Notre site va dédier un article par jour au personnage immoral et raciste que fut Ben Gourion, ce chef d’Etat israélien que la Mairie de Paris a décidé d’honorer, en inaugurant le 13 avril prochain une esplanade à son nom. Décision qui fut prise lors d’un « vote à main levée » par quels conseillers municipaux de la ville de Paris ? Nous remercions Acacia Condès pour sa lettre au maire de la capitale, qui éclaire quelques aspects de cet homme sans scrupules… apparemment méconnus de bon nombre de nos élus.
Paris, 10 mars 2010
A Monsieur Bertrand DELANOE
Maire de PARIS
Monsieur,
J’apprends que vous vous apprêtez à apposer sur un emplacement de notre capitale une plaque commémorative en hommage à Ben Gourion.
Vous avez déjà fait dresser dans le parc Itzhak Rabin un portrait du soldat franco-israélien Gilad Shalit, salué comme « citoyen d’honneur ». Et ce, sans rappeler dans le même temps la situation d’un autre jeune français, détenu lui aussi, le franco-palestinien Salah Hamouri. Démarche entachée de partialité, une occasion manquée, hélas, de montrer une approche équilibrée de la situation en Israël/ Palestine.
Aujourd’hui, Ben Gourion, Premier Ministre d’Israël en 48, Ministre de la Défense et créateur de Tsahal. Cette même armée qui s’est livrée à Gaza en décembre 2008-janvier 2009 à l’un des pires massacres de l’histoire contemporaine, face auquel nous avons attendu en vain du PS une condamnation sans appel.
Celui-là qui en 48 ordonnait l’expulsion des Palestiniens (les 70.000 Palestiniens de Lydda et Ramleh, « expulsez-les », répondait-il à Ygal Allon, comme l’atteste Itzhak Rabin dans son récit longtemps censuré. Rapporté par le « nouvel historien » Benny Morris).
Le même qui en 48-49 cédait aux religieux en renonçant à doter l’Etat d’Israël d’une Constitution – seule règne la loi divine –, laissant le champ libre aux tribunaux rabbiniques qui règlent encore aujourd’hui la vie personnelle des Juifs israéliens. Curieux hommage de la part d’un dirigeant politique de notre France laïque.
Votre initiative, s’inscrit-elle dans un processus de normalisation –que l’on voit se dessiner à tous les niveaux – d’un Etat qui se place en marge du Droit international et persécute en toute impunité un peuple dont il occupe la terre depuis soixante-deux années.
En tant que parisienne détenant un minuscule droit de regard sur ce qui se passe dans ma ville, je tenais à vous exprimer ma désapprobation pour votre initiative.
En espérant de vous des positions moins partisanes, je vous prie d’agréer, Monsieur, mes meilleures salutations.
Acacia CONDES
Vos contributions (sourcées) pour alimenter la chronique quotidienne « Qui est Ben Gourion » sont les bienvenues.
CAPJPO-EuroPalestine
