raison de plus d’organiser le boycott universitaire

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Pendant que les Israéliens parlent de processus de paix, Ehud Barak promeut au statut d’université le collège établi dans la colonie d’Ariel en Cisjordanie.


 » Ehud Barak, ministre de la défense d’Israël, a approuvé la semaine dernière la promotion au statut d’université d’un collège situé dans la colonie d’Ariel en Cisjordanie, un pas de plus assurément propre à miner encore davantage la confiance des Palestiniens dans le processus de paix. Il est prévisible que la décision autorisant la première université israélienne en territoire palestinien va lui assurer un financement additionnel lui permettant d’accroître sa population étudiante. Environ 11.000 étudiants, venant pour la plupart de l’intérieur d’Israël, fréquentent d’ores et déjà cet établissement, parmi une population de 18.000 colons.

L’expansion d’Ariel, à 20 km à l’intérieur de la Cisjordanie et à proximité de Naplouse, va probablement aggraver les tensions avec l’administration américaine de Barack Obama. La Maison Blanche a demandé un gel de la colonisation qui n’est que temporairement et partiellement observé par Israël. Les Etats-Unis et Israël ont eu des différends répétés au sujet des plans israéliens d’extension du mur de séparation à l’est d’Ariel, qui a pour effet l’annexion effective de la colonie et la disjonction des parties centrale et septentrionale de la Cisjordanie. Des groupes pacifistes ont été particulièrement choqués du fait que l’autorisation de promotion du collège d’Ariel émane de M.Barack, leader du parti travailliste. […]Plusieurs universitaires israéliens avaient également averti que cette mesure renforcerait les campagnes déjà lancées en Europe pour le boycott d’universités israéliennes accusées de complicité avec l’occupation [ …]

Le collège d’Ariel s’est développé de manière spectaculaire depuis sa fondation en Cisjordanie en 1982 comme campus annexe de l’université Bar Ilan de Ramat Gan, près de Tel Aviv. Dès qu’il est devenu autonome en 2004, le collège s’est immédiatement lancé dans un lobbying pour obtenir le statut d’université. Un an plus tard, il a reçu le soutien d’Ariel Sharon, alors premier ministre, qui considérait cette promotion comme étant de « grande importance » dans une politique de « renforcement des colonies ». Benjamin Netanyahu, actuel premier ministre, avait alors déclaré qu’une université à Ariel garantirait que la colonie « resterait pour toujours partie constitutive de l’état d’Israël ». Au changement de statut se sont opposés l’organisme de supervision de l’éducation en Israël et le Conseil de l’enseignement supérieur, qui a menacé de retirer leur homologation aux diplômes décernés par le collège.

Néanmoins, en 2007, le collège s’est de lui-même intitulé « Centre universitaire d’Ariel », un changement de statut initialement confirmé par le gouvernement d’Ehud Olmert. Sous la pression de responsables de l’éducation, la décision a cependant été révoquée sur l’argument que seules les autorités militaires en Cisjordanie – placées sous l’autorité de M.Barak – pouvaient autoriser une telle modification. Malgré l’opposition de membres de son parti, le ministre de la défense a finalement donné son accord voilà une semaine. Yossi Sarid , ancien président du Conseil de l’enseignement supérieur, écrivait jeudi dans Haaretz : « Grâce à [M.Barack], nous aurons la seule université du monde libre dont les fondateurs et les propriétaires sont des officiers en uniforme ». Selon Anat Matar, professeur de philosophie à l’université de Tel Aviv, l’approbation accordée par M.Barak traduit le pouvoir croissant de l’extrême droite au sein du gouvernement de M.Netanyahu. Avigdor Liberman, ministre des affaires étrangères et leader du parti Ysrael Beiteinu, a menacé de bloquer toute proposition législative si la promotion du collège d’Ariel n’était pas accordée. Ysrael Beiteinu a fait de l’expansion de la colonie un élément-clé de son programme parce qu’Ariel comporte une proportion importante d’immigrants de l’ancienne Union Soviétique, électorat central de M.Lieberman. […]

Le collège d’Ariel prévoit de doubler ses effectifs d’étudiants au cours des dix prochaines années, de tripler la taille de son campus et de construire de nouveaux lotissements pour ses personnels. Environ 70% des étudiants viennent de la région de Tel Aviv, de même qu’un petit nombre d’étudiants arabes israéliens. Le collège arbore un drapeau israélien dans chaque salle et exige de tous les étudiants qu’ils suivent au moins un cours sur le judaïsme ou la tradition juive, supervisé d’ordinaire par des rabbins colons. […]

Pour Amal Jamal, responsable du département de Sciences politiques à l’université de Tel Aviv, cette promotion statutaire mettra en lumière le degré de collusion d’universités israéliennes avec le collège implanté en Cisjordanie : « Un fort soutien pour le collège existe parmi certains enseignants des universités israéliennes, qui coopèrent avec lui en faisant des conférences, en dirigeant des recherches, en supervisant des doctorants et en donnant des cours », dit-il. En 2005, un vote de l’association des universitaires britanniques en faveur d’un boycott académique d’Israël avait pour cible l’université Bar Ilan à cause de ses liens avec le collège d’Ariel. Des motions similaires ont été adoptées chaque année par l’association, bien qu’elles aient ensuite été abrogées.

En novembre dernier, l’université norvégienne de Trondheim a été la première à voter sur le boycott des universités israéliennes, même si la motion a été rejetée. Le collège d’Ariel s’est trouvé l’an passé au centre d’une controverse internationale lorsque l’Espagne a disqualifié ses chercheurs dans un concours pour la conception d’une maison à énergie solaire. Les officiels espagnols ont déclaré que cette institution ne pouvait concourir dès lors qu’elle était établie sur un territoire palestinien occupé.

Jonathan Cook, Foreign Correspondent

(Traduit de l’anglais par Anne-Marie PERRIN pour CAPJPO-EuroPalestine)

foreign.desk@thenational.ae

[http://www.thenational.ae/apps/pbcs.dll/article?AID=/20100125/FOREIGN/701249817/1002
->http://www.thenational.ae/apps/pbcs.dll/article?AID=/20100125/FOREIGN/701249817/1002]

CAPJPO-EuroPalestine

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